Avant d’affronter l’Algérie à Blida demain soir, le défenseur de Levadiakos et des Ecureuils Moise Adilehou (22 ans) , arrivé à Blida hier soir , nous a accordé un entretien exclusif où il parle du duel à venir face aux Fennecs, son début de saison en club, de Presnel Kimpembe , le FC Porto et sa rencontre avec Yaya Touré. Entretien.
Demain soir ce sera un choc entre les deux premiers du groupe, c’est déjà une double finale en perspective ?
Bien sûre ! Je pense que si on est amené à faire un match nul ici et gagner chez nous. Je pense qu’on sera à 90% sûr d’aller à la Can. Après c’est sûr que s’ils gagnent chez eux ici demain, le match va être plus compliqué au Bénin. C’est sûr qu’il faut faire un résultat positif ici. S’ils gagnent ils vont prendre confiance. L’objectif c’est de les faire couler et on va faire le maximum on est préparé.
Vous avez pris un point à Lomé face au Togo, ce serait déjà pas mal de faire autant à Blida ?
On sait qu’à l’extérieur ce n’est jamais facile avec un peuple qui aime le foot en plus. On a pris un point à Lomé si on en prend un à Blida ça serait très bien et ça nous mettrait en confiance pour le match retour. Comme j’ai dis ce ne sera pas facile, on fera avec nos armes et on verra comment le match se déroulera.
Alors ce stage à Paris, si vous devriez faire un bilan ?
Le stage à Paris était très court. On a pu s’entraîner dans de bonnes conditions. On a très été accueillies à l’hôtel. On a pu bien se préparer.
Aujourd’hui l’Algérie repart sur un nouveau projet avec un nouveau coach, du coup ça les rend plus jouables ?
On sait que quand il y a un changement de coach, un changement de staff on sait que toutes les cartes sont redistribuées donc ça remotive les joueurs. Après nous on se concentre sur notre équipe. On donnera tout pour être prêt. N’importe quelle équipe qui sera en face de nous, on sera préparé.
Vous étiez remplaçant à Lomé, un rôle difficile à tenir alors que l’équipe jouait avec trois joueurs à votre poste sur le terrain ?
Je suis un jeune joueur je dois apprendre. Le football africain et le football européen ce n’est pas le même. Donc si le coach est amené à me faire jouer je serai prêt. Déjà j’ai une grande chance de représenter mon pays donc le résultat à été positif cela veut dire que le coach a fait le bon choix. J’ai une très grande chance d’être là.
« Personne ne nous attendait là »
En club vous êtes sur une spirale positive personnellement, cette bonne vague peut vous mener à une place de titulaire sur l’une des deux rencontres face à l’Algérie ?
Je travaille pour cela au quotidien. C’est sûr que j’enchaîne les titularisations en club mais je l’ai dit en équipe nationale ce n’est pas pareil. On peut prendre l’exemple de Presnel Kimpembe , il monte en puissance au Paris Saint Germain mais il n’arrive pas à gratter des minutes en sélection française. Il faut être patient, quand on est jeune à ce poste-là il faut être patient. Maintenant c’est sûr que j’aimerais débuter un des deux matches.
Comment jugez-vous la position du Bénin dans ce groupe où il a déjà 4 points ?
Je pense qu’on a une grosse équipe. Je pense qu’on peut faire un très bon parcours qu’on peut aller à la Coupe d’Afrique. Je pense qu’on est à notre place en étant premier exæquo. Personne ne nous attendait. Je voyais au quotidien aux entraînements qu’on avait un groupe de qualité donc si on est premier avec 4 points cela veut dire qu’on peut. Après on verra comment le match de l’Algérie se passera mais on les armes pour les embêter.
Alors la sélection béninoise elle grandit à quelle vitesse depuis votre arrivée ?
Evidemment on est en évolution surtout qu’il y a une nouvelle génération qui arrive. Je ne connaissais pas trop l’équipe d’avant. Mais je vois le capitaine Sèssegnon parler. Il nous raconte les histoires d’avant. C’est sûr que lui aussi il a remarqué que l’équipe était en évolution avec des jeunes et c’est bien pour le Bénin. Ce n’est pas tous les ans qu’on voit des jeunes joueurs qui peuvent s’imposer dans la sélection du Bénin. Il faut en profiter on a beaucoup d’année devant nous. On joue à de bons niveau et j’espère que ça va continuer. Aider le Bénin a faire un maximum de coupe d’Afrique et pourquoi pas la coupe du monde.
« Ça prouve qu’il ne faut rien lâcher. Il y trois ou quatre ans je jouais en quatrième division en France »
En club vous venez d’enchaîner trois titularisations d’affilée, ça y votre saison est lancée ?
Ça sera trop tôt pour dire ça parce que les résultats ne suivent pas. J’ai enchaîné trois titularisations mais trois défaites (rires). Je suis jeune, il y a des mecs d’expériences à côté de moi. Tout le monde aura sa chance , quand il y aura de bons résultat , quand le coach trouvera son équipe stable qui enchaînera les bons résultats. Ça ne me surprend pas si je suis titulaire ou remplaçant parce qu’on a perdu et toutes les cartes sont redistribuées après une défaite.
D’ailleurs selon vous pourquoi vous n’avez pas débuté la saison en tant que titulaire ?
Tout simplement parce que j’ai raté la moitié de la préparation. J’ai repris deux semaines avant le début du championnat je n’étais pas prêt physiquement. L’équipe a fait une belle prestation contre l’Olympiakos lors du premier match. Je devais être patient et attendre mon tour. Au moment où on m’as donné ma chance je l’ai saisi et ça m’as fait du bien j’ai repris mes sensations. Je suis sur une bon pente on va dire par rapport au début de saison.
Vous êtes un peu orphelin de votre mentor José Anigo , parti à Panionios ?
José Anigo m’as beaucoup appris. C’est lui qui m’a lancé. C’est compliqué qu’il nous quitte comme ça alors qu’il avait fait du bon travail. C’est un nouveau coach qui arrive, c’est différent. La vie est faite comme ça. On ne peut pas toujours avoir ce qu’on veut. Je suis toujours en contact avec lui. Il m’encourage beaucoup dans mon parcours et moi j’essayerais de ne pas le décevoir parce qu’il a fait c’est du bon travail. C’est lui qui m’a redonné confiance. Grâce à lui j’ai entièrement confiance en moi. Je sais qu’avec mes qualités je peux aller très haut.
Et Puis il y a ce match contre l’Olympiakos en coupe de Grèce où vous affrontez Yaya Touré…
C’était un match de coupe, ma première titularisation. C’était pour montrer au coach que j’avais les qualités pour jouer en championnat avec Yaya Touré en face. En pro on remarque pas avec qui on joue , on a juste faim , c’est à la fin qu’on se dit : ah oui c’était Yaya Touré c’est une légende etc. Sur le terrain on a les crocs c’est un humain comme moi j’ai tout donné, faire le maximum pour bloquer Yaya (rires)
On raconte que c’est le maillot le plus important que vous ayez échangé dans votre carrière ?
(rires) j’enchaîne ma troisième saison professionnelle je n’ai jamais eu la chance de rencontrer un joueur avec une telle carrière. Avoir son maillot c’est une grande fierté pour moi. Ça prouve qu’il ne faut rien lâcher. Il y trois ou quatre ans je jouais en quatrième division en France. Et là je rencontre un gars qui à une grosse carrière, qui a joué à Barcelone avec Messi , à Manchester City, qui est une légende. Je n’ai que 22 ans et j’espère que ça va continuer.
En Grèce c’est votre troisième saison pro, ça y votre carrière démarre enfin
Je suis sure une bonne lancée. Je vais enchaîner ma troisième saison en Grèce. Les gens commencent à me connaître, comme j’ai beaucoup joué l’année dernière donc. Je suis dans un bon cocon. Maintenant à moi de travailler de progresser, de prendre le maximum de matches. Je suis bien en Grèce. C’est un pays tranquille. La vie n’est pas chère. Le championnat il est relevé avec des équipes comme PAOK Salonique, AEK Athènes et l’Olympiakos qui jouent l’Europe. Franchement pour un jeune joueur qui veut progresser c’est un très bon championnat.
Vous êtes loin de l’insouciance de l’époque où vous étiez en équipe de jeunes au FC Porto ?
Au FC Porto vous vous entraînez avec des joueurs qui sont techniquement au dessus de la moyenne. Quand vous alliez en match, c’est sûr que vous allez gagner. Les installations etc ce n’est pas pareil. Aujourd’hui je suis passé pro. Je ne regrette rien. C’était une bonne expérience maintenant il faut avancer. A moi de travailler pour pourquoi ne pas toucher l’équipe senior du FC Porto on ne sait jamais. J’en garde une bonne expérience.
Entretien réalisé par Géraud Viwami