En moins de deux ans, il s’est révélé comme l’une des valeurs montantes du foot Béninois. Emmanuel Imorou, le gaucher polyvalent Béninois, évoque ici en exclusivité, sa nouvelle vie à Braga. Entretien.
Propos recueillis par Géraud Viwami (coll.)
Imorou, vous êtes passé de Châteauroux à Braga, qu’est-ce qui a finalement ton choix ?
Ma fin de saison à Châteauroux, je n’avais pas beaucoup de temps de jeu comme durant toute la saison d’ailleurs. J’étais pas tous le temps titulaire et je n’évoluais pas à mon poste de prédilection, j’évoluais comme milieu gauche alors que moi je préfère jouer arrière gauche. Donc en fin de saison mon contrat arrivait à terme et j’ai préféré partir. Il y avait plusieurs clubs qui s’intéressaient à moi notamment à l’étranger. L’offre que Braga m’a faite était la plus intéressante et je n’ai pas hésité du fait de leur parcours en championnat et en Europa League. Voilà j’ai signé, je leur plaisais leur projet m’intéressait leur discours m’a plu.
Quitter Châteauroux, la ville où vous avez toujours vécu est-ce difficile pour vous ?
Non pas du tout, je ne suis pas originaire de là-bas, c’est vrai que ça me fait plus mal pour les amis que j’ai dans cette ville. Après le club lui-même je le garderai dans mon cœur, c’est lui qui m’a formé. C’est grâce à lui que je suis devenu pro. Maintenant je ne suis pas triste au contraire, parce que j’ai fait ce choix pour progresser.
Vous quittez la ligue 2 Française pour une première division, que vous ne connaissez pas ?
Je connais un peu ce championnat, je sais qu’il y a cinq ou quatre grosses équipes. Donc après c’est important de faire bonne figure dans l’ensemble des grands matches. Contrairement à la ligue 1, c’est un championnat qui n’est pas homogène il y a un groupe de cinq équipes qui luttent souvent en haut du tableau. A moi de vite m’adapter et prouver que j’ai ma place.
Quelles sont vos ambitions pour cette nouvelle saison qui démarre ?
C’est de jouer le plus de matches possibles et de toujours progresser. Faire bonne figure en championnat et en Europa League.
Partir à l’étranger à 22 ans n’est-ce pas risqué ?
Non, dans une carrière il faut prendre des risques si on veut évoluer. Après, mon projet c’est jouer parce que je manquais d’offre en France. Il y a des clubs qui me plaisaient en ligue 1 et ligue 2 mais je n’ai pas eu de propositions concrètes. Après il va falloir que je m’adapte. J’ai signé un contrat de cinq ans à Braga donc j’ai le temps de m’adapter. Même si dans ma tête je dois le faire le plus vite possible pour être disponible.
Dites-nous, après plusieurs appels, vous avez finalement accepté de porter les couleurs nationales en 2010, quelle était votre motivation ?
C’est surtout Michel Dussuyer qui a motivé mon choix. Il m’a beaucoup relancé et parlé avec moi. Avant si je ne venais pas, c’est parce que je n’étais pas prêt. Je ne connaissais pas assez le pays. Mon père est originaire d’ici, ma mère est Française et moi je suis né en France. Pour être là je voulais bien réfléchir à ça. Jouer pour l’équipe nationale c’est une décision très importante, je ne voulais pas négliger. Et quand je me suis senti prêt, j’ai contacté Mickaël Poté pour lui demander des conseils et m’informer. Je suis venu et je me suis investit à cent pour cent.
Ayant la double nationalité, Franco-Béninoise vous n’avez jamais pensé à l’équipe de France ?
Non pas du tout (rire). Je n’ai jamais été présélectionné en équipe de France et je n’y ai jamais pensé. Surtout parce que je suis arrivé un peu tard en centre de formation. Et je n’ai jamais été titulaire indiscutable même en ligue 2. Je ne pensais pas vraiment à l’équipe de France.
D’autre joueurs comme Boco, Poté, ont effectué le même choix que vous, parlez-nous de votre intégration ?
C’est vrai qu’on est plusieurs à jouer en Europe à partir de là, c’est plus facile de s’intégrer et s’adapter. Même si les cultures sont différentes. Maintenant je me sens bien dans l’équipe. Il y a Guillaume (Ndrl : Bèmènou) aussi qui vient d’arriver et je l’ai aidé à s’intégrer. Tous les joueurs sont bien accueillis il n’y a aucun problème à ce niveau.
La CAN en Angola, une belle expérience
C’était extraordinaire après on n’a pas pu atteindre les objectifs souhaités. C’était une expérience vraiment extraordinaire. On représente son pays, on joue pour lui avec tout un peuple derrière nous. C’est quelque chose de magnifique.
Ce nouveau statut d’international a-t-il changé quelque chose dans votre vie ?
Je n’ai pas le sentiment qu’en Europe ça ait changé quelque chose. J’ai l’impression qu’on ne nous respecte pas pour autant. Après, d’un autre côté c’est vraiment sensationnel ça fait vraiment plaisir.
Un grand joueur , courage a toi … Portes haut le flambeau national ! 🙂