Les Guépards A’ ont échoué au premier tour des qualifications du Chan 2025 face Togo, le Bénin est tombé pour la troisième fois de suite au même stade. Malgré un championnat régulier, les béninois peinent à briller avec le vivier local. Explications.
Le bilan désastreux
Le bilan du Bénin en qualifications du Chan mérite qu’on se pose des questions. En quatre participations, la seul fois où les béninois ont passé le premier tour des qualifications c’était en 2017 sous Oumar Tchomogo. A cette époque, le Bénin est tombé au second tour face au Nigéria à un but près. Les Super Eagles futurs finalistes de l’édition suivante en phase finale. Ensuite, Moussa Latoundji a pris le relais en devenant adjoint de Michel Dussuyer en 2018. Le technicien béninois a eu moins de réussite, aucune victoire en matches officiels. Six matches, huit buts encaissés, un but marqué et trois éliminations en 2019, 2022 et 2024. Un échec cuisant sur toute la ligne. Le Bénin est resté tristement l’unique nation de la zone Ufoa (B) qui ne s’est jamais qualifié pour le Chan en 9 éditions. La question de la pertinence du staff se pose tout comme celle liée à la politique autour de cette équipe loin d’être correcte sur toute la ligne.
L’antichambre tronquée
Sous Dussuyer, le coach français disait que les A’ étaient la passerelle vers l’équipe fanion. On le voyait arpenter les stades locaux chaque week-end afin de superviser et détecter. Depuis la prise de fonction de Gernot Rohr, qui ne vit pas au Bénin la donne a changé. Malgré la présence de Latoundji comme assistant dans le staff de la sélection nationale, ce dernier est bien esseulé à la tête des locaux. La constitution d’une équipe locale crédible devrait être le premier vivier de notre football afin de permettre aux joueurs de travailler et progresser sous la supervision des A. Le staff est bien différent à la tête des A’ et plusieurs questions naissent sur plusieurs points clés. Comme le casting qui a rarement fait l’unanimité. Par exemple au début de la préparation, le meilleur buteur béninois du championnat a été zappé. Il y a bel et bien une méconnaissance de la pépinière locale. Ensuite, la question de la préparation revient sur le tapis. Avant d’entrer en lice lors des dernières qualifications du Chan, le Bénin a multiplié les stages quelques semaines avant le premier match officiel. Insuffisant pour asseoir une sélection. Le plan de préparation devrait être étendu sur toute la saison et connu d’avance avant des rendez-vous internationaux en matches amicaux.
Enfin, le dernier point noir concerne les étrangers présents dans le championnat local. Désormais régulière avec de bonnes infrastructures, financée par l’Etat avec une exposition de premier plan au niveau médiatique , la compétition locale est bien mise ne valeur mais il y a couac. Le tapis rouge dressé à la légion étrangère. Les clubs béninois peuvent enregistrer jusqu’à 10 joueurs étrangers sans compter les « naturalisations fantaisistes ». C’est énorme pour faire un label locale de qualité. Les deux top clubs du pays favorisent cette politique avec une forte présence de joueurs étrangers. L’un d’entre eux a vu son nouvel entraîneur débarqué, en ce début de saison avec 9 joueurs étrangers soit presque le tiers de l’effectif. La question se pose légitiment. Loin de faire un procès aux choix internes des clubs ou aux étrangers présents dans le championnat béninois, il faut bien choisir la politique qui permettra de construire une base locale de qualité. Car la répétition des échecs aux Chan est bien la preuve qu’il faut changer de fusil d’épaule.
Géraud Viwami