Zambie / Hervé Renard : « Mon rêve est de disputer une demi-finale ou une finale »

A la veille d premier quart de finale de la CAn 2012, Aubay-Rolland ZOHOUN a interviewé pour footafrica365.fr, mais aussi pour vous Hervé Renard, le sélectionneur français des Chipolopolo de la Zambie.
Aubay à Bata
Comment sentez-vous vos joueurs avant ce quart de finale ?
Je les sens déterminés comme je ne les ai jamais vus, parce qu’on a acquis de l’expérience pour avoir subi en 2010 un échec. Et des échecs, on apprend beaucoup. C’est ça qui reste important. On ne veut absolument pas refaire ce qui est arrivé en 2010, pas à juste titre selon nous. C’est une question de résultat, il faut savoir faire une bonne production. Au bout de la nuit, l’important est de sortir vainqueur quelque soit le moyen, la durée. Peu importe.
On sent qu’un nouvel échec serait très dur à encaisser…
Ce ne serait pas facile, mais en Zambie on n’a pas la pression comme en Côte d’Ivoire ou au Sénégal. Etre dans le top8 des nations africaines pour la Zambie, c’est déjà quelque chose de fantastique. En 2010, ça faisait 14 ans que la Zambie n’était pas allée en quart, et en 2012 on réédite la même expérience. Maintenant, notre rêve c’est d’aller plus loin. La dernière équipe zambienne à aller en demi-finale c’était en 1996. Voilà, tout est dit.
Par rapport au quart de 2010, c’est dur d’affronter une équipe comme le Soudan supposée faible par rapport au Nigeria ?
Oui, mais s’il avait fallu affronter l’Angola, je ne sais pas qui aurait été favori. Je ne pense pas que la Zambie soit plus favorite que le Soudan. Elle a un petit peu plus d’expérience. Le Nigeria avait de l’expérience et nous avait battus, j’espère que ce sera notre cas maintenant face au Soudan.
L’expérience peut donc faire la différence dans ce match en votre faveur ?
Oui, c’est important dans un match capital comme celui-ci. On sait qu’il y a deux issues possibles : rentrer à la maison ou continuer la route. Et nous on veut absolument continuer la route.
Cette marche à franchir, cette demi-finale, elle représenterait quoi pour la Zambie ?
Elle représenterait quelque chose de fantastique et d’inespéré, parce que je pense que personne n’aurait parié sur la Zambie à ce niveau vue la poule très difficile dans laquelle on était. Maintenant on a prouvé non pas seulement par le nombre de points qu’on a eu, mais aussi par le jeu produit, qu’on mériterait d’aller en demi-finale.
L’adversaire soudanais a de grosses qualités…
Oui, s’il est là c’est qu’il a de la qualité.
Qu’est-ce que vous avez observé alors ?
Une énorme solidarité, beaucoup de détermination pour défendre et obtenir un résultat positif, et une faculté à jouer le contre assez bonne. C’est une équipe qui a deux ou trois joueurs de très bonne valeur, ce qui fait les ingrédients pour avoir une bonne équipe comme la Zambie.
Deux équipes joueuses donc face à face. Qu’est-ce qui peut faire la différence ?
L’organisation. L’équipe qui sera tactiquement la meilleure à maîtriser le ballon. Jusqu’à présent mes joueurs ont été parfaits, ils vont le rester et on va se qualifier.
Par rapport à 2010, est-ce que l’équipe est plus forte ?
Beaucoup plus forte dans la détermination et la confiance acquise dans le premier tour, de par l’attente et l’engouement qu’elle suscite. Je pense que tous ceux qui méconnaissaient la Zambie ont été impressionnés par la qualité de jeu de cette équipe. Voilà, ça fait beaucoup de choses qui donnent beaucoup de confiance. Avoir la confiance c’est bien, mais il faut rester humble et il faut avoir qu’une seule idée en tête, c’est que le match sera difficile, mais au bout de la nuit, il faut aller en demi-finale.
Malgré les absences de certains cadres, peut-on dire que l’équipe a réussi ?
Oui, on a réussi, mais on aurait été encore plus forts avec eux.
A quoi est due cette réussite ?
Par la chance donnée à certains qui avec la présence des absents n’auraient pas eu d’opportunité. C’est toujours ce qui fait la beauté du football. On pense qu’on a des absences et que ça va être très difficile, qu’on est beaucoup moins forts qu’avant et ensuite de par les résultats obtenus, notamment face au Sénégal, on se dit pourquoi ne pas aller au bout.
« La Suspension de Mulenga ? Un message fort envoyé au groupe »
La suspension de Mulenga a-t-elle eu un bon effet ou est-elle négative?
Si cela avait été négatif, je ne l’aurais pas fait.
Et le groupe, comment le vit-il ?
Le groupe l’a vécu en étant choqué, et c’est un signe. C’est un message pour tout le monde. Un entraîneur se doit de passer des messages, pas seulement oraux, mais très forts.
Une carte personnelle dans ce tournoi ?
Un entraîneur joue toujours une carte personnelle. Un entraîneur qui est qualifié pour une demi-finale aura toujours des retombées positives. Tout le monde joue une carte personnelle.
Vous dites que c’est le match le plus important de votre carrière…
Oui, parce que mon rêve c’est de jouer une demi-finale, et pourquoi pas, une finale de coupe d’Afrique. Je n’ai pas envie de laisser la chance à quelqu’un d’autre.
Voilà un entraîneur à imiter quant à sa psychologie et son caractère.
Toujours méticuleux, très attentif et qui ne fait pas dans de la dentelle.
Forza Zambia!
Papa Yan