Il faut accorder du crédit aux performances réalisées par les joueurs du championnat béninois.
Douze millions de béninois, douze millions de sélectionneurs. On connaît l’adage mais il y a des évidences qui ne trompent pas. La vérité du terrain est universelle.
D’abord pendant plus d’un an, le staff actuel de la sélection nationale n’a jamais organisé de stage pour les joueurs locaux. Bizarre, mais révélateur du crédit donné à la pépinière locale. On ne peut plus dire que le championnat n’est pas régulier même si le format est remis en cause. Le blocage est où ? Ces stages devraient permettre au staff de découvrir les meilleurs joueurs locaux. Dans un pays comme le Bénin où on n’a pas une légion étrangère de très haut niveau, c’est la base. Mais on n’en fait rien.
Ensuite, depuis plus d’un an, avez-vous l’impression que c’est réellement les meilleurs locaux qui sont hissés en équipe nationale A ? Ma question s’adresse aux vrais passionnés et aux spécialistes de notre championnat qui sont sur les stades ou devant les écrans chaque week-end. On a déjà vu un joueur local qui a mis 18 buts et délivré 16 passes décisives ne pas être pris en fin de saison au détriment d’un remplaçant sans relief dans un championnat de seconde zone à l’étranger. Incroyable.
Ma réflexion est la suivante. Les performances locales ne sont pas vues d’un bon œil. Je m’explique. On ne demande pas de prendre 24 joueurs locaux sur les 25 retenus habituellement. On sait tous qu’on ne peut pas faire ça. Mais les plus méritants doivent y être afin de donner un signal à tous les autres clubs comme joueurs. Il faut booster la concurrence saine. Premier exemple, en mars dernier, on sortait de la phase zonale du championnat. Et pourtant, aucun des meilleurs buteurs ou joueurs n’a été même présélectionné pour montrer qu’ils sont suivis tout au moins. Mais on a sélectionné des joueurs au même poste qui n’avaient pas de temps jeu en club à l’étranger. On parle de deux voire trois places sur une liste de 25 sachant que le Bénin n’a pas une pléthore de joueurs réguliers dans les ligues étrangères. Je pense que le suivi objectif du championnat national est défaillant, il faut se l’avouer et y remédier car c’est un chantier sur lequel le staff est en train d’échouer actuellement. Avec un championnat désormais retransmis en direct avec les matchs à l’intérieur du pays diffusés sur les plateformes internationales, on ne peut plus se cacher. Les meilleurs se dégagent aisément. Après, vous pouvez expliquer tout ce que vous voulez. On sait.
On est d’accord avec la logique de continuité du groupe et de connaissance de l’environnement. Mais est-ce un critère qui passe quasiment avant le mérite sportif ?
Nouvelle illustration. Avez-vous l’impression que les joueurs locaux présents en sélection depuis plus d’un an survolent la ligue locale ou portent leurs équipes ? Bref, est-ce vraiment les meilleurs à leur poste ? Sortez déjà les statistiques et vous serez surpris.
A titre de rappel, lors de la dernière sélection du Chan, plusieurs joueurs performants sur la saison ont été snobés et d’autres sélectionnés pour des raisons que vous connaissez tous qui n’avaient rien à voir avec la méritocratie sportive sur la saison. Il a fallu presque une rébellion médiatique pour que certains joueurs qui méritaient, soient intégrés.
La saison ? Oui c’est de cela qu’il s’agit, car nous sommes à un mois de l’épilogue de celle-ci. En France, Didier Deschamps vient de sélectionner Bradley Barcola parce qu’il a été suffisamment bon sur la saison avec le PSG pour assurer la concurrence en équipe nationale. C’est tout ce qu’on demande. La prochaine liste doit nous révéler qu’un nouveau regard a été porté sur notre ligue sur cet exercice. Elle doit être mise en valeur à travers ses meilleurs ambassadeurs. Les fonds investis par l’Etat servent aussi à révéler nos meilleurs talents.
Je vais vous faire une confidence, il est déjà arrivé que le staff ne connaisse pas des joueurs qui sont pourtant performants ici ou ailleurs. En novembre dernier, un international est revenu en sélection nationale dans un contexte similaire. Le patron du staff a reconnu ne pas connaître le joueur quelques jours plus tôt. Lunaire. Ça peut arriver. Passons.
Guettez la liste qui sort la semaine prochaine, vous aurez un gros pincement au cœur. Le meilleur gardien du championnat, son club est premier avec la meilleure défense de la Super Ligue, le mec compte 18 clean sheet en 32 apparitions. C’est énorme même si c’est au Bénin. Aucun gardien béninois dans le monde entier ne fait mieux. Il a 19 ans et mesure 1 mètre 91, un profil prometteur par excellence. Il est en train de faire une saison exceptionnelle. Mais devinez-quoi ? Il n’est même pas présélectionné. Relisez-bien. A l’heure où ces lignes sont publiées, peut-être même que le staff ne le connaît pas, et ne soyez pas surpris de cela. Ça peut paraître normal mais frustrant. On va lui préférer un gardien qui a perdu sa place en club depuis sa dernière sélection en mars qui a joué à peine deux matches. C’est cela notre contexte. Dommage. Le plus drôle c’est un poste où le sélectionneur lui-même a reconnu qu’on a un problème parce que l’habituel numéro 1 est en difficulté en club. On va donc sélectionner deux gardiens sur trois en manque de temps de jeu. Cela ne dérange personne. Ouvrons une parenthèse, vous avez déjà vu l’entraîneur des gardiens de la sélection nationale superviser des joueurs dans la ligue locale ? Bref, passons.
Cet exemple illustre ce que je disais plus haut. On ne respecte pas assez les performances locales. On ne dit pas que ce jeune gardien est aussi fort que Manuel Neuer. Mais dans un pays comme le nôtre, il doit être au minimum présélectionné et logiquement promu numéro 3 car c’est mérité sportivement sur la saison en cours. Cela ne souffre d’aucun débat, mais ça passe sous silence. Des gardiens ont été déjà sélectionnés et même alignés en équipe nationale pour moins que ça. Mais on va nous sortir les discours diplomatiques pour se justifier.
Nous sommes béninois, et notre cœur vibre pour notre sélection nationale. Nous n’avons qu’un seul pays et nous donnerons le maximum de notre position pour que notre équipe rayonne. Que chacun joue son rôle. Prenez l’habitude de prendre les meilleurs locaux, et ça pourrait tout changer. Il faut bien quelqu’un pour le dire. J’assume. Comme je l’ai mentionné plus haut, il faut accorder du crédit aux performances réalisées par les joueurs du championnat béninois.
Géraud Viwami
Je vais vous posez une question à laquelle vous aurez peut t-etre du mal à répondre :
1- Quel est le niveau de notre championnat et quels sont les performances des clubs locaux contre leurs semblables sur le continent africain?
2- Quels sont les meilleurs joueurs, passeurs, buteurs, gardiens et défenseurs des 5 dernières saisons?
aucune statistique n’est disponible en ligne pour le championnat local après tant d’années. y’a trop d’amateurisme… Wollah!
les clubs sont obligés d’aller recruter à l’étranger car la formation laisse à désirer au bled.
il faut des championnat de jeunes et des centres de formation modernes.
Merci cher journaliste.
Vous avez mis des mots sur des maux.
Nos joueurs locaux qui font d’effort ne sont pas valorisés. On préfère sélectionner des joueurs en manque de temps de jeu en 5e division française.
Attendons de voir la prochaine liste.