Vendredi dernier à Cotonou, sa nomination a été officialisée pour sa première expérience à la tête d’une sélection nationale, celle du Bénin. Didier Ollé-Nicolle est lancé. Dans un pays où le foot est en quête de renouveau depuis 2010 quelles sont les attentes ?
Pour une fois, il n’y a pas de doutes sur les références et les qualités du sélectionneur même si ce facteur ne garantit pas une réussite. Diplômé UEFA A, la qualification suprême pour entrainer sur le Vieux Continent d’ailleurs il a déjà officié en Ligue 1 française à Nice. Loin de la Côte d’Azur dans l’environnement et la culture béninoise Ollé-Nicolle sait qu’il est attendu sur plusieurs plans.
Le premier c’est son approche du travail, quel sera le socle de son équipe ? Par exemple faire venir des expatriés sans niveau ou sans club comme certains de ses prédécesseurs est une erreur à éviter. Présent dans les tribunes du stade René Pleven lors du match Aspac – Adjobi le samedi dernier, il a déjà annoncé qu’il dirigera des stages avec les joueurs locaux. D’ailleurs ce stage devrait démarrer ce jour. Le français ne veut pas perdre de temps. C’est bien.
Un gros test en vue déjà
Dans l’immédiat le Bénin absent lors des deux dernières Can prépare le deuxième tour préliminaire des éliminatoires de la Can Maroc 2015. Les Ecureuils entreront en compétition en mai-juin. Il a environ trois mois pour bâtir ses premiers piliers.
Au-delà de la question du choix des joueurs, l’autre vrai défi à relever par Ollé-Nicolle est celui de l’identité de jeu. Sans direction technique nationale c’est compliqué, il devra faire avec et faire parler sa réputation et ses méthodes de travail.
Manuel Amoros, proposait un 4-4-2 en losange dans lequel l’équipe peinait à trouver son équilibre. Omar Tchomogo aussi a essayé un 4-4-2 classique certes avec plus de succès mais pas si flamboyant.
On s’accorde tous à dire que le meilleur visage des Ecureuils a été sous l’ère Dussuyer pendant les qualifications de la CAN 2010 et la phase finale. Dans son 4-3-3 modulable en 4-5-1 au besoin avec Sèssegnon au cœur du jeu, l’équipe béninoise a été très compétitive et existait grâce à son jeu.
La guerre de l’entourage
La fédération a annoncé Ollé-Nicolle tout court sans préciser son staff. Or dans le foot moderne il n’y a pas d’entraineur sans staff. Le minimum, son adjoint, son entraineur des gardiens, ses préparateurs physique et psychologique. Des points régulièrement banalisé au pays de Kérékou et qui déteignent indirectement sur nos résultats.
Ensuite il y a les jeux de pouvoirs pour imposer des joueurs aux sélectionneurs. Pour avoir entrainé en D1 française et suisse, Ollé-Nicolle connait les exigences du haut niveau en termes de joueur de calibre international. Certes le Bénin n’a pas un réservoir digne de la Cote d’ivoire par exemple mais l’ancien entraineur de Clermont aura le devoir de retenir ce qu’il juge meilleur. Car à la fin il sera le premier comptable des performances de la sélection.