Les Ecureuils viennent de boucler la dernière trêve internationale de l’année 2020 avec un bilan positif de quatre points pris sur six possibles face au Lesotho dans le cadre des qualifications de la Can Cameroun 2022. Il faut reconnaître que pour l’instant ce sont uniquement les joueurs et le staff qui font bien leur boulot parce qu’autour de l’équipe, on fait tout pour nous prouver que le Bénin n’est pas un pays de foot.
Premier sujet, l’équipe nationale du Bénin est habillée comme équipe lambda de quartier. Depuis le cafouillage de la Can Egypte 2019, la question de l’équipementier des Ecureuils n’est pas encore réglée. La fédération béninoise de football et le ministère des sports ne se soucient guère de l’image des Ecureuils , disons-nous la vérité. On nous parlera du deal avec Umbro que personne ne comprend. Le Lesotho aussi modeste que soit-elle est habillé par la même marque anglaise et ces tuniques sont authentiques. Celles du Bénin prêtent encore à confusion. Comme illustration, lors des deux derniers matches, le gardien du Bénin a porté un maillot sans marque avec les deux logos de la FBF pendant que les joueurs de champs portaient des maillots « Umbro » avec l’ancien logo de la FBF. Mais sur ces derniers maillots, on ne retrouve pas non plus le flocage du Bénin. Mais cela ne dérange personne car en semaine l’équipe s’est entraînée avec un maillot floqué du logo du programme d’action du gouvernement. Nous sommes tombés curieusement sur une scène entre deux internationaux béninois et un agent de joueur étranger en visite dans le hall de l’hôtel de la sélection, ce dernier s’interrogeait sur l’origine des maillots du Bénin en ces termes « Le Bénin n’a pas d’équipementier ?» … Imaginez la honte de nos joueurs. Mais cela ne dérange personne.
Deuxième sujet, le foot local est en train d’être tué. Nous sommes tous conscients que le corona affecte tous les domaines et que l’intérêt sanitaire passe avant tout. Mais depuis mars les championnats nationaux sont stoppés et les stades sont officiellement fermés, la situation n’a pas évolué. Étrangement le gouvernement a autorisé le stage des Ecureuils A , des U17 et des U20 qui préparent les tournois de l’Ufoa. Au-delà de ça , le foot a repris sur tout le territoire, les pratiquants exercent sur ces mêmes stades qui sont supposés clos. Certains clubs ont même repris les entraînements sans être empêchés. Alors qu’on nous dise concrètement ce qui bloque la reprise des championnats locaux ? N’est-ce pas possible de reprendre avec des mesures sanitaires comme ailleurs ? A titre de comparaison, il n’y a pas plus de contacts en une journée au grand marché de Dantopka que pendant un match de foot ? Les lieux de culte aussi sont ouverts aussi depuis plusieurs mois. Il faut juste rappeler que des centaines de footballeurs locaux à divers niveaux sont au chômage technique, inutile de préciser que beaucoup meurent de faim. Mais ça aussi, ça ne dérange personne.
Troisième sujet, ce n’est pas pour remuer le couteau dans la plaie mais les joueurs qui ont participé aux qualifications de la Can Egypte 2019 et qui n’ont pas été dans la liste des 23 sélectionnés pour la phase finale n’ont pas perçus de primes de qualifications. Ces derniers ont procédé à une réclamation par les voies légales mais n’ont eu aucun retour. Une scission s’est créée entre les joueurs et nous roulons vers une crise silencieuse. Par exemple, sur les qualifications en cours, le capitaine Sèssegnon a pris part aux deux premiers matches mais n’a pas été retenu sur les deux derniers. Donc si le Bénin se qualifie et qu’il n’est pas sélectionné pour la Can Cameroun 2022, l’ancien parisien ne touchera aucune prime de qualifications. Des joueurs ont été lésés aux yeux de tous mais ça encore , ne dérange personne.
Géraud Viwami