Les Ecureuils juniors et cadets se sont produits sur ces dernières semaines et même si le système formation de jeunes au Bénin est très peu organisé, certaines individualités sont venues rappeler la référence en matière de formation de jeunes footballeurs : le Cifas.
Aubay
« Le Cifas, et après ?». Ils sont nombreux à avoir critiqué le seul centre de formation structuré et sérieux qu’a connu le Bénin durant les 10 dernières années. Les produits, c’est vrai, ce sont fait attendre. Si les premiers castings ont été peu productifs, les suivants ont apparemment eu un meilleur succès. Aujourd’hui, on remarque aisément que la politique du défunt Cifas en matière de recherche des talents et de vérification des âges porte ses fruits. Le dire, c’est respecter l’investissement tant financier, très colossal, que technique.
La fédération béninoise de football depuis 10 ans, annonce des centres de formation dont celui de Missérété reste un symbole. Des mots, et surtout rien de fait. Si à lui seul un privé a pu montrer la voie, une institution aussi riche que la Fbf, régulièrement dotée par la Fifa devrait pouvoir mettre en place une académie de grande référence.
En voyant aujourd’hui tous les jeunes talents du Cifas, on se rend compte que la fermeture du centre a causé plus de tort au foot béninois qu’à son propriétaire…
Les fleurons du Cifas évidemment ne sont pas juste les 3 dont nous parlons dans les lignes suivantes. Il y en a bien d’autres qui attendent juste qu’on leur montre la voie…
Aubay
Encadré
Mama Seïbou, le « Tigana » du Cifas…
Mama Seïbou tente une frappe des 30 mètres et fait mouche. Le public l’applaudit et se demande d’où il vient. Le premier qui essaye une réponse avance : « du Nord ». Et pourtant, même s’il a signé aux Buffles la saison écoulée, le jeune milieu de terrain a bien été formé au Cifas. En 2010, il a disputé le mondial des minimes de Montaigu en France avant d’étrenner sa première sélection chez les cadets face à la Côte d’Ivoire quelques mois plus tard. Le peuple a la mémoire parfois courte…car ce même Mama Seïbou a été régulièrement titulaire à Dakar en 2011 au tournoi de l’Uemoa. Ce choix du sélectionneur du moment, Edmé Codjo, a été vécu comme une « provocation » par les parrains de certains de ses concurrents. Le joueur, lui, a été remarqué par les plus avertis. C’est en « pompant » les listes de l’ex-sélectionneur que désormais tous les techniciens se l’arrachent…Il a failli faire un essai à Vannes en France…la crise des visas sévissait et a eu raison de l’opération.
Ulrich Quenum, passeur et buteur en herbes détecté par le Cifas
Durant la même année 2011, le petit milieu des académies de football va découvrir une perle : Ulrich Quenum. Son frère aîné, Parfait, a disputé quelques bouts de match lors du tournoi de l’Uemoa 2009 organisé au Bénin. Lui, a fait ses débuts au Cifas aussi, sous les ordres d’un certain Edmé Codjo, alors encadreur des 14 ans du centre. Le petit dribbleur va devenir buteur en série. En 2011, c’est tout naturellement qu’en leader, il mobilise ses « copains » du Cifas quand s’est présentée la présélection pour le Brésil. La seule « équipe » participante sans encadreur, le Cifas ayant été fermé quelques semaines plus tôt. Ulrich Quenum et 4 autres de ses camarades du Cifas vont faire partie de l’expédition brésilienne. 11 mois plus tard, il régale le public de Porto-Novo face au Cameroun.
Gaston Houngbédji, défenseur moderne remarqué au Cifas
« En général les jeunes joueurs, il faut éviter de les couvrir d’éloges, car après, ils choppent la grosse tête. » Ces mots d’un formateur français très connus résonnent dans ma tête quand j’écris cet article. Mais seulement voilà, ce défenseur central-là, a un destin particulier. Expulsé lors d’un petit match au Cifas, il était assis et isolé tout seul quand Edmé Codjo en passant au bord du terrain s’arrête pour lui parler. Le coach le récupère dans son équipe. Depuis, il est devenu le futur « Khaled Adénon », pour citer une référence béninoise…Son jeu fluide en défense central a marqué les esprits dimanche 14 octobre 2012 au stade Charles de Gaulle. Il va même se permettre de parcourir 90 mètres d’une surface de réparation à l’autre pour tirer deux penalties. Il réussit le premier, manque le deuxième…Demain, cela fera partie de son histoire. Une chose est sure, il a du caractère.
Aubay