Après onze matches à la tête du Bénin , Gernot Rohr a enfin décroché sa première victoire sur le terrain lors de la 3e journée des qualifications du Mondial 2026 face au Rwanda 1-0. Au-delà du visage prometteur de l’équipe béninoise qui est clairement en progression ce n’est pas qu’une simple victoire.C’est un déclic.
FIn de série noire
Le Bénin a longtemps attendu la libération jeudi dernier au Félicia d’Abidjan. Le but de Dodo Dokou a brisé un signe Indien jamais vécu par la sélection béninoise. 36 mois d’attente en matches de qualifications. Le milieu de Smouha a surtout mis fin à une longue chaînes de 15 matches toutes compétitions confondues sans le moindre succès. (Sans compter celui acquis sur tapis vert en mars 2023 contre le Rwanda). La dernière victoire en compétition officielle du Bénin datait de novembre 2021 où l’équipe était encore entraînée par Michel Dussuyer. Une victoire 2-0 contre le Madagascar à domicile. Rohr est tristement rentré dans l’histoire en devenant le sélectionneur qui mis la plus longue série de matches avant de savourer un premier succès à la tête des Guépards.Dix matches. C’est d’ailleurs la première fois que le Bénin gagnait aussi depuis son changement de patronyme en février 2022. Exit les Ecureuils. Maintenant on peut dire les Guépards ont lancé la machine car au-delà du match gagné, comme en mars dernier à Amiens l’équipe continue d’afficher des progrès indéniables et des certitudes dans le jeu.
Un déclic comme en 2018
Le goût de cette victoire ressort des similitudes avec celle décrochée contre l’Algérie en octobre 2018 à Cotonou. Outre les ressemblances météorologiques sous la pluie, il y a bien d’autres traits de ressemblances. Le but a été inscrit par Dokou un des choix forts de Rohr au coeur du jeu depuis son arrivée il y a un peu plus d’un an. En 2018, c’était Sessi d’Almeida le buteur, rappelé en sélection à l’époque après une longue absence par Dussuyer, qui avait fait chavirer le stade Général Mathieu Kérékou sur un service mémorable de Stéphane Sèssegnon. Dokou aussi a été par servi par un « ancien » Jodel Dossou. Cinq rescapés de cette victoire fédératrice sont encore dans le groupe six ans plus tard comme une passation de pouvoir. David Kiki et Saturnin Allagbé étaient remplaçants pendant que Dossou , d’Almeida et Steve Mounié avaient débuté de cette fameuse rencontre. Ce succès acquis presque dans la douleur face aux Fennecs avait lancé définitivement la campagne des béninois jusqu’au mémorable quart de finale à la Can Egypte 2019. Et si celle de jeudi dernier était un nouveau déclic aussi ?
Un groupe définitivement libéré
A l’image de la solidarité affichée sur le terrain, le groupe du Bénin a senti un second souffle. Les scènes de joie à la fin illustrent bien la libération vécue par l’équipe. Imourane Hassan à bout de force s’est écroulé au sol au coup de sifflet final. Preuve que le milieu de Future avait tout donné comme ses coéquipiers. L’attroupement sur la pelouse avec le discours du capitaine Mounié pendant que tous les joueurs et le staff étaient réunis autour de son leader est un signe qui ne trompe pas. Pour sceller définitivement ce renouveau, de retour le soir du match à leur camp de base le groupe a célébré encore quelques heures dans une ambiance de danses et chants où même le staff n’est pas resté en retrait.
Géraud Viwami