Dans le froid picard, le Bénin a décroché un nul prestigieux 2-2 face à la Côte d’ivoire et concédé une défaite amer 1-0 face au Sénégal. Deux résultats sur cette trêve internationale qui contrastent un peu avec le visage plutôt prometteur que l’équipe a présenté face aux deux derniers champions d’Afrique. De belles promesses sont à entrevoir dans la grisaille.
La jeunesse a vraiment pris le pouvoir
En poste depuis une année , Gernot Rohr a assumé son chantier d’injection des jeunes au sein de l’effectif. Sur les deux onze alignés sur cette trêve internationale, il y avait seulement trois joueurs âgés de 30 ans à savoir Saturnin Allagbé, David Kiki et Cédric Hountondji et sept joueurs de moins de 25 ans titulaires. Depuis 2005, la sélection nationale n’a jamais été aussi portée par un vent de jeunesse. La fin de cycle est bien digérée. Le nouveau vent espéré souffle réellement au sein de l’équipe où les statuts ont bien évolué. En progression, Andréas Hountondji (21 ans), Dodo Dokou (19 ans) voire Imourane Hassane (20 ans) font désormais office de titulaires en puissance crédibilisés par leurs récentes performances. Pendant ce temps , le bordelais Lenny Pirringuel (19 ans) et le milieu de l’As Soliman, Mariano Ahouangbo (21 ans) ont porté à dix le nombre de néo-internationaux lancés dans le grand bain par le sélectionneur sur une première année. Le gardien numéro deux , Marcel Dandjinou a aussi été intégré parfaitement dans la rotation en disputant son deuxième match en intégralité avec la sélection. Un sacré chantier en cours de progression.
La montée en attitude
Sans avoir gagné , le Bénin peut avoir des regrets sur les deux matches malgré le calibre des adversaires. Menée grâce à un doublé de Junior Olaitan, tranchant et efficace dans son nouveau rôle d’ailier, la Côte d’ivoire championne d’Afrique en titre a dû égaliser par deux fois sur deux coups de pieds arrêtés totalement évitables. Puis, le Sénégal, champion d’Afrique 2021, s’en sort grâce à un pénalty de Sadio Mané concédé naïvement. Donc évitable aussi. Mais avant, Steve Mounié a manqué un pénalty et une grosse occasion puis Junior Olaitan a aussi touché le poteau. Ces éléments résument un peu la progression collective remarquée sur cette trêve où on a vu une équipe béninoise dynamique et travailleuse. La solidité dégagée par la défense centrale C. Hountondji – Tijani et le positionnement devant la défense du prometteur Imourane Hassane, monstrueux sur les deux matches ne sont pas étrangers à cet état d’esprit apprécié. Les Guépards ont su élever le niveau en concédant très peu de situations dangereuses sur les deux matches mais en étant tout aussi incisifs sur le plan offensif. Symbolisé par Andréas Hountondji qui a sorti une action de classe face au Sénégal qui aurait dû être bonifié en but. Et le ruthénois, particulièrement en feu, a aussi eu la balle du break face aux ivoiriens. Des points de progrès qui montrent une montée en attitude de l’équipe.
Les chiffres qui font mal
Les motifs d’espoir ne soignent pas tout le Bénin a prolongé une série de 14 matches sans victoires qui courent depuis 2022 dont 10 dirigés par Rohr qui attend toujours son premier succès sur le terrain avec le Bénin. La dernière victoire des Guépards remontent à mars 2022 à Antalya contre la Zambie. Ce signe indien reste le dernier mythe a brisé pour définitivement lancer la machine qui doit faire face à la reprise des qualifications du Mondial 2026 en juin avec deux matches contre le Nigéria et le Rwanda. Puis, celles de la Can Maroc 2025 à partir de septembre prochain.
Géraud Viwami
La grosse déception de cette fenêtre FIFA, aura été l’attaquant brestois Steeve Mounier qui a perdu totalement ses réflexes de 20 ans.
Avec ces jeunes Guépards, le meilleur reste à venir. L’espoir est permis