En place depuis juin 2018, Michel Dussuyer a délégué la gestion de l’équipe nationale locale à son adjoint Moussa Latoundji. Avec des éliminations au Chan 2020, au tournoi de l’Ufoa et deux amicaux disputés en trois ans, les Ecureuils A’ sont clairement négligés. Explications.
Après les éliminations, c’est fini ?
L’équipe locale béninoise n’existe que quand il y a des échéances proches. Après les éliminations au premier tour des qualifications du Chan Cameroun 2020 par le Togo en juillet 2019 et celle du tournoi de l’UFOA à Dakar quelques semaines plus tard, les A’ n’ont plus existé. Après deux ans d’oubli, ils sont réapparus en janvier 2021 pour un double match amical contre le Togo. Les Eperviers locaux en quête d’un adversaire pour préparer la phase finale du Chan avaient choisi d’affronter le Bénin pour se préparer. Depuis, plus rien ne se profile pour les A’. L’équipe ne refera surface que quand les qualifications du Chan Algérie 2023 seront proches ou le prochain tournoi de l’Ufoa prévu en fin d’année 2021.
Sans plan, ni objectif
Si certains pays comme la Côte d’ivoire ou le Togo organise périodiquement des stages pour les joueurs locaux, le Bénin n’est pas dans cette logique. Alors comment préparer la relève, si aucun travail n’est mis en place par le staff des Ecureuils surplace. La direction technique nationale étant fantomatique, Latoundji qui a à charge les A’ n’a quasiment rien entrepris comme stage. En trois années, l’équipe locale a effectué trois regroupements pour six matches joués seulement depuis juin 2018. Dans le même temps, les A ont disputé le même nombre de matches rien qu’en amicaux. Question de priorité.
Il serait bien plus judicieux de programmer des regroupements périodiques qui devraient permettre au staff d’observer de près, encadrer et jauger les joueurs locaux. L’ancien international béninois et Dussuyer sillonnent régulièrement les stades mais finalement seuls les joueurs susceptibles de compléter le groupe des A sont utiles. Le reste ne compte pas ? Dans un pays qui n’a pas une pléthore de joueurs au haut niveau, préparer progressivement les locaux devrait être un objectif mais il n’en est rien. En mars dernier, Dussuyer n’était pas loin de convoquer des locaux pour remplacer les internationaux préalablement retenus en club avant de se raviser. Le sélectionneur publiera finalement une liste sans aucun joueur local qui a crée une polémique sur le niveau de la compétition locale.
Au Bénin, l’équipe fanion a toujours centralisé tous les efforts des dirigeants fédéraux et ministériels pour diverses raisons d’intérêts à tous les niveaux. L’objectivité sportive est reléguée au dernier plan.Dommage .
Dussuyer à l’écart
La décision du technicien français de déléguer l’équipe locale à son adjoint peut susciter des interrogations sur l’organisation ou l’objectif poursuivi si cette dernière équipe n’a pas de socle. Alors que le championnat local connait une trêve actuellement avec la fin de la première phase de la Super Ligue, qui a été précédé de la Ligue pro, on se demande ce qui empêche la tenue d’un stage pour voir de plus près les joueurs les plus performants. On en a arrive à la triste conclusion que les A’ ne sont une priorité toutes échelles confondues. Par exemple, hier en Côte d’ivoire pendant le sélectionneur des A, Patrice Beaumelle dévoilait la liste des joueurs convoqués, Maxime Gouamené a fait pareil pour les A’ qui auront aussi droit à un stage à Sol Béni. Ancien sélectionneur des Eléphants, quand il officiait au pays de Drogba, Dussuyer conduisait lui même l’équipe locale qu’il avait hissé à une troisième place au Chan Rwanda 2016. Depuis son retour au Bénin, il s’est écarté de cette responsabilité et les locaux sont sacrifiés.
Géraud Viwami