Razak Omotoyossi est passé de vie à trépas, le décès de l’ancien attaquant deuxième meilleur de la sélection béninoise (22. buts) a été annoncé ce mardi avec tristesse à 39 ans. Le Bénin perd un buteur légendaire.
Une pluie d’hommage et un mélange de culpabilité après les récents cris de détresse lancés par le défunt ont envahi le monde sportif béninois, Omotoyossi est décédé. Sur le déclin personnel depuis quelques mois, il avait perdu sa maison incendiée dans une vidéo publiée sur la toile avant de sombrer dans une dépression certaine qui a entraîné une fin fatale pour l’ancien buteur.
Une véritable déferlante s’est déclenchée pour lui rendre hommage sur la toile. Les internationaux n’ont pas manqué à l’appel. Mickael Poté, Yohan Djidonou, Abdoulaye Ouzérou, les anciens coéquipiers de sa génération ont été les premiers à lui rendre hommage à travers leurs réseaux sociaux. Le capitaine des Guépards Steve Mounié, David Djigla, Cèbio Soukou, Jacques Bessan et Junior Olaitan aussi n’ont pas manqué de saluer la mémoire de celui qu’ils considèrent tous comme une légende.
Une carrière de records
Attaquant emblématique des « Ecureuils » à l’époque avec 22 buts en 51 sélections, il a longtemps été le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe du Bénin avant d’être dépassé par Stéphane Sessègnon (24 buts). Il est toujours le deuxième buteur dans le classements des scoreurs avec le maillot du Bénin. Il est le premier joueur béninois buteur en coupe du monde U20 en Hollande 2005. Avec cette sélection de jeunes, il avait terminé 4e de la Can organisé à domicile la même année. Promu en équipe fanion dans la foulée, il disputera les Can 2008 et 2010. Buteur sur chacune des deux éditions disputées, il est le seul joueur béninois à avoir marqué sur deux phases finales de Can. Co-meilleur béninois à la Can avec Poté, 2 buts.
Sa carrière qui a débuté à Avrankou l’a mené aux quatre coins du monde avec pas moins une dizaine de clubs sillonnés à l’étranger. Son prime sportif restera son titre de meilleur buteur du championnat suédois en 2007 avec 14 buts et son duo avec le mythique suédois Henrick Larsson. Il brille aussi sur la scène européenne en 2007-2008 en coupe de l’UEFA en inscrivant 6 buts en 8 matches et partage le lead du classement des buteurs avec l’italien champion du Monde, Luca Toni. Ensuite, il a roulé sa bosse à Al Nasr en Arabie Saoudite pour un transfert record à l’époque à 2 millions d’euros.
Globe-trotter dans l’âme
Omotoyossi a rapidement lancé sa carrière européenne en Moldavie au FC Sheriff Tiraspol en 2005 après avoir connu Avrankou et la JS Pobè au Bénin. Auteur de 17 buts chez les moldaves, Helsinborg lui ouvre les portes de la Suède pour sans doute la meilleure parenthèse de son parcours. Véritable globe-trotter, il aura connu onze club étrangers au quatre coins du monde entier entre 2005 et 2015 : Metz (France) Gais Goteborg et Syrianska (Suède), Zamalek ((Egypte) , Kharamanmarasspor (Turquie) Kenitra et OC Safi (Maroc) et Al Nadha (Arabie Saoudite). Après quasiment quatre années d’arrêt entre 2015 et 2019, il fera une dernière pige à l’USS Kraké dans le championnat béninois avant de prendre définitivement sa retraite.
Né le 8 octobre 2005, il aurait fêté ses 40 piges dans quelques semaines. Il était surnommé le taureau de Pobè pour sa fouge et puissance dans la surface de réparation. Avec son numéro 8 dans le dos, à l’infini son image restera à jamais dans les coeurs des fans béninois. Omogoal is gone.
Géraud Viwami