Capitaine à Blida face à l’Algérie fin mars, Mouri Ogunbiyi à son retour en club, s’est blessé, connaissant une fin de saison loin des terrains avec Nîmes olympique. Omotoyossi, piégé encore par les règles du mercato est resté sur le carreau depuis des mois. Pour le mois de juin et ses enjeux sportifs et politiques dans l’antre des Ecureuils, ces deux absences feront débat…
Photo : mouri
Aubay
Une sélection nationale sans Mouri Ogunbiyi, c’est toujours une affaire compliquée à gérer. Celui qui est le plus capé de la sélection béninoise a connu depuis quinze ans, des hauts et des bas dans les arcanes des Ecureuils. En fonction des entraîneurs, des dirigeants de la fédération, et même des ministres, Ogunbiyi peut être traité différemment et peut même se comporter différemment. Son histoire est comme ça et ne changera plus. Le plus titré des footballeurs internationaux béninois aura son ombre qui hantera les esprits en ce mois de juin. La raison est simple : blessé, son cas a fait l’objet de nombreux débats et pressions avant la liste définitive. Cette icône nationale, mais surtout prince de Porto-Novo devrait calmer le jeu. Politiquement (dans la sphère du foot), on ne peut jouer un match à Porto-Novo et prétendre le gagner sans Mouri Ogunbiyi. « Son » public historique ne le comprendrait pas. Sa ville dont il a porté les couleurs à travers les Dragons serait-elle alors anti-Ecureuils, le temps d’un match ? Voilà autant de raisons politiques qui oblige parfois la sélection à avoir dans ces rangs un tel joueur. Les responsables de la fédération à la veille des élections à la Fbf (en août 2013) auraient tout envisagé, sauf cette absence pour un match programmé à Porto-Novo. Un grand match est donc impératif, sinon cela serait vécu comme une double défaite dans ce département majoritairement représenté à la Fbf.
A chaque clan son tour…?
A Blida en mars dernier, Sessègnon était absent. Une blessure polémique, jugée diplomatique, même si Amoros a certifié que le Black Cat n’était pas réellement en mesure de jouer. Ogunbiyi a donc hérité du brassard, et Omotoyossi, a pu malgré tout, obtenir une vingtaine de minutes. Dans la guerre des chefs, bien réelle, mais toujours niée au sein de la sélection, les Ecureuils d’origine nigériane semblent affaiblis pour les enjeux de juin. Avec Omotoyossi qui n’a pas pu s’engager avec Syrianska en D1 suédoise, la petite forme d’Ogunbiyi et la mise à l’écart de Salomon Junior, cela fait beaucoup. Et pourtant, c’est sur eux que comptait la fédération pour mobiliser le public de Porto-Novo, loin de la cosmopolite Cotonou et de ce stade de l’Amitié si difficile à remplir et à faire vibrer en temps de disette de résultats. En face, Sessègnon de retour en sélection après avoir manqué le rendez-vous de Blida sera présent avec sa légion ivoirienne (quoique privé d’Adénon et de Poté).
A la fédération, on doit commencer à être agacé par la liste de Manuel Amoros, qui cette fois-ci, a semble-t-il, montré des velléités d’indépendance. Il lui faudra mener son équipe au succès en juin, car pour lui, les matches sont désormais comptés à la tête des Ecureuils…
Aubay