Après une première saison complète, à l’As Vita Club en RD Congo, Arnaud Kayodé Akakpo (21 ans) s’est confié en exclusivité à nous. Le défenseur nous parle de la perte du titre de champion, ses rapports avec Florent Ibengé, la vie à Kinshasa et fait une confidence sur son surnom. Entretien.
La lutte pour le titre était assez tendue avec le TP Mazembe mais vous perdez hors du terrain finalement?
Vita club est resté très longtemps sans gagner le championnat. Nous voulions marquer un coup d’arrêt à l’hégémonie du TP Mazembé. C’était stressant vers la fin parce que nous n’avions que des finales à jouer. Pas facile, surtout avec le calendrier très serré. Nous jouions chaque trois jours avec des déplacements périlleux. Sur le terrain on a fait le job franchement. Nous n’avons perdu aucun match.
Et puis il y a eu cette affaire avec neuf points retirés à Vita Club…
Ça fait mal , rien que d’en parler, c’est frustrant. On tenait notre titre logiquement mais ça fait mal de perdre ainsi. La ligue nous a retiré neuf points suite à cette affaire de joueur non qualifié. Chuter de la première à la troisième place. Je n’ai pas envie de rentrer dans les détails mais c’est une très grosse déception. Difficile à digérer. Je voulais vraiment ce titre.
Vous avez quand même réussi à enchaîner cinq titularisations en fin de saison sur des matches décisifs?
Je me sentais très bien. J’ai eu le temps de m’adapter au fil des mois au sein de l’effectif. La concurrence est très forte. J’avais confiance en mes qualités. Le coach me parlait beaucoup avec son staff. Il m’a fait jouer arrière droit même en amical et souvent aux entraînements. J’avais envie d’avoir le maximum de temps de jeu. Donc je prenais tout ce qu’on me donnait pour faire mes preuves. As Vita, c’est un club vraiment exigeant et il faut être au top niveau pour aligner des matches. Il y’a des internationaux congolais, ivoiriens, camerounais et autre. Il y’a aussi, la pression des supporters qui est énorme. Je connaissais un peu ça pour avoir joué notamment à Semassi au Togo et aux Dragons au Bénin, l’attente est énorme. Mais, j’avais très envie de jouer et quand on m’a donné ma chance en championnat je l’ai saisie.
Cette saison vous avez découvert un autre pays, alors la vie à Kinshasa ?
Oui! exactement, chaque pays avec ses réalités. La vie à Kinshasa n’est pas facile, c’est une ville exigeante surtout quand tu es joueur, les regards sont braqués sur toi. Ça va vite. Et c’est assez rythme et animé dans tous les sens. On ne s’ennuie pas. J’ai désormais quelques notions en Lingala et ce n’est pas plus mal.
Quand vous débarquez à l’entraînement et c’est Florent Ibengé votre coach, vous vous dites quoi ?
J’étais bluffé! Chaque jour, j’étais heureux d’être à l’entraînement et d’apprendre quelque chose de nouveau. J’ai été impressionné honnêtement tout en gardant la tête froide. J’arrive du Bénin où je jouais en deuxième division. Il faut être honnête. Quand mon agent m’a parlé de l’intérêt du club je n’ai pas réfléchi. J’ai foncé. Est-ce que le coach Ibengé avait besoin de me convaincre avant que je ne signe ? (Rires) C’est un grand coach d’Afrique, le choix a été tout simple. J’ai énormément appris sous ses ordres.
Son départ vous a affecté…
Oui ! J’avoue. Il a passé neuf années au club quand même. C’est une belle longévité. Je n’ai vécu qu’une seule avec lui mais j’ai compris pourquoi son aura était aussi forte au sein de l’équipe et du pays même . Il m’a vraiment pris sous son aile. C’était une année particulière et très enrichissante avec lui. On a tous été surpris par sa décision. C’était la fin d’un cycle pour lui, je pense. Je lui souhaite vraiment de réussir à Berkane au Maroc, il le mérite.
Comment appréciez vous le football congolais ?
C’est est un mélange de technicité et de physique. Certains clubs sont basés sur la technique et d’autres très physiques surtout les clubs de l’Est du Congo. Ils sont très durs à jouer.
Vous avez découvert la ligue des champions de cette saison, c’est le haut niveau.?
Oui! c’est le haut niveau africain . Très excitant. J’aurais aimé disputer quelques minutes. J’ai kiffé l’expérience. Quand tu te retrouves au grand stade du Caire face à Al Alhy. Double champion en titre désormais. C’est le stade de la finale de la dernière Can quand même. Je n’ai pas joué ce match mais j’étais là. Et j’ai vécu ça de plus. Même en étant sur le banc aussi, tu apprends énormément de ce genre de match à l’intérieur d’un groupe. Entre les voyages, la gestion mentale, la pression et autre. Ce n’est pas pareil qu’en championnat. Nos résultats n’étaient pas à la hauteur des attentes mais c’était enrichissant pour moi.
Il parait qu’on vous appelle Wan Bissaka?
Vous vous êtes bien renseignés (rires) Oui oui c’est vrai . Mes camarades disent que c’est que parce que je tacle comme lui. Ce sont mes collègues qui me disent , ce n’est pas moi.
Entretien réalisé par Géraud Viwami