Après la Can Egpyte 2019, le Bénin recherche toujours son second souffle pour se relancer sur la scène continentale. Les U20 récents quarts de finaliste en Egypte ont ravivé la flamme mais le travail doit être encore plus profond afin de permettre à la sélection fanion d’avoir un socle plus solide. Travailler sur une refonte des U23 et une équipe locale dynamique peut servir à moyen et long terme. Explications.
Asseoir une politique locale
Dans sa zone ouest africaine , le Bénin est la seule nation qui n’a pas réussi à se qualifier au Chan en sept éditions. Un premier constat basique qui questionne déjà. Le baromètre du foot local ne résume pas seulement qu’à cela. Le pourcentage de joueurs locaux performants exportables en fin de saison est quasi nul. Un autre constat amère. Ces facteurs traduisent un manque flagrant de politique de développement et de promotion de l’excellence locale. Le nouveau format du championnat instauré depuis trois ans n’arrange pas vraiment la compétitivité au sein des clubs. L’ambition technique globale serait de réussir à fédérer une base de joueurs sélectionnés minutieusement pour un travail de fond. Ces dernières années le casting local a été régulièrement tronqué avec des choix parfois incompréhensibles. La nécessité d’un suivi cohérent de toutes les compétitions locales s’imposent à tous les staffs de toutes les sélections. Ensuite définir un plan de travail et des profils à repérer et faire progresser. Construire une équipe locale de qualité part de ce travail de fond qui doit permettre à l’équipe fanion de se renouveler progressivement. Il urge donc pour Gernot Rohr et son staff d’asseoir une politique de suivi des ligues locales afin de placer les sillons pour bâtir une pépinière domestique de qualité. Organiser des stages réguliers afin de permettre aux meilleurs locaux de découvrir le rythme de travail du niveau international. Reste à savoir si le sélectionneur, comme son prédécesseur laissera les pleins pouvoirs à Moussa Latoundji dont le parcours à la tête des Guépards locaux est loin d’être une réussite depuis 2019. Il serait bien malin de s’impliquer dans la mise en place d’un projet de cette envergure tout en restant plongé au coeur du football local. Le renouvellement prôné au sein des A passe par ce travail préliminaire qui devient impératif car aucun sélectionneur depuis le départ d’Omar Tchomogo en 2018 n’a consacré du temps à bâtir une pépinière locale. Une erreur ou mauvais casting ?
Préparer et concerner les U23
De toute son histoire , le Bénin n’a pas pris part qu’à deux qualifications de la Can U23 en 2011 et 2022. C’est insuffisant pour espérer avec une équipe de jeune de qualité capable de gravir les marches chez les A. Le travail est aussi bâclé dans cette catégorie qui représente l’antichambre idéale pour la sélection fanion. Il serait aussi intelligent de définir et tracer un réel projet à court terme pour préparer les générations futures. Les U23 devrait avoir des regroupements internationaux tout aussi réguliers pour servir de ponts entre les U17 et les U20 qui se perdent en chemin dès qu’ils passent l’âge des précédentes catégories. Dynamiser les U23 peut être aussi un formidable tremplin pour rallier également les binationaux intéressés dès leur jeune âge afin de les habitués à l’environnement béninois avant de les lancer dans le grand bain avec les A. Rendre la sélection U23 active et régulière offrira aussi une réel vitrine aux talents béninois qui seront désormais marketable tout en poursuivant l’apprentissage du haut niveau international en prenant part aux journées Fifa. Faire travailler les staffs des sélections de jeunes et les A en collaboration devient quasi indispensable. L’avenir se prépare maintenant, le renouvellement ne tombera pas du ciel.
Géraud Viwami
Mon cher, bravo pour ton analyse empreinte de lucidité et d’objectivité.
Une seule envie, t’offrir une bouteille de bière bien fraîche de quoi remercier tes méningites pour leur excellente contribution à la qualité de tes réflexions.
Bien sportivement.