Le Bénin a réussi un carton plein inédit sur cette fenêtre internationale de septembre, six points qui ont relancé les Guépards de Gernot Rohr après un mois de mars mitigé. Deux victoires avec cinq points positifs à ne pas négliger.
Le 6/6 parfait
En mars dernier, le regroupement s’est terminé sous fond de tension avec un seul point récolté contre le Zimbabwe. Le sélectionneur Rohr a même été convoqué devant le comité exécutif fédération pour s’expliquer. Six mois plus tard, le temps de digérer et analyser cet échec, les Guépards se sont réveillés avec une faim de points. Deux victoires , un but à zéro face au Zimbabwe à Ebimpé et un second succès quatre jours plus tard au Félicia contre le Lesotho avec la manière quatre buts à zéro. Avec quatre victoires en huit journées, le Bénin n’a perdu que deux matches face au leader du groupe l’Afrique du Sud. A deux rencontres de l’épilogue des qualifications, le Bénin n’a que trois unités de retard sur les Bafana-Bafana dans un sprint final attendu en octobre où tout sera bien possible. C’est pour cela qu’on a aimé le 6/6.
Parole à la défense
Deux clean sheet d’affilée en matches de qualifications, c’est une performance rare dont la dernière date de novembre 2020 déjà face au Lesotho (1-0 et 0-0). C’est la première fois que Rohr réalise cette performance depuis qu’il dirige l’équipe béninoise. Le quatuor défensif Verdon – Tijani – Roche – Moumini vient d’enchaîner un quatrième match et ses deux premiers matches sans encaisser avec Marcel Dandjinou comme un dernier rempart fiable. Le portier de Kruger United auteur d’une parade salvatrice en début de match face au Zimbabwe n’a pas cessé de diriger sa défense sur les 180 minutes disputées. L’axe centrale qui s’est montrée rassurante donne des garanties dans les duels comme dans le jeu de construction. Sur les couloirs, Moumini a retrouvé ses jambes à droite. Puis à gauche, alors qu’on avait encore des doutes sur ses aptitudes offensifs, Roche a sorti un centre décisif millimétré du gauche qui a mis tout le monde d’accord. Tout le monde était au diapason. C’est pour cela qu’a aimé donner la parole à la défense.
Hassan – Olaitan, le duo de fer
Les deux ont connu de belles heures chez les U20 en 2020 et pourrait faire de même en sélection fanion. Associé au coeur du jeu, Junior Olaitan a malicieusement glissé un ballon sur un coup franc rapide qui a permis à Imourane Hassan de marquer son but comme un symbole d’une entente retrouvée. Le premier finira aussi par trouver le chemin des filets mais il a été bien plus utile dans son rôle de meneur de jeu. Son influence au coeur du jeu sur ses prises de balle et ses percussions offensives ont donné un autre élan offensif à l’équipe. Le second déjà reconnu pour sa débauche d’énergie infatigable à la récupération, il se bonifie sur d’autres aspects. Des sorties de balle soignées avec assurance et une présence offensive remarquée, le milieu des Grasshoppers a été plus qu’une satisfaction.
Mounié MVP
Impliqué sur quatre des cinq buts marqués par le Bénin sur les deux rencontres, le capitaine a été injouable à l’image de son début de saison en Europe. D’abord grâce à ses deux buts inscrits, il a égalé Razak Omotoyossi dans le cercle restreint des meilleurs artificiers de la sélection béninoise. 22 pions chacun. Mounié pourchasse désormais l’ultime record encore détenu par Stéphane Sèssegnon, déjà retraité, qui pointe en tête avec 24 réalisations. Ne cherchez plus le MVP, c’est lui.
La vision de Rohr
Quand le sélectionneur disait après le tirage que le Bénin pouvait viser une place en Coupe du Monde avec le nouveau format des qualifications, peu y croyaient. Mais le franco-allemand n’a pas tremblé même en mars dernier quand son navire tanguait. A deux journées de l’épilogue de cette campagne, son équipe a déjà établi un record de points pour le Bénin en parcours de qualification pour le Mondial avec les 14 points au compteur. Les Guépards, actuels deuxièmes du groupe C peuvent encore viser le fauteuil de leader synonyme de qualification directe ou espérer terminer parmi les quatre meilleurs deuxièmes pour lutter pour un ultime sésame via les barrages. Tout est encore possible, Rohr a été le premier à y croire.
Géraud Viwami