Quart de finaliste de la Can Egypte 2019, le Bénin est un invité inattendu à ce stade de la compétition. De retour en septembre 2018 , Michel Dussuyer a conçu son effectif sur des bases de solidarité où la star c’est finalement l’équipe.
Avant cette phase finale , l’objectif affiché des béninois était de gagner un match sur le temps réglementaire. Sans y parvenir , le Bénin est en quart de finale après trois nuls en phase de groupe et une victoire aux tirs aux buts en huitièmes de finale. Un parcours particulier mais mérité pour un collectif qui se fortifie au fil des échéances.
Les moments clés
Les Ecureuils avaient déjà tracé le sillons d’une équipe qui se renforçait depuis les qualifications. Le premier point fort de ce nouveau départ était la victoire contre l’Algérie à Cotonou. Réduits à dix pendant une mi-temps , ils n’ont rien lâché pour s’offrir un succès historique en octobre 2018. La dernière journée des qualifications disputée sous fond de tension à Cotonou contre le Togo en mars 2019 à Cotonou mais remportée sera le second acte marquant.
Le Bénin était déjà fier de retrouver la scène continentale sans savoir , la belle aventure qui l’attendait aux pieds des pyramides. Avant d’être sportive , ces deux moments cités sont d’abord le fruit d’une force mentale , d’un collectif naissant, grandissant qui s’est renforcé au fil des rencontres.
Avant d’arriver en Egypte , les Ecureuils ont signé deux succès en préparation contre la Guinée et la Mauritanie. Ils ont fait le plein de confiance. Ce n’était pas anodin.
En tenant tête au Ghana et au Cameroun, champion en titre dans son groupe, le Bénin renforce sa réputation d’adversaire « difficile » à jouer désormais. En huitièmes, le Maroc qui a dominé son groupe avec un carton plein , neuf points sans encaisser le montre but est tombé devant les Ecureuils « guerriers ».
Un public déterminé
Les Ecureuils suscitent un engouement extraordinaire en ce moment mais bien avant le public était déjà prêt à porter l’équipe. A Cotonou , contre l’Algérie en octobre 2018 et le Togo en mars 2019 , des records d’affluence étaient déjà battu. Une nouvelle confiance s’établie entre l’équipe ses supporters qui se ressent. A la Can , à Ismailia comme au Caire, la délégation des trois cents supporters présents dans les tribunes assurent le show. Ils aident clairement l’équipe à se transcender comme quand ils entonnent l’hymne national contre le Maroc juste après l’expulsion de Khaled Adénon en prolongations. Les joueurs ont d’ailleurs célébré en fusion avec eux après le Cameroun et le Maroc. Un signal fort de soutien.
Sur les réseaux sociaux , l’engouement est à son paroxysme , les béninois à l’unanimité s’affichent et expriment leur fierté de se faire représenter par une équipe aussi valeureuse.
Dussuyer chef d’orchestre
Après un départ amer en 2010 , Michel Dussuyer est revenu à la tête du Bénin en août 2018 , un an plus tard le technicien français porte le Bénin à un stade jamais atteint dans l’histoire. Il réalise un double pari personnel car il n’avait plus atteint ce niveau depuis 2012 avec la Guinée et venait d’échouer au premier en 2017 avec la Côte d’ivoire.
Sur le terrain, il a modelé son équipe en 4-3-3 ou 3-4-3 que les joueurs assimilent très bien. Les Ecureuils sont désormais réputés pour leur animation défensive cohérente et une ligne d’attaque efficace.
Les choix du technicien sont épousés par tout son groupe. Les remplaçants comme les titulaires tout le monde se sent concerné. Quand on voit Stéphane Sèssegnon, Jodel Dossou, Steve Mounié ou encore David Djigla se donner à fond dans les tâches collectives. Desiré Azankpo, Junior Salomon et Rodrigue Fassinou, habituels remplaçants au cœur des célébrations d’après-match, ceci illustre l’état d’esprit de l’équipe qui vit bien. Le vestiaire est acquis à sa cause et suit sa philosophie. Une réussite interne pour le cannais qui est à la base des résultats. Il peut écrire encore une nouvelle page de l’histoire du Bénin dès mercredi contre le Sénégal.
Au Caire , Géraud Viwami