Affaire des visas refusés par la France : Le système de formation et la progression des footballeurs bloqués

 

Sur les cinq dernières années, ils sont peu nombreux à trouver leurs voies en Europe (à peine 5). A la faveur du football professionnel, et au fil des participations au tournoi de l’Uemoa, les clubs béninois ont commencé à attirer les recruteurs.

 

Aubay

L’élan pris va ralentir et le football béninois à la base va connaître un cran d’arrêt. Comme si la crise à la fédération qui a contraint les clubs au repos depuis 3 mois ne suffisait pas, voilà la crise des visas. Depuis le trio Sessègnon-Maïga-Séka parti à Créteil en 2004, on attend toujours que le football béninois ait la chance d’exporter une vague de joueurs. Cette année, après quelques essais la saison écoulée, le Cifas a trouvé la porte. A travers les partenariats noués avec des clubs Bretons comme Vannes et Brest par exemple, le club béninois monté en Ligue1 cette année a été supervisé par des présidents et des techniciens venus d’Europe. Au fil des opérations, 4 noms de joueurs se sont dégagés. Le Cifas a espéré ouvrir la porte sur le Bénin, mais le club est victime de la légèreté avec laquelle le pays a géré des dossiers parfois sensibles. Les visas. La crise de confiance, comme on l’a dit lundi, couvait depuis 2005. Elle a été banalisée par les dirigeants du football et les autorités du ministère des sports. Et c’est au moment où les clubs béninois s’apprêtent à récolter les fruits de 18 mois de football sérieusement pratiqués que la crise surgit.

 

Au-delà des 4 du Cifas, le foot béninois freiné

Quand vous verrez dimanche l’équipe béninoise sur le terrain, en comparant avec celle de la Côte d’Ivoire, vous constaterez que la qualité est outrageusement ivoirienne. Les Ecureuils sont le symbole de la vision béninoise du football depuis toujours. La gestion à la petite semaine. Ce qui fait que des générations entières ont été stoppées dans le pays sans pouvoir s’expatrier. On constate donc que la moitié de l’équipe béninoise est formée entre la France, le Nigeria et la Côte d’Ivoire au moment où les 95% des Eléphants sont formés à Abidjan. Le football béninois est donc un domaine où l’expatriation est limitée. Cette saison devrait marquer une charnière entre le constat fait et l’avenir qui s’ouvre à ce sport phare. Au-delà du Cifas donc, ce sont les jeunes footballeurs béninois qui sont interdits d’avoir le rêve légitime des gamins de leurs âges. Ensuite, les 4 du Cifas ne sont que la partie visible de l’Iceberg, car ayant eu plus tôt que d’autres des invitations pour des essais. D’autres jeunes de plusieurs clubs (environ 8) devraient formuler des demandes de visas vers la France. Ils sont bloqués et suspendus aux décisions des autorités françaises, ou plutôt aux garanties des autorités béninoises.

Le marché des transferts (mercato) débute en France le 9 juin et se fermera le 31 août. La réalité est que les joueurs devant être mis à l’essai sont invités plus tôt afin de faciliter leur enregistrement auprès de la fédération en cas de succès. Le temps qui passe joue donc contre le Bénin et ses jeunes footballeurs. C’est l’avenir de la sélection nationale qui est ainsi hypothéquée, car plus tard ils partiront moins bons ils sont.

Aubay

Consultant

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