Quand on n’est pas un pays de football, cela joue sur des détails et certains sont plus flagrants que d’autres. Le Bénin quart de finaliste de la Can Egypte 2019 ne dispose pas d’un équipementier. C’est un fait. Nous avons tellement répété cette phrase que les dirigeants en sont devenus insensibles.
Au-delà du fait d’habiller des ambassadeurs de Bénin à l’entraînement et en match comme des joueurs d’une équipe lambda , le Bénin a subi une humiliation continentale hier en ouverture du Tournoi de l’Union des fédérations Ouest-africaines des moins de 20 ans à domicile contre le Niger.
Le sélectionneur Mathias Déguénon a été contraint de remplacer Chabel Gomez , son capitaine après l’heure de jeu parce que son maillot n’était plus aux normes. D’abord sur la feuille de match enregistrée par les dirigeants béninois auprès de la Caf , l’Amiénois s’est fait attribuer le numéro 24. Sauf qu’arrivée aux vestiaires avant le match , aucun maillot disponible n’avait ce fameux dossard. L’heure du bricolage sonne. Son numéro a été rafistolé au sparadrap. Comme pour deux autres joueurs titulaires qui avaient le même souci.
Oui vous avez bien lu, les maillots n’étaient pas disponibles. En plein match, l’arbitre central constate une différence entre le short numéroté 12 de l’ancien joueur d’Esae et son numéro au dos et le prie d’aller changer. Il sort du terrain et ne reviendra pas, faute d’équipement de rechange. La honte totale. Le Bénin a sans doute perdu son meilleur joueur à ce moment du match pour une faute professionnelle.
Posons-nous les bonnes questions. Qui a enregistré les numéros des joueurs à leur insu car selon nos informations, Gomez avait choisi au départ le 10 comme dossard pour cette compétition? Qui s’occupe réellement des équipements de la Sélection nationale pour que sur un match joué à domicile les joueurs ne disposent pas de maillots de rechange?
Enfin , le débat de l’équipementier des Ecureuils toutes catégories confondues tient son sens désormais. Hier, les U20 ont encore joué avec un maillot sans marque, floqué de deux logos de la Fédération Béninoise de Football. Le flou ne dérange personne.
C’est facile de tirer sur les joueurs quand ces derniers ne répondent pas aux attentes sur le terrain. Mais l’amateurisme qui caractérise les choix et les décisions des dirigeants dans la gestion de l’équipe est aussi pitoyable que désastreuse.
La FBF de Mathurin de Chacus fait la sourde oreille quand il s’agit de faire la lumière sur le contrat qui lie le pays à l’équipementier anglais Umbro et le Ministère des sports d’Oswald Homeky ne se gênent pas quand l’équipe porte des maillots à l’effigie du Programme d’action du gouvernement. Personne ne dit rien, car tout va bien. La honteuse scène d’hier nous prouve que nous avons les dirigeants que nous méritons. Si vous espérez une prise de responsabilité , ne rêvez pas personne n’assumera. La fuite en avant est monnaie courante car cette affaire dure depuis plus de deux ans maintenant.
La sélection nationale est presque désacralisée. Sacrilège.
Géraud Viwami
Très bien di. Ce n’est pas la première fois.
Dommage que le béninois n’a pas la culture de la démission.
Il faut un peu de tout pour faire un monde. Surtout ceux qui aiment baver sur des détails.
Un petit problème de maillot pour un seul joueur et tout ce qui est fait, de bien, pour le développement du football dans notre pays devient du néant.
C’est dommage que certains n’aient rien d’autre à faire que de mêler la politique à tout.