Si Modeste Kérékou a été précédé par la réputation de son père et la sienne propre du fait de son passage à l’assemblée nationale, Didier Akplogan n’est connu que de connaisseurs du sport et des arcanes du pouvoir. Le nouveau ministre en terrain quasi-connu a d’importants défis à relever.
Il a été conseiller à la communication du chef de l’Etat pendant 5 ans. Il connaît donc les arcanes du pouvoir. Pour ce spécialiste de la communication, passionné de volley-ball devenu président de la fédération de la même discipline en janvier 2010, être ministre est un défi. Plus qu’une récompense. La balle lancée dans le camp de Didier Akplogan. Face à lui, une vingtaine de fédérations qui repensent à l’ère Montcho. Ce dernier, premier ministre des sports nommé par Boni Yayi était aussi président de fédération, celle d’athlétisme. Il a décidé de la répartition « démocratique et à part égale » des ressources du ministère des sports. En son temps, l’équipe nationale junior de volley-ball a pu prendre par au championnat d’Afrique de sa catégorie. La plupart des fédérations ont engrangé plus de 25 millions par an contrairement aux miettes (2 millions) qu’elles encaissaient les années auparavant. C’est donc dans ce sens que l’arrivée de Didier Akplogan fait sauter de joie les « petites » fédérations qui s’endettent pendant que le football s’engraisse. L’équité dans la répartition des ressources est donc la nouvelle clé du développement transversal du sport au Bénin. Didier Akplogan a donc un défi à relever, qui est par exemple d’en donner plus que prévu aux handballeurs juniors béninois qualifiés pour deux coupes du mondes dans la même année. Au lieu de filer comme ses prédécesseurs, plus de deux millions par exemple pour aller jouer un match de foot au Burundi ou au Rwanda.
La crise au football, comme un os dans la gorge
Sur les 3 dernières années, à chaque ministre, ses crises. Etienne Kossi a connu la crise des fédérations d’Athlé, de Cyclisme et de Tennis. Modeste Kérékou a connu celle du football. Depuis décembre 2010, le football béninois est face à une crise, sans doute la plus grave de son histoire. Le gouvernement ayant posé un acte important en conseil des ministre, en validant la lettre de sommation adressée à la Fédération, Didier Akplogan a donc une balise, pour attaquer le sujet. La résolution de cette crise est une question de carrure et de poigne. Modeste Kérékou avec son nom arrivait à faire trembler les plus récalcitrants, dans un camp comme dans l’autre. Attaquer un « Kérékou », c’est attaquer un symbole de la république, le père ayant encore beaucoup de ramifications partout. Didier Akplogan n’a pas l’avantage du pédigrée, mais son passé récent à la présidence lui garantit, on l’espère, des entrées auprès du chef de l’Etat. Ceci lui sera utile car dans cette crise, des interférences nuisibles viennent de partout dans le système du pouvoir. C’est un casse-tête qu’il peut résoudre en limitant la casse. En devenant ministre des sports, il est devenu une cible et devra donc en tenir compte.