Khaled Adénon (35 ans) , le défenseur international béninois d’Avranches (D3 France) a accordé un entretien dans « Paroles d’ancien » à l’Asec d’Abidjan. Il revient sur son parcours chez les Mimos en 2004-2008. Entretien.
Que devenez-vous ?
Je poursuis ma carrière de footballeur professionnel en Europe, précisément en France, à l’US-Avranches (National), près de Rennes, en Bretagne. Je suis marié à une Ivoiro-Libanaise et père de 5 enfants.
Quand et comment êtes-vous arrivé à l’ASEC Mimosas ?
C’est en 2004 que je suis arrivé au club après un test de recrutement qui m’avait permis d’intégrer l’équipe réserve mise en place par le Coach Pascal Théault, le Directeur de l’Académie MimoSifcom. J’ai évolué une saison dans cette équipe réserve entraînée par Amani Yao et Traoré Siaka dit Gigi avant d’être promu en équipe professionnelle. Auparavant, j’évoluais dans un centre de formation, à Abobo, appelé Volcan FC.
Quel a été votre parcours après l’ASEC Mimosas ?
J’ai évolué à l’ASEC Mimosas de 2005 à 2008. Puis je suis parti pour le Mans FC, en Ligue 1 française. J’ai porté ensuite les couleurs du SC Bastia, de Luçon VF, d’Amiens SC, d’Al Wehda Club d’Arabie Saoudite, et depuis 2020, j’ai posé mes valises à L’US Avranches. Je suis actuellement le capitaine de l’équipe nationale du Bénin en l’absence de Stéphane Sessègnon.
Êtes-vous satisfait de votre carrière de footballeur ?
Je suis affirmatif sur la question. Mon objectif de départ était de devenir footballeur professionnel en Europe. Je l’ai atteint. C’est une grande satisfaction. Il y a beaucoup de joueurs talentueux en Afrique qui n’ont pas eu la chance de réussir un parcours comme le mien. Je peux donc remercier Dieu de m’avoir fait cette grâce.
Quel a été votre coéquipier le plus fort à l’ASEC Mimosas ?
Ya Konan Didier, notre meneur de jeu et notre numéro 10, était incontestablement celui qui sortait du lot dans un groupe composé de joueurs talentueux. Il était doué techniquement et arrivait très souvent à décanter des situations difficiles. C’est sur lui que le groupe comptait pour trouver des solutions et nous tirer d’affaires.
Quel est le vis-à-vis le plus fort qui vous posait des problèmes au niveau national ?
Je dirai Tia Olivier, un milieu de terrain du Stade d’Abidjan. Il avait un centre de gravité bas, il était explosif et rapide avec un jeu varié. On ne pouvait pas savoir s’il ferait un appel en profondeur ou s’il demanderait directement la balle. Tia Olivier était très difficile à marquer.
Et au niveau international ?
À ce niveau, il n’y a pas de débat. C’est l’Égyptien Mohammed Abou Treika, un attaquant surdoué difficile à neutraliser qui nous a posé beaucoup de problèmes à chaque fois qu’on a joué contre son club, Al Ahly SC du Caire.
Avec quel coéquipier vous entendiez-vous le plus sur le terrain ?
Je m’entendais avec tout le monde, mais plus particulièrement avec mes coéquipiers de la défense Alli N’Dri Vincent de Paul, Soro Bakari, Doumbia Mamadou dit Doum-2 et Gooré Dacosta Akès.
Quel est celui qui avait le plus l’esprit professionnel ?
Tout le monde était consciencieux, discipliné et travailleur dans le groupe. Mais Alli N’Dri impressionnait le plus par sa rigueur et son acharnement aux entraînements et pendant les matches.
Quel était votre coéquipier le plus sympathique ?
On avait un groupe formidable au sein duquel régnait une bonne ambiance. On était heureux de se retrouver chaque jour à Sol Béni pour les entraînements. Tous mes anciens coéquipiers étaient aussi sympathiques les uns que les autres.
Y a-t-il un coéquipier que vous avez perdu de vue et que vous aimeriez revoir ?
C’est Idrisu Abdul Nafiou, un attaquant qui était arrivé de Feyenoord Fetteh Football Academy du Ghana qu’on appelle aujourd’hui WAFA. Je l’ai perdu de vue et je n’ai plus de ses nouvelles.
Et l’entraîneur qui vous a marqué le plus à l’ASEC Mimosas ?
Je n’en ai connu qu’un seul dans ce club que j’aime. C’est Patrick Liewig, un entraîneur compétent, travailleur et rigoureux. Il m’a donné ma chance en équipe professionnelle. Je suis très reconnaissant également au Coach Pascal Théault, le Directeur de l’Académie MimoSifcom et à ses collaborateurs de l’époque qu’étaient Amani Yao, Maxime Gouaméné et Traoré Siaka dit Gigi qui ont tous contribué à mon recrutement à l’ASEC Mimosas.
Quel est le meilleur souvenir de votre passage au club ?
Ce sont mes premiers titres en 2005, l’année où j’ai été promu en équipe professionnelle et à l’issue de laquelle on a réalisé le triplé en remportant la Coupe FHB, la Coupe nationale et le titre de champion de Côte d’Ivoire.
Et votre mauvais souvenir ?
C’est notre élimination en demi-finales de la Ligue des champions 2006 face à Al Ahly. Après notre défaite (2-0), au Caire, au match aller, on avait la possibilité de se qualifier chez nous à Abidjan. Mais on avait manqué d’expérience et de réussite. Ce fut une grande déception pour moi et pour tout le club.
Avez-vous une anecdote à raconter que vous n’avez jamais dite à quelqu’un ?
C’est une histoire qui a eu lieu à la sortie des vestiaires du stade Mohammed V de Casablanca avant un match retour qualificatif pour la phase de poules de la Ligue des champions. Alors qu’on se motivait, on a entendu un grand bruit « Boum ! » suivi d’une odeur de gaz lacrymogène. J’ai eu peur sur le coup en me disant que ce match ne serait pas facile. Mais lorsque la partie a débuté, j’ai retrouvé progressivement ma sérénité tout comme mes coéquipiers et on avait fini par arracher le match nul (0-0) et la qualification après notre victoire (2-0), à Abidjan, au match aller.
Quel est votre mot de fin ?
Je remercie le PCA, Me Roger Ouégnin et tous ses collaborateurs que j’ai connus à l’époque. C’est grâce à eux que je me trouve où je suis et je leur suis très reconnaissant. Je remercie aussi les médias du club qui permettent aux Actionnaires de se souvenir de nous à travers leurs rubriques et leurs émissions. J’aime l’ASEC Mimosas que je suis prêt à servir un jour dans d’autres fonctions.
SOURCE : ASEC MIMOSAS