Les représentants béninois en croisant des équipes de pays moins huppés au tour préliminaire ont de plus en plus de chances de passer au moins un tour. Tonnerres sur les traces de l’Aspac pourrait faire mieux que le club portuaire.
Aubay
2 buts marqués, 1 seul encaissé en deux matches. L’unique but concédé étant à l’extérieur comme l’Aspac la saison dernière. Même si le calendrier a été inversé, les deux équipes, à une année près ont fait la même performance à ce stade. Nous allons essayer d’analyser les deux équipes pour voir les points communs et les différences.
Un rêve commun
Le premier rêveur pour l’Aspac se nome Pierre Hinvi. Il a ses défauts, mais aussi de grandes qualités dans la persuasion des dirigeants du port à revenir dans le football. Le club champion de la première ligue professionnelle lui doit au moins une chose : croire en un rêve. C’est dans la même période quasiment que l’As Tonneres est passée sous le giron de Valère Glèlè. On peut dire qu’il n’est pas un expert en football, mais il aime rêver grand et a des moyens pour cela. Quand à l’utilisation, c’est un autre débat.
Les moyens
Tant que l’Océan Atlantique existera, l’Aspac aussi existera, ironise souvent des fanatiques du club portuaire. Les moyens sont colossaux et c’est dans les 200.000 euros (130 millions de Francs Cfa) qu’il faut chiffrer la campagne 2010-2011 du club champion du Bénin en titre. A côté, Valère Glèlè fait office de « nain » financier. Et pourtant, il débourse plus de 60 millions de francs Cfa chaque année.
Mais la chance de l’équipe de Bohicon est qu’elle n’a pas besoin de 15 signatures pour débloquer de l’argent pour une mise au vert !
La structure dirigeante
Voilà là où les deux équipes ont quelques similitudes. Entre les courtisans qui entourent Valère Glèlè et qui font, défont et refont les staffs et les équipes, et les fonctionnaires pas trop connaisseurs du foot de haut niveau de l’Aspac, les deux clubs sont souvent plombés dans leur élan. Les luttes internes de positionnement, les faux transferts, et même les transferts sans avoir évalué le niveau réel du joueur sont les deux choses les mieux partagées dans ces deux clubs. Les moyens aidant, ils arrivent quand même à pécher quelques sauveurs de temps en temps. Un manager général de bonne culture et ayant connu le foot professionnel serait du pain béni pour les deux équipes, si je me permettais un avis.
Les équipes
Si l’Aspac au départ a recruté sur la base d’un centre de formation (Tanéka de Natitingou), Tonnerres Fc s’est longtemps perdu dans la starisation, une méthode à la Manchester City qui a éprouvé les finances du président Valère Glèlè. En clair, l’Aspac a acheté moins cher William Dassagaté, car il était jeune. Alors que Tonnerres a recruté un Jodel Dossou déjà à maturité. Si à l’Aspac, Emile Enassouan est présent au poste depuis 2005, soit 7 ans (à part les 18 mois de l’ère révolutionnaire Gaspoz), Tonnerres Fc a tant changé de staffs que le président lui-même se perdrait à nous citer les noms. Cette instabilité a ruiné le club.
Sur la scène africaine
Tonnerres Fc a déjà échoué une fois face à l’Africa sport d’Abidjan il y a quelques années. Son président en a tiré leçon. La preuve est le passage au second tour de l’équipe pour cette participation-ci, à la ligue africaine des champions. L’Aspac par contre a bénéficié d’un programme progressif d’abord en disputant deux tours du tournoi des clubs de l’Afrique de l’Ouest (Ufoa), et aussi en ayant un maître à penser comme Alain Gaspoz.
Un deuxième tour gagnant ?
C’est là où l’Aspac s’est cassé les dents. La raison est toute bête : Gaspoz était à Cotonou, et personne ne voulait, dans la structure dirigeante lui acheter un billet pour rejoindre l’équipe en Tunisie. Et pourtant, Gaspoz avait analysé, à l’aide d’un ami, l’équipe de l’Espérance de Tunis. Emile Enassouan, son adjoint, débordé par les pressions internes est passé à côté du match (défaite 0-5), tout comme ses joueurs. La manche retour ayant vu une victoire sans bavure de l’Aspac 2-0 à Cotonou, les dirigeants ont nourri quelques regrets.
Alors, voilà, Tonnerres Fc dans cette situation a les clés pour ne pas commettre les mêmes erreurs de « jeunesse » sur la scène africaine. Les courtisans seront nombreux autour du président Valère Glèlè, mais il reste seul patron. Or à l’Aspac, le président de la section Foot, n’est pas vraiment le « boss », et le président de l’Aspac multisports est toujours le directeur des ressources financières, autant dire, juste un multiplicateur, pas vraiment un fan de foot !
L’adversaire : Le Stade Malien
(Match aller 25 mars à Cotonou, match retour 8 avril à Bamako)
Le Stade Malien est une institution du football, un des plus vieilles de l’Afrique de l’Ouest et qui a déjà connu des sommets. Parfois à ce stade, on craint les équipes de l’Afrique du Nord en raison du déplacement coûteux et du climat. Tonnerres Fc ne jouera pas contre ce deux facteurs. Il vaut mieux le stade malien que l’Espérance de Tunis. Mais le Mali reste un adversaire presque’ intime qui connaît bien le Bénin. Tout peut arriver.