En poste depuis juin 2018, Michel Dussuyer est à quelques semaines de la fin de son contrat avec les Ecureuils. Une prolongation de son bail est étroitement liée à l’issue du match décisif de la qualification de la Can Cameroun 2022 attendue face à la Sierra Léone le mois prochain. En attendant, nous avons dressé un premier bilan du travail du technicien français pour son deuxième passage au Bénin.
Quart de finale et après ?
Son retour a marqué la fin de neuf années d’attente pour retourner à la Can en 2019. Dernier sélectionneur à avoir qualifié le Bénin pour une Can en 2010, il a récidivé avec un bilan honorable. En cinq matches de qualifications, il a signé deux victoires clés contre l’Algérie et le Togo pour ramener les Ecureuils sur la scène continentale. En phase finale en Egypte 2019, il a hissé le Bénin en quart de finale en obtenant les premiers points des Ecureuils à la Can. Une grande première dans l’histoire du pays. Belle performance.
Le bilan statistique se détaille comme suit: 9 victoires, 6 défaites et 6 nuls en 21 matches matches officiels dirigés. Les Ecureuils qui ont marqué 18 buts soit 0,8 but marqué par match. Faible ratio. En défense, par contre avec 17 buts encaissés soit moins d’un but encaissé par match avec sept matches sans encaisser. Les efforts sont louables dans ce secteur.
Un jeu trop minimaliste ?
En alternant son 3-4-3 et son 4-3-3, les Ecureuils ont des progrès à faire encore notamment dans le jeu offensif. Sur cette période, le bilan offensif interpelle. Le Bénin a bouclé près de la moitié de ces matches soit neuf sans marquer. Ils n’ont jamais bouclé un match de qualification avec une victoire par plus d’un but d’écart. Minimaliste? Les plus larges victoires sont arrivés en amicaux contre la Mauritanie (3-1) et le Gabon (2-0). Les chiffres confirment l’impression visuelle laissée par les Jaunes qui s’en sont remis à des exploits personnels de Jodel Dossou, auteur de deux buts importants contre le Lesotho et la Sierra Leone, pour rester en vie pendant les qualifications de la Can Cameroun 2022.
Par ailleurs, on retiendra la victoire 1-0 à domicile contre l’Algérie en octobre 2018 comme match fédérateur et le nul 2-2 contre le Ghana à la Can 2019 comme match référence en compétition officielle. Depuis les Ecureuils ont régulièrement servi des prestations en demi-teinte camouflée par l’enjeu ou les résultats. En ayant aussi affronté des adversaires de gros calibres comme le Nigéria, la Côte d’ivoire, le Sénégal, le Maroc, le Cameroun et le Ghana, Dussuyer s’est frotté au gratin continental. Après trois ans de service, le technicien français est maintenant attendu pour faire progresser son équipe dans l’utilisation du ballon. L’équipe a clairement montré ces limites dans ce secteur notamment sur les trois derniers matches des qualifications face au Lesotho puis devant le Nigéria.
Il sera aussi attendu pour valider une deuxième qualification d’affilée face à la Sierra Leone. Ce sésame sera probablement ce qui lui offrira assurément la prolongation de son bail qui court vers la fin.
Mounié l’indispensable
Steve Mounié plane avec 7 buts marqués en 21 matches sous les ordres du technicien frnaçais. Même s’il n’a pas marqué pendant la Can, il est entré dans l’histoire en signant un triplé contre la Mauritanie juste avant la Can en juin 2019. Le brestois est aussi le joueur plus utilisé par Dussuyer depuis son retour. Le numéro 9 des Ecureuils n’a manqué qu’une seule rencontre contre le Maroc à la Can où il était suspendu. Il a été titulaire 20 fois en autant d’apparitions. Choix numéro un en attaque, il est indispensable.
Neuf internationaux lancés
Dussuyer a réussi à lancer neuf nouveaux internationaux. Il a d’abord convaincu les bi-nationaux, Cébio Soukou, Yohan Roche, Mattéo Alhinvi et Yannick Aguémon de rejoindre les Écureuils. Ensuite, il a offert les premières minutes chez les Ecureuils A à ChamsDeen Chaona, Rodrigue Kossi, Anaane Tidjani, Jerôme Bonou et Youssouf Assogba.
Sept joueurs ont été convoqués officiellement pour la première fois dans le groupe des A sans avoir eu de capes à savoir: Jean-Marie Guéra, Abiola Katchon, Mael Sèdagondji, Djalilou Ouorou, Chérif Dine Kakpo, Patrick Sèdjamè et Marcel Dandjinou.
Géraud Viwami