Comme en 2018 avant la désignation de Michel Dussuyer, la bataille a commencé pour choisir le prochain sélectionneur des Ecureuils avec l’idée d’attirer un grand nom. Un fantasme qui ne date pas d’hier dans l’esprit des autorités béninoises. Explications.
Quart de finaliste de la Can Egypte 2019 après avoir ramené les Ecureuils en phase finale, neuf ans après la dernière participation, Michel Dussuyer n’était pas le premier choix des autorités béninoises. Ces derniers étaient en quête d’un « grand nom » pour diriger les Ecureuils. Le poste est à nouveau vacant et les mêmes questions surgissent. La volonté est affichée en haut lieu de mettre les moyens pour enfin décrocher la signature d’un pointure internationale à la tête de la sélection nationale béninoise. Rappelons que la responsabilité technique du choix du coach revient à la fédération béninoise de football mais il doit être validé par le ministère des sports qui tient le chéquier. Un schéma bien complexe avec un processus particulier. Car il n’y a pas eu d’appel d’offre officiel. A un mois de la prochaine trêve internationale de mars où les Ecureuils devraient répéter leurs gammes avant les quatre matches qualificatifs de la Can Côte d’ivoire 2023, prévus en juin, le mystère reste entier sur le futur patron des Jaunes. Selon, plusieurs sources, l’aspect financier ne poserait pas problème pour attirer le « grand nom » mais est-ce la panacée pour subitement sublimer les Ecureuils ? Le coup de publicité attendu est donc prioritaire sur l’objectivité technique et un projet cohérent.
Le « grand nom » pour quel projet ?
En 2018, le nom de Fabio Cannavaro avait été cité dans les couloirs béninois puis depuis quelques jours d’autres noms connus sont de sortie. C’est bien de rêver grand mais il ne faut pas oublier le contexte africain. En 2017, le Gabon n’avait pas réussi à passer le premier tour de sa Can avec Antonio Camacho, ancien coach du Real Madrid qui était grassement payé pendant que le Cameroun décrochait le Graal avec Hugo Bross, inconnu au bataillon. Comme l’espagnol, d’autres entraîneurs au parcours bien garnis avant d’atterrir en Afrique se sont cassés les dents. Le continent à ses propres codes. Lors de la dernière Can au Cameroun, sur les vingt-quatre nations présentes, il y avait quatorze techniciens locaux et une bonne majorité possédait déjà une expérience africaine. Prudence. Les gros moyens et l’énergie déployés, actuellement à la recherche du messie devraient être réinvesti dans le développement du football local, la dynamisation de la direction technique nationale avant d’assurer un travail cohérent sur toute les sélections nationales pour un projet bien défini. Mais, c’est seulement l’équipe fanion qui requiert de l’attention et un semblant d’investissement de la part des autorités à cause des divers intérêts. Le choix du prochain sélectionneur sera déterminant après avoir manqué la Can Cameroun 2021. Tout comme la mission et les objectifs qui lui seront assignés. Mais ce n’est pas le « grand nom » attendu qui résoudra tous nos problèmes ou transformera les Ecureuils en galactiques. Un sélectionneur compétent et compatible devrait être la priorité.
Géraud Viwami