Le Bénin s’est effondré face au Zimbabwe jeudi dernier malgré une avance de deux buts, les Guépards rattrapés à l’heure de jeu ont forcément des regrets. La bande à Gernot Rohr a craqué non seulement au tableau d’affichage mais l’équipe a quasiment abandonné le match en seconde période. Un visage inquiétant qui ouvre le débat sur le coaching du sélectionneur sur les secondes parties de rencontre.
Réaction tardive
Il ne faut pas enlever le mérite du collectif des Warriors qui a eu le mental et les ressources dans le jeu pour refaire son retard. Mais il faut souligner aussi le non-match des béninois en seconde période. C’est un fait. Après un long voyage à l’autre bout du continent, il était évident que cette affiche aurait une clé nommée : Fraîcheur physique. Rohr était attendu sur la gestion cette phase délicate. Même si le technicien sans surprise est resté fidèle à son onze habituel sa réaction était amorphe quand son équipe s’effondrait en seconde période dans le jeu. A part la sortie de Rachid Moumini victime d’une béquille à la pause et remplacé par Tamimou Ouorou dans le couloir droit, le franco-allemand a été contraint d’effectuer son premier changement à la 70e minute après la blessure de Dodo Dokou, meilleur joueur béninois de la rencontre buteur et passeur décisif, qui avait demandé à sortir. Une réaction clairement tardive du coach qui fera par la suite trois autres changements dans les dix dernières minutes sans grande incidence. Dans ce duel avec son homologue Ness sur le banc d’en face, Rorh a été un trop spectateur du match dans sa lecture tactique et ses choix sur le vif. Une triste habitude car sur les quatorze matches officiels de Rorh, le Bénin a concédé 9 buts en deuxième-temps dont 8 après l’heure de jeu. C’est clairement un retard à la réaction qui a peut-être coûté deux points au Bénin face au Zimbabwe. Une inquiétante habitude du staff à subir les rencontres en seconde période dans les matches officiels.
Un coaching dormant en question
Si ce n’est sur blessure ou les choix à la pause, Rohr a du mal à trancher en cours de match pour réorganiser ou donner un second souffle à son équipe en seconde mi-temps. En quatorze matches officiels joués, seuls deux changements décisifs effectués par le sélectionneur celle d’Andréas Hountondji face au Rwanda en octobre 2024 lors de la 3e journée des qualifications de la Can Maroc 2025 et celle de Steve Mounié contre le Rwanda en mars 2023. Aucun autre joueur sorti du banc n’a eu un impact sur le cours d’un match du Bénin sous Rohr. Ceci explique cela.
Le sélectionneur peine aussi à trancher quand le Bénin a l’avantage au score. Sur les quatre rencontres où le Bénin ne perdait pas en seconde période, le changement le plus tôt est arrivé à la 64e minute. Mieux sur les trois derniers matches qui se sont soldés par un nul et des prestations discutables, la sortie forcée de Dokou à la 70e face au Zimbabwé se classe première sinon il faut attendre la 75e minute face au Nigéria pour avoir trace d’un premier remplacement. Le sommeil est profond.
Faire confiance au banc
Le sélectionneur se retrouve souvent lent à la détente, face au Warriors, le trio de milieu logiquement épuisé après les efforts effectués aurait dû être soulagé. Entre le temps de voyage des internationaux et la justesse des récupérations pour les organismes. Il faut aussi ouvrir le débat de la confiance ou du crédit accordé au remplaçant même si aujourd’hui une équipe type semble se dégager, la concurrence n’existe carrément pas. Les entrées décidées par le sélectionneur ressemble de plus en plus à des choix par défaut comme si les douze remplaçants sur la touche ne servaient qu’à remplir la feuille de match. Les joueurs sélectionnés ont tous forcément un rôle à jouer, il ne s’agit de faire des remplacements à l’emporte-pièce mais de faire un « coaching » qui valorise l’effectif et aussi rend l’équipe imprévisible pour surprendre l’adversaire. Les joueurs qui sont sur le banc méritent un peu plus de confiance même pour rentrer dans la rotation du onze. La concurrence n’existe pas réellement car elle n’est pas crée. Sur cet aspect, le staff a des progrès à faire pour les prochaines échéances car une seule hirondelle ne fait pas le printemps.
Géraud Viwami