Les sélections béninoises toutes catégories confondues traversent une période noire. Les U20 qualifiés pour la prochaine Can sont partis incognito, les U17 , U23 et A’ éliminés de toutes compétitions et les A mal embarqués dans les qualifications de la Can 2024 qui espèrent toujours un staff digne du nom depuis plus d’un an sont en berne. Les Ecureuils sont victimes ou plutôt orphelins des lendemains d’échecs. Explications.
Les U20 « banalisés »
On connaît tous la célèbre citation « La défaite est orpheline mais la victoire à mille pères » elle illustre parfaitement le traitement réservé aux Ecureuils U20. Ces derniers qui ont quand même réussi l’exploit de terminer vice-champion de la zone UFOA B derrière le Nigéria en juin dernier afin de valider leur ticket pour la Can prévue en Egypte du 18 février au 11 mars prochain. Parti dans l’anonymat à Niamey, ils ont été accueillis en fanfare avec la qualification dans leurs valises. Arrivés au Maroc, la semaine dernière pour entamer la dernière ligne droite de sa préparation avant de rejoindre l’Egypte, les jeunes béninois ont quitté le territoire national comme une équipe lambda. Il y a même pas eu de conférence de presse pour l’annonce de la liste des joueurs retenus par exemple ou à la veille du départ. Le drapeau béninois va flotter au pied des Pyramides parmi les douze meilleurs pays du continent dans cette catégorie mais l’équipe n’a pas eu droit à la traditionnelle et symbolique cérémonie de remise de drapeau comme avant chaque grand tournoi. Un manque de considération pour nos ambassadeurs ? Nous n’allons pas épiloguer sur les miettes versées aux joueurs comme prime de participation. A l’heure où des nations comme la Côte d’ivoire ou le Ghana ne verront pas ce tournoi, le Bénin qui n’est qu’à sa troisième qualification, la dernière remonte à 2013 en Algérie ne semble pas mesurer l’importance de ce tournoi. Les grands discours sont laissés au chaud en cas de bons résultats certainement. Dommage.
Les A’ abandonnés
Dans la zone Ouest B , le Bénin est le seul pays qui n’a pas encore participé au Chan pendant que le voisin du Niger s’apprête a disputé sa première demie dans ce même tournoi. Ce constat résume parfaitement le manque de travail des béninois à l’échelle locale. Nouvelle illustration , en juillet prochain le Bénin sera appelé à disputer les qualifications du Chan 2025. Les Ecureuils A’ n’ont plus connu de stage depuis l’élimination contre le Ghana au premier tour en juillet dernier. Le Ghana qui a été sorti en phase finale par le Niger justement . La première phase du championnat national vient de s’achever, l’année dernière à pareille époque cette trêve avait été mis à profit pour un premier stage. Cette saison, rien n’a été planifié, la plus part des clubs ont donné quelques jours de repos à leurs joueurs en attendant la reprise pour préparer la seconde partie de la saison le 25 février prochain. Voilà où nous en sommes, sans direction technique nationale et visiblement sans aucun sens d’anticipation et plan.
L’équipe fanion dans le flou
Habituée de toutes les attentions , les A aussi ne sont pas épargnés par la mauvaise vague actuelle. Outre le zéro pointé en deux journées pendant les qualifications de la Can 2024, la question de management autour de la sélection est loin d’être résolue. Une compétence qui fait cruellement défaut puisque cela fait plus d’un an que le Bénin recherche un sélectionneur sans être en mesure de cibler un profil adéquat ou définir un projet à moyen terme. Moussa Latoundji propulsé intérimaire a vu le vestiaire explosé sous ses yeux sans être en mesure d’avoir les leviers nécessaires pour un nouveau cycle. Fabien Farnolle a lancé l’alerte récemment mais cela n’inquiète personne. On peut aussi parler de l’équipementier du Bénin et bien d’autres sujets mais tout ça ne dérange pas à l’évidence. D’ailleurs, personne n’a pris les responsabilités après les échecs cuisants des A’ et la mauvaise pente de l’équipe fanion. Personne n’assume. L’intérim de Latoundji est donc prolongé par défaut et ça dure. Après le zéro pointé des deux premières journées, les Ecureuils sont mal embarqués et sont déjà contraints à réaliser un carton plein contre le Rwanda le mois prochain. Les dirigeants sont amorphes et à deux mois du prochain regroupement aucun staff ne travaille pour préparer les prochaines échéances. Étonnant. Comme au Bénin, au lendemain des échecs , les dirigeants se cachent et les Ecureuils sont orphelins. C’est notre triste réalité.
Géraud Viwami