Le ministère des sports du Bénin est un de ceux qui investissent le plus d’argent dans le football en Afrique de l’Ouest. Oui, oui. Quand vos sélections brillent, les sponsors affluent et paient. Et comme au Bénin rien n’est fait pour que les sélections brillent, l’Etat est obligé de tout payer, tout le temps. Même acheter des maillots. Ceci avec la complicité du ministère des sports depuis de longues années.
En 20 ans d’existence, les Jeux nationaux n’ont jamais connu des formats qui permettent réellement de détecter et former des jeunes (12 à 15 ans) issus des communes afin de préparer le terreau des sélections nationales U17 et U20. Pour corriger ce genre de choses et un certain nombre de dysfonctionnements, Oswald Homeky, Ministre des Sports a mis en place un projet communal de détection et formation de jeunes footballeurs. Des dizaines d’encadreurs ont été formés par des experts allemands. Seulement voilà, le projet vise des U17 et U20 pour ses débuts. Le football ne commence pas à 15 ans, mais beaucoup plus tôt. Pour un Etat africain aux moyens limités qui veut viser le long terme, c’est sur les U13 (nés en 2006 et 2007) voire les U15 (nés en 2004 et 2005) qu’il faut agir. Parce que les U17 d’aujourd’hui ne seront éligibles dans deux ans pour aucune compétition internationale. Les sélectionneurs sous-pression de temps et des réseaux iront encore vers des chemins tortueux pour sortir une autre sélection de la honte. Oswald Homéky s’il veut réellement changer les choses devrait accentuer le travail sur des jeunes (nés en 2004, 2005) capables dans deux ans de représenter le Bénin chez les U17 sans avoir recours à la fraude.
Va-t-on enfin nommer des sélectionneurs U17 et U20 plus tôt ?
Au Bénin, les sélections U17 et U20 ne sont pas des institutions. Elles apparaissent et disparaissent à la veille et aux lendemains des matches officiels Caf. Ceci augmente la pression sur les différents acteurs et favorise toute sorte de compromissions. Chacun envoie son joueur, pourtant déjà connu en Ligue1, Ligue2 ou Ligue 3 depuis 5 ans, en le faisant passer pour un U17. Le plus grand défi du gouvernement béninois est donc de nommer avant la fin de 2018, les staffs techniques des U17 et U20 qui seront en compétition dans deux ans. C’est long ? Si vous trouvez cela trop tôt, alors vous êtes déjà à côté de la plaque. Pour espérer rivaliser avec des pays comme le Nigéria, La Côte d’Ivoire, le Ghana (pour ne citer que ces trois) aux démographies impressionnantes, aux moyens plus importants et dotés d’une culture du foot plus ancrée, le Bénin est obligé de s’y prendre tôt. Tout dépend du gouvernement, car de cette Fbf enlisée dans la pourriture, on ne peut espérer aucune planification pluriannuelle.
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