L’épisode du coach non qualifié pour officier sur le banc de touche en Champions League a laissé des traces. Les Directeurs Sportifs (DS) importés, dans un pays qui n’a pas formé decoaches d’élite depuis 30 ans, devront être orientés très vite vers le terrain, tant chez les pros que chez les jeunes, pour maximiser les énormes dépenses engagées par les sociétés d’État actionnaires de sociétés sportives.
Ils veulent tous gagner le titre ! Dans les bureaux des sociétés d’État, on parle du titre de champion comme le « Graal ». Lequel titre n’est ni un trophée, ni un pactole. Il est fictif jusqu’à présent.Oui fictif. Le titre de champion dans le contexte béninois est du vent. Désolé, mais c’est vrai. Il vous lance dans la très coûteuse et aléatoire aventure de la Champions’ League.
Le foot professionnel chanté et prôné (qui n’est d’ailleurs pas décrété ou basé sur aucune loi) devra échapper enfin à la règle de la construction par le toit qui nous colle depuis 20 ans à la peau au Bénin avec la sélection A privilégiée au détriment de la DTN et des jeunes. Aucune base visible. Aucune base réelle au niveau des clubs professionnels. En amenant des Directeurs Sportifs vendus comme des experts attribués à pas moins de 8 clubs dépendant de sociétés d’État en majorité, la ligne tracée par les gestionnaires du sport béninois n’est pas claire. Elle implique des dépenses et après ?
Début de solutions. Il faut mettre en place des équipes de jeunes. L’idée est de se projeter dans le futur avec au moins une catégoriesoit U15 ou U17 ou encore U19 (pour ceux qui sont pressés) par club professionnel. On ne parle pas forcément d’académie, un bien grand mot, mais d’une bonne équipe de joueurs détectés dans les régions où sont basés les clubs. Cette équipe est une garantiepour le futur, pour plusieurs raisons.
Former les jeunes pour les consommer plus tard et aussi les transférer
La première est fondamentale. Fabriquer ce qu’on consomme. Former les joueurs qui seront utilisés par les clubs professionnelseux-mêmes. Même s’ils ne jouent pas dans quelques années pour vous, vous les signerez dans d’autres clubs pour gagner un peu d’argent.
La deuxième. Disputer chaque année une tournée ou un tournoi international (il en existe beaucoup dans toute l’Europe et également avec des recruteurs…) afin d’exposer les meilleurs joueurs de votre équipe de jeunes sur le marché. Les DS semblent avoir un bon CV et un gros carnet d’adresses. Ils savent que pour rentabiliser les investissements (et non les dépenses) au foot, il faut miser sur des jeunes talents de moins de 23 ans (en âge biologique). Ils peuvent chaque année utiliser leurs réseaux pour faire passer 1 ou 2 jeunes. Cette raison arrange tous ceux qui essayent de « gratter » l’argent des clubs.
L’argent de l’État servira à préparer des sélections de jeunes
Troisième raison. Mettre en place des pôles de talents pour les sélections nationales U17 et U20. Les sociétés sportives ont les moyens de faire des IRM à tous leurs U17. Ceci va donc éviter à l’État et à la Fbf chaque deux ans de quémander par whatsapp des joueurs à des académies qu’ils critiquent tout le temps (sans réellement soutenir). Les colères ministérielles sur les fraudes des âges ne seraient alors que de vieux souvenirs . L’argent de l’État servira ainsi l’État dès maintenant sans attendre les académies de références encore à l’étape de maquette.
Pour toutes ces raisons, les DS qui en ont les qualifications doivent entraîner les seniors pour éviter les soucis de diplômes non reconnus par la CAF le moment venu, et également les jeunes et garantir à l’argent public d’être ainsi intelligemment investi. Ils garantiront ce faisant un bilan à la fin de leurs contrats :exporter des jeunes et s’en prévaloir. Car être champion dans tout championnat est très aléatoire qui plus est au Bénin…Un ingénieur en chef sans Ouvrier qualifié devra montrer la voie.Autrement, la banqueroute et l’accident industriel seront au rendez-vous d’une réforme pourtant ambitieuse.
Quelle pertinente analyse! Je crois que les dernières désillusions vont nous réveiller tous …Chacun à son niveau! Courage à tous les acteurs que nous sommes!