Les Guépards n’ont pas brillé sur cette trêve internationale pour les qualifications du Mondial 2026. En plus des résultats décevants un nul et une défaite face au Zimbabwe et l’Afrique du Sud , le visage présenté par l’équipe béninoise sur les deux matches disputés n’a pas fait l’unanimité. Le coaching et la gestion de Gernot Rohr qui n’a plus gagné depuis cinq rencontres consécutives sont remis en question par la FBF qui l’a d’ailleurs convoqué pour un entretien d’urgence.
La colère du comité exécutif
La rumeur s’enfle depuis la fin du match de mardi dernier face à l’Afrique du Sud mais le comité exécutif de la fédération n’a pas digéré les résultats mais pas que. Le président Mathurin de Chacus et son bureau veulent taper du poing sur la table mais en allant jusqu’où ? Le staff technique avec sa tête Gernot Rohr est attendu dans les locaux de la fédération pour une réunion d’urgence annoncée pour la semaine prochaine. Avant d’évoquer la question liée à l’avenir du sélectionneur encore sous contrat jusqu’en février 2026, il devra répondre des choix techniques mais aussi d’hommes dans sa gestion. En attente de victoire depuis octobre dernier, le Bénin ne présente pas plus que ça des garanties de progression dans son jeu malgré une qualification pour la Can Maroc 2025. Rohr pourrait se retrouver sur la sellette à neuf mois de la phase finale. Des questions qui inquiètent les dirigeants car une réflexion est bel et bien en cours sur l’avenir du staff. Ça ne serait pas la première fois que le franco-allemand se fasse éjecter avant un tournoi majeur. Il avait vécu une situation similaire avec le Nigéria avant la Can Cameroun 2021. Verdict dans les jours à venir.
20% de victoire
Même s’il a réussi à décrocher une cinquième Can pour le Bénin, le sélectionneur est loin d’être irréprochable. En commençant d’abord par les récents résultats aucune victoire sur les cinq derniers matches et le scénario du 2-2 concédé face au Zimbabwe à Durban est resté comme une pilule amère pour tous. Dans le jeu, l’équipe est loin d’afficher des progrès dans la production offensive comme défensive après deux ans de travail. En 20 matches dirigés, le Bénin n’a réussi que deux matches sans encaisser sous le règne du technicien français qui voit régulièrement son équipe craquer en seconde période. Rohr ne compte que quatre victoires à son actif à la tête des Guépards soit 20% de succès seulement. Le bilan n’est pas si terrible 4 victoires, 9 nuls et 7 défaites pour 20 buts marqués et 26 encaissés. Des chiffres bien légers en un peu plus de deux ans en poste.
Le coaching remis en question
Le débat du coaching s’ouvre sur cet aspect car la gestion de son effectif fait jaser à tous les niveaux en interne. Même si le sélectionneur semble avoir trouvé son équipe type en 4-3-3 depuis mars 2024, la question de la complémentarité se pose objectivement notamment au milieu de terrain. Dodo Dokou, habituel milieu défensif cantonné dans un rôle plus avancé ou encore Junior Olaitan excentré sur un flanc n’évoluent pas dans des positions naturelles. Ses replacements effectués en sélection nationale ont montré leurs limites et sont devenus un frein car ses deux joueurs clé n’arrivent pas à s’exprimer à plein potentiel. Le premier serait bien plus utile par son volume de jeu et l’organisation du jeu plus bas et le second est attendu pour sa créativité au coeur du jeu dans un rôle de meneur. Deux facteurs qui rendent aujourd’hui l’équipe béninoise amorphe et sans idée dans le jeu. Le visage inquiétant affiché s’explique aussi par cela.
Le manque de concurrence sur plusieurs postes aussi commence à devenir criard à l’image de la gestion sur cette trêve malgré les difficultés physiques de son équipe, le sélectionneur n’a presque pas effectuer de remplacements pour donner un second souffle à son équipe. Des joueurs comme Mattéo Ahlinvi et Mariano Ahouangbo sortent par exemple de cette trêve avec zéro minute disputée alors que les milieux étaient cuits sur les deux rencontres disputées. Un seul changement dans le onze entre le match contre le Zimbabwe et l’Afrique malgré le long voyage, la chaleur et le manque de fraîcheur physique et de rythme de certains titulaires. Une grande incompréhension. Le Bénin a probablement grillé un joker dans la course au Mondial 2026 mais Rohr pourrait perdre plus que ça.
Géraud Viwami