Internationaux béninois, ils sont encore apprentis professionnels en Picardie, sous les couleurs du Sporting Club d’Amiens, Youssouf Assogba (18 ans) et Chabel Gomez (19 ans) nous ont ouvert les portes de leur quotidien, ce mercredi à Amiens. Nous avons passé une journée dans leurs pas.
Debout une heure avant la séance, exit les trottinettes électroniques, les deux copains qui partagent le même appartement rejoignent le centre de formation à la marche. En plein hiver, avec une température avoisinant les quatre degrés Gomez craint le ciel couvert, puis rechigne « il pleut tout le temps ici » Assogba prie « tout ce que je ne veux pas aujourd’hui, c’est la pluie ». Après un quart d’heure, il pénètre dans l’enceinte du complexe Emile Guégan, en travaux à l’entrée, qui arbitre le centre de formation en même temps que les premières gouttes tombent.
Les jeunes pouces traversent les couloirs du centre, où leurs photos sont collées au mur au titre de pensionnaires et filent aux vestiaires se préparer pour la première séance du jour avec la réserve professionnelle.
Après la traditionnelle séance vidéo et le pré échauffement en salle, le groupe pénètre sur la pelouse du centre inauguré le 15 mai 2009 pour une séance d’un peu plus d’heure et demie. A la faveur du turn over des encadreurs initié par le centre, la séance du jour est dirigée par Julien Iesch , ancien milieu du club et habituel entraîneur des U17.
Assogba éternel insatisfait
Après l’échauffement et une vingtaine de minutes de jeu dirigé sur une moitié de terrain. Le staff met en place une opposition. Le temps ne s’améliore guère, la pluie continue. Gomez est aligné comme ailier gauche chez les rouges pendant qu’Assogba sera son client au poste d’arrière droit dans l’autre camp. Ce dernier délivrera un centre qui aurait pu être décisif si le but n’avait pas été refusé. Les rouges vont s’imposer 4-0 au bout de l’heure de jeu, divisée en deux parties de trente minutes. Gomez, bien actif, cédera sa place en fin de partie. Il est midi. Eternel insatisfait Assogba s’autocritique « D’habitude je fais mieux que cela, aujourd’hui c’était un peu dur avec le temps »
Gomez, l’ambianceur
12h 30 minutes, Assogba réapparaît dans les couloirs et fait la moue à cause de la défaite concédée en opposition et se diriger vers le restaurant du centre pour le déjeuner. Son compatriote, arrive à sa suite. A l’entrée on remarque aisément les portraits géants de l’international français de Tottenham Tanguy Ndombélé passé au club et le champion du monde français Steve Nzonzi qui y a été formé. Ils sont considérés comme des modèles ici.
Avant la séance de musculation, où, les deux internationaux sont programmés dans le deuxième groupe qui entrera en lice à 14 heures 30 minutes. En attendant , ils entrent en salle de détente. Assogba, se concentre sur sa partie de Baby Foot pendant que Gomez se fait chambrer par ses amis dont l’inséparable Ibrahim Keita.
En salle de musculation, le téléphone d’Assogba sera connecté aux enceintes, la playlist passe de Burna Boy à 4Keus. Le groupe de sept sous les ordres du préparateur athlétique Jérémie Lafolie va multiplier les exercices de force, hypertrophie et de vitesse. Les béninois se fondent dans la masse et font les séries programmées sur le tableau au fond de la salle. Selon Keita très taquin, nous fait une confidence sur Assogba qu’ils appellent « La vie facile inh » : « il soulève tout ici, il ne laisse rien » Gomez se permet même de faire quelques pas de danses entre les pauses dans la bonne humeur.
La journée se termine avec un bon sourire des deux copains inséparables qui reprennent la marche pour rentrer dans leur habitat, accompagnés de Keita, qui habite dans leur sillage. Demain, ils seront séparés par la programmation car Gomez reste s’entraîner dans la matinée avec le groupe de la réserve professionnelle et Assogba avec les U19 en après-midi. En attendant la soirée sera faite de cuisine et Netflix.
A Amiens , Géraud Viwami