Arrivé en Tunisie en septembre dernier, Mariano Ahouangbo (21 ans) n’a pas mis du temps à prendre ses marques à l’As Soliman au point de devenir un pion essentiel au bout de quelques mois. Le milieu international béninois chez les U17, U20 et U23 gouverne le coeur du jeu chez les Verts et Blanc avec technique et volume de jeu. Une adaptation plus qu’express pour le maestro qui force l’admiration après une première partie de saison satisfaisantes.
Un premier but apprécié
Alors qu’il livrait déjà un match plein comme à son habitude contre Bizerte en match amical, à sept minutes du terme, le numéro 20 est lancé en profondeur, il fait une première différence par accélération puis une seconde dans la surface de réparation sur un dribble avec de conclure son action de but par un geste d’attaquant. Ahouangbo a scellé la victoire 2-0 des siens le 17 décembre dernier. « Je suis content de ce premier but, je l’attendais depuis longtemps. Cela me fait du bien pour la confiance personnellement maintenant, il faut faire ça plus souvent pour aider l’équipe en compétition » a t-il lâché à l’issue de la rencontre. Une réalisation qui a libéré le milieu béninois qui est rapidement devenu un homme fort au coeur du jeu des verts et blancs sans perdre de temps.
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Une adaptation express
Ahounagbo est devenu l’une des satisfactions du club qui a connu une première étape de la saison compliquée. Recruté en provenance d’Oslo Football Academy du Sénégal avec un bail qui s’étend jusqu’en 2026, il a été tout de suite accueilli comme un joueur important « Le premier jour quand j’arrive au club , le coach Mohamed Ayari me fait entrer dans son bureau. Puis, il sort un tableau tactique et m’explique déjà comment il voulait m’utiliser au sein de son équipe et tout. J’étais un peu surpris mais j’ai compris que j’étais considéré et il fallait le rendre sur le terrain » Après cette introduction, plus rien n’arrêtera le « nouveau« . Il sera ensuite lancé dans le grand bain sans attendre « moins d’une semaine après ma signature, j’étais titulaire dans un match amical contre l’Espérance de Tunis. Un gros test pour moi. Par la grâce de Dieu tout s’est bien passé« . Une prestation aboutie qui lui a permis de gagner sa place dans le onze en championnat. Il fait ses débuts contre Ben Guerdane le 16 septembre et ne sortira jamais du onze. Malgré le changement d’entraîneur, Anis Bouljebene qui a succédé à Ayari a aussi fait de lui un maillon de base. Il cumule 10 apparitions d’affilée en Ligue 1 soit 845 minutes disputées déjà. Toutes en étant titulaire au coup d’envoi. Il couronne sa montée en puissance par sa première passe décisive contre Ben Guerdane lors de la 11e journée. Avant de débloquer son compteur-but quelques jours plus tard en amical. Ahouangbo a aussi gagné les coeurs des supporters « Je le sens sur les ovations quand je sors en cours de match. La première fois j’étais choqué de leur engouement. Ils aiment vraiment le club même dans la difficulté. Quand je suis en ville les gens veulent prendre des photos avec toi partout même dans les magasins, les gens te reconnaissent avec le sourire. Ça fait plaisir de sentir aimé comme ça »
En attendant la reprise du championnat tunisien de première division après la Coupe d’Afrique, Soliman qui va reprendre sa lutte pour sa survie dans l’élite sur les Play-Out peut compter sur sa recrue qui monte en puissance.
Un maestro dans l’âme
Ses proches l’appellent « Maestro » un sobriquet qui veut quasiment tout dire. Milieu polyvalent, il sait tout faire coeur du jeu. Il a la technique et l’intelligence pour organiser le jeu, le volume pour se projeter, répéter les efforts mais aussi la hargne pour aller au combat. Il a une palette complète qui saute à l’oeil. « Je regarde tout ce qui peut m’inspirer pour m’aider à progresser dans mon jeu. Je connais mes qualités et je travaille pour gommer mes défauts. Je suis beaucoup Kevin De Bruyne. Il a tout ce que j’aime chez un milieu. J’aime aussi Yaya Touré, son parcours m’inspire énormément. Ce qu’il faisait me parle beaucoup par rapport à mon style de jeu. Récemment j’apprécie aussi bien Séko Fofana » . Des modèles bien identifiés de ses classes à l’académie Poté Joseph où il a fait ses premiers pas jusqu’à ses débuts dans le circuit professionnel, il a toujours affiché une grosse marge de progression dans un secteur où il a régulièrement battu la concurrence par sa force de caractère. Passé par toutes les sélections nationales chez les jeunes au Bénin. D’abord chez les U17 en prémices c’est chez les U20 qu’il cartonne en 2020. Indiscutable pendant le tournoi de l’UFOA 2020 à Porto-Novo sous les ordres de Mathias Déguénon, il formait un trio de qualité au milieu en compagnie de Junior Olaitan et Imourane Hassane, tous deux devenus international A quelques années plus tard. « Avec Hassane on a fait le centre de formation ensemble, on a presque tout vécu ensemble depuis qu’on était gamin. C’est bien de les voir à ce niveau, Olaitan aussi a beaucoup progressé. On se connait tous bien. Reformer ce trio un jour? Pourquoi pas. Si Dieu le veut » Ses performances avaient convaincu les marocains de Zemmamra à l’époque juste après l’UFOA mais ils ont été devancés par les sénégalais d’Oslo Football Academy alors qu’il était suivi par plusieurs clubs européens qui se sont renseignés. Prometteur. Après une pige d’une année et demie à Dakar où il a été élu meilleur joueur du championnat avec une montée à la clé en 2022. Il signe une nouvelle parenthèse remarquée avec la sélection nationale U23 de Bruno Goudjo en octobre 2022 contre le Soudan en qualifications de la Can, il sort une double confrontation de qualité en guise de confirmation de son changement de dimension et plébiscité par le public. Depuis cet été, tout a changé ou presque. Ahouangbo est désormais sous la lumière dans un championnat où les regards commencent déjà à se braquer sur le maestro.
Géraud Viwami