Détonateur du succès inédit de la Côte d’ivoire contre le Mali samedi dernier à Bouaké en quart de finale de la Can 2023, Simon Adingra est sous les feux des projecteurs avec les Eléphants. Le milieu offensif de Brighton a connu un parcours atypique en passant par le Bénin avant de briller sur la scène continentale, nous sommes allés à la source. Coéquipier et ami à l’académie à Abi Sports au Bénin pendant plusieurs années, Romaric Amoussou, international béninois et joueur phare de Coton Fc où il cumule 29 buts sur les derniers exercices, nous parle de nouveau chouchou du public ivoirien. Entretien exclusif.
Quand Simon Adingra marque le but égalisateur, samedi contre le Mali, c’était quoi votre réaction ?
J’ai suivi le match à notre camp de base à Ouidah. Mes coéquipiers savaient que c’était mon pote parce que je porte souvent son maillot ici. J’étais le plus heureux du groupe, bien qu’il ait des ivoiriens au club, ils n’ont pas ressenti le bonheur que j’ai ressenti.
Est-ce qu’il a beaucoup changé en tant que joueur entre l’international qu’il est aujourd’hui et votre copain de l’époque ?
Non non ! Pas du tout. On a la même relation. En plus ce qui est bizarre, c’est même lui qui m’appelle très souvent. En sélection ou en club en Angleterre, on se parle comme toujours. On peut passer des heures au téléphone.
Vous vous souvenez de votre première rencontre ?
Ça date ! C’était pendant les premiers jours de la mise en place de l’académie Abi avec le coach Paul, un congolais qui était à l’origine de la mise en place de l’équipe. Et Simon est arrivé avec trois amis ivoiriens, je pense que c’était la première fois qu’on se voyait car on ne se connaissait pas du tout.
« …A la mi-temps, ils nous ont mis un but, avant d’aller à la pause on a failli se bagarrer. Il a fallu que notre coach intervienne… »
Quel était votre relation sur le terrain ?
Sur le terrain, je peux dire qu’on se comprenait beaucoup. C’était instinctif. Mais on se prenait aussi la tête souvent même en plein match quand c’est tendu. Je me rappelle d’un match, je n’ai plus trop le nom de l’adversaire en tête (il essaye de se souvenir)… On devait gagner forcément pour monter en division supérieure. A la mi-temps, ils nous ont mis un but, avant d’aller à la pause on a failli se bagarrer. Il a fallu que notre coach intervienne et quelqu’un est venu nous promettre 10 mille FCFA si on s’imposait. On s’est calmé et on a fini par gagner le match et nous deux avions marqués en seconde mi-temps. Sans blague, notre duo était quelque chose. J’aimais jouer avec lui et vice-versa.
Vous le décrirez comment en tant que personne Simon ?
C’est l’homme le plus discret que j’ai vu de ma vie, honnêtement. Si tu lui confies un secret, tu peux être sûre qu’il serait muet comme une tombe (rires). Il aime aussi rester dans son coin, pas trop bavard et toujours concentré.
Vos meilleurs souvenirs ensemble à Abi Sport ?
Souvenir ? Il y a en trop (rires) On a déjà pris les taxi-motos à trois pour aller manger. A l’époque, il venait souvent me voir à la sortie des cours à l’école et on faisait nos trucs… (il fait un clin d’œil) c’est totalement privé ça.
Il parait qu’il avait un surnom…
Il avait plusieurs surnoms mais on l’appelait souvent « Le Blé » à cause d’une chanson ivoirienne qu’il aimait fredonner alors qu’il ne maîtrisait pas bien les paroles.
Vous avez aussi disputé ce fameux tournoi où il s’est fait répété par Right To Dream au Ghana, racontez-nous cette aventure ?
D’abord, la bonne étoile a commencé à lui sourire à partir d’un tournoi qu’on avait joué en Côte d’ivoire, nous avions terminés deuxièmes. Ensuite on a été retenu pour la suite du projet. Quant nous sommes arrivés au Ghana, c’était son jour ! Et nous étions encore parmi les cinq joueurs retenus sur une vingtaine. A la fin c’est quand nous sommes revenus à Cotonou qu’on a appris qu’il devait retourner à Right To Dream au Ghana poursuivre sa formation. Il m’avait laissé un peu la responsabilité de l’équipe, c’était un peu difficile au début mais on était tous de cœur avec lui. Tout se passe bien pour lui. Quand il était à Nordsjaelland au Danemark, il était venu nous voir en congés. On a passé du bon temps avec notre président, Didier Sourou et un autre coéquipier. C’était bien de se revoir, on était content pour lui. On se taquinait comme à l’époque.
Voir votre pote devenir le héros d’un pays sur un tournoi comme la Can à domicile, c’est quand même incroyable …
C’est énorme ! Quand il faisait déjà de bonnes performances au Danemark, il rêvait déjà de la sélection ivoirienne. A force de travailler, aujourd’hui regardez ce qu’il fait ? Alors, je pense que parfois il faut laisser le temps aux choses de bien se faire. Une bonne remise en question.
Parlez nous du duo que vous formiez avec lui à Abi Sport
C’était le feu ! Simon jouait un peu plus au milieu et moi en attaque. On était très complémentaires. Le duo de rêve qui se trouvait les yeux fermés.
On vous montre une image et vous allez la commenter pour nous ?
(Rires) vous sortez ça d’où ? je pense que je suis à la passe décisive sur le but marqué par Simon (ndlr : action à voir 2 minutes , 9 secondes sur la video) . C’était la finale d’un tournoi Bjfoot Challenge que votre site organisait pour les jeunes joueurs au stade de l’amitié. On en a remporté plusieurs comme ça. Ça fait du bien de revoir ses images, on est parti de loin…
Entretien réalisé par Géraud Viwami
Bonjour
Nous voudrions bien savoir qui vous a autorisé à utiliser les images de ABI Sport ?
Cdt