Face à l’inconnu Mongomo, champion de la Guinée équatoriale, el dorado pétrolier, l’Aspac peut espérer compter sur ses qualités : Le collectif, et ses impressionnantes statistiques depuis le début de l’ère Gaspoz avec une seule défaite à domicile en 23 matches. Mais en face, les individualités promettent une belle brochette de talents recrutés à coup de dollars entre le Cameroun et les autres pays de l’Afrique centrale. Le défi est grand, car pour le représentant équato-guinéen, il s’agit de gravir les échelons et de montrer que le pays co-organisateur (avec le Gabon) de la Can 2012 a un football local qui marche. Le défi équato-guinéen est double. Celui de l’Aspac est loin d’être le cas. Dans un contexte de crise à la fédération, c’est dans un espace institutionnel divisé que l’Aspac joue son destin continental. Le lobbying est quasi-nul.
Pour l’Us Kraké, le défi marocain qu’incarne le Mas est comme une opposition de style. Le Nord contre le Sud, l’Afrique blanche contre l’Afrique noire. Les théories ont tété maintes fois revisitées, le mystère reste entier ou presque. La meilleure équipe, la plus « piégeuse » va s’imposer. Les seuls rares résultats en faveur du football béninois face au foot marocain restent la victoire 3-0 de la bande à Aoudou en 2008 avec la sélection junior, et le match nul à Rabat 3-3 lors de la manche retour. Autant dire que l’inconnu a un avantage psychologique.
Dans un cas comme dans l’autre, le fait de jouer la manche aller à domicile est angoissant pour les deux équipes béninoises. Mais en réalité, dans ce genre de compétition, seuls les buts comptent vraiment, car un match nul ou une victoire peut être autant bénéfique qu’insuffisants en fonction des buts inscrits. L’essentiel reste le terrain, le jeu, et la capacité à tenir 90 minutes sans perdre sa concentration. C’est aussi bien valable pour les joueurs sur le terrain, les coaches qui réfléchissent et actualisent la stratégie au fil du match, et les dirigeants parfois impatients, très souvent experts qui se mettent à gueuler depuis la tribune les changements à faire. Dimanche, tous passent un test, entre inconnus, incertitudes et défis.
Aubay