Le Bénin s’est effondré contre le Nigéria, hier à Uyo lors de la 10e journée des qualifications du Mondial 2026. Une lourde défaite 4-0 des Guépards où les idées et les choix du sélectionneur Gernot Rohr ne sont pas passés.
Le choix tactique manqué de Rohr
Trois jours après la victoire à Kigali, il fallait rééditer une performance similaire en terre nigériane pour viser un premier Mondial. Habitué au 4-3-3, le sélectionneur change d’organisation à la surprise générale afin d’opter pour une défense centrale à trois pour un 3-4-3. Avec la titularisation de Cédric Hountondji en plus de l’axe centrale basique Tijani – Verdon, l’idée était de renforcer l’assise défensive face au duo d’attaque adverse mené par Victor Osimhen. Le plan tombe à l’eau dès la 3e minute quand Tijani est pris de vitesse par le buteur Nigérian qui fait sauter le verrou. Les béninois changent aussitôt d’organisation. Polyvalent, Verdon sort du trio de défenseurs centraux pour poursuivre son match dans un rôle de sentinelle au milieu. Mais le mal était déjà fait, en concédant ce but matinal les Guépards n’auront pas la force mentale de remonter la pente. Cela a été sans doute le tournant du match.
Autre point d’échec, le Bénin a concédé trois buts sur quatre sur des centres. Point faible. C’était déjà dans ce même exercice qu’Osimhen avait marqué à deux reprises contre le Bénin lors des deux dernières confrontations. C’était un secteur où l’arrière garde béninoise était attendue pour progresser mais cela a été un fiasco total. Leçon non sue.
Le manque de confiance à son banc
Le changement de système opéré par le sélectionneur n’était pas anodin. Privé de Sessi D’almeida, le milieu défensif suspendu, il fallait peut-être faire un choix pour rééquilibrer son trio de milieu de terrain. Choisir qui pouvait accompagner Imourane Hassan et Dodo Dokou au cœur du jeu car Junior Olaitan qui revenait de blessure n’était pas apte à débuter. Le technicien n’a pas su faire confiance à la profondeur de son effectif où les ressources ne manquaient pas. Samadou Attidjikou , Mariano Ahouangbo, Rodrigue Kossi et Mattéo Ahlinvi étaient tous disponibles mais aucun d’entre eux n’a bénéficié de la confiance du technicien pour débuter ni entrer en jeu plus tard dans la rencontre. Un désaveu ou un manque de confiance à son effectif qui a sans doute coûté la fébrilité collective d’entame de match.
Des cadres offensifs diminués
Meilleur buteur du Bénin avec 5 buts au compteur, Steve Mounié n’a pas trouvé la faille dans ce derby électrique. Le capitaine touché au genou face au Rwanda qui a joué tout le match avec un bandage n’a pas donné son rendement habituel dans l’impact physique et le harcèlement. Pas verni , il a même manqué la meilleure opportunité du Bénin lors du premier acte. Auteur d’une entrée heureuse à Kigali après avoir été ménagé, Aiyegun Tosin n’a pas pesé plus que ça offensivement en étant titulaire pendant 67 minutes. L’attaquant qui se remets d’une douleur à la cuisse n’a pas apporté le danger espéré. Il était loin de sa forme physique optimale pour faire des différences attendues dans une opposition relevée. Enfin, arrivé tardivement après un bras de fer avec son club puisqu’il se remettait d’une élongation, Olaitan a disputé finalement une demi-heure prometteuse au cœur du jeu en osant alors que le Bénin était déjà mené par trois buts d’écart. Son absence dans le onze de départ était compréhensible mais elle a sans doute affaibli le dispositif du Bénin qui a cruellement manqué de créativité offensive.
Géraud Viwami