Passé de joueur titulaire en Ligue 1 (71 matches en première division) avec le Stade Malherbe de Caen à quelques mois de chômage, entrecoupés d’un quart de finale de la CAN avec le Bénin, Emmanuel Imorou (31 ans) joue désormais en Régional 1 avec Thonon Evian Grand Genève FC. Pour Foot Mercato, le latéral gauche nous a parlé du monde amateur et de sa possible après-carrière. Entretien.
Foot Mercato : vous êtes passé d’un quart de finale de la CAN avec le Bénin à quelques mois au chômage, comment avez-vous vécu la situation ?
Emmanuel Imorou : je m’y attendais plus ou moins. J’avais quand même conscience que je n’allais pas crouler sous les offres, mais je ne pensais pas que ça allait être à ce point. Après la Coupe d’Afrique des Nations, je pensais trouver un projet qui allait me correspondre, mais ça n’a pas été le cas. Je n’ai pas eu la proposition qui m’a plu tout simplement. Forcément, j’ai eu des moments où c’était pénible, il y a eu des longueurs, mais il faut relativiser. Même si je n’ai pas trouvé ce que je cherchais, je ne regrette en rien les offres que j’ai refusées et je suis heureux d’être ici (NB : Evian).
FM : quel était le projet que vous attendiez ?
EM : je savais que ça allait être très compliqué de trouver un projet en Ligue 1 même si honnêtement j’aurais au moins pu être une doublure dans un club de première division. J’aurais aimé un projet dans un bon club de Ligue 2 (NB : il compte 98 matches en Ligue 2). Je n’avais pas envie d’aller en dessous de la Ligue 2 c’était clair et net. J’ai eu deux offres à l’étranger (Ferencvárosi et Atromitos), mais ça ne me branchait pas. Je voulais être sûr d’être dans un projet où tous les aspects étaient réunis et ce n’était pas le cas. C’est à dire sportif, familial et salarial. À savoir d’être payé en temps et en heure, de jouer dans un championnat où je prends du plaisir, l’école pour les enfants, je n’étais pas sur de tout cela. Ma priorité était de rester en France pour ses différents aspects, mais j’aurais bien pu aller à l’étranger s’ils avaient été réunis, mais ce ne fut pas le cas.
FM : pourquoi avoir choisi Thonon Evian (Thonon Évian Grand Genève FC) si tu ne voulais pas descendre plus bas que la Ligue 2 ?
EM : je ne voulais pas jouer en National 1. C’est un championnat où j’ai joué pendant une année et il ne correspond pas à mes attentes. Quand tu évolues en National 1, tu as un peu le cul entre deux chaises. T’es entre le monde pro et le monde amateur. Le niveau n’est pas fou et les clubs sont souvent dans des situations financières difficiles. Il y a de nombreux déplacements sauf que tu n’as plus les droits télés, les stades ne sont pas vraiment remplis. Ce n’est pas très excitant. Je n’aurais pas pu signer dans n’importe quel club de Régional 1. Le Projet de Thonon Evian est concret et contrairement à beaucoup de clubs, le leur est réel. Il y a un investisseur qui a mis des moyens, qui a une académie. On le voit même dans les joueurs qui sont avec nous, il y en a pas mal qui ont eu des contrats professionnels, d’autres comme moi ont déjà eu des carrières (Alexis Thébaux, ex-Caen et Brest). Ce n’est pas pour rien que je suis ici. Les conditions d’entraînements sont très bonnes et en National 1 je n’aurais pas eu tout ça.
FM : quels sont les objectifs à court et long terme avec Thonon Evian ?
EM : à court terme, c’est de monter avec le club. On a la meilleure équipe du championnat après ce n’est pas pour autant que les matches sont faciles, bien au contraire (Thonon Evian est 4eme sur 14 à 5 points du leader). Les mecs d’en face ne sont pas des peintres contrairement à ce qu’on peut croire. Les équipes que l’on affronte sont très regroupées derrière. Ce n’est pas évident de jouer contre ce genre d’équipes, car il y a peu d’espaces. En revanche, il y a des équipes qui jouent comme la réserve de Bourg-en-Bresse. C’était plus facile pour nous malgré leur bon classement en championnat (victoire 4-0). C’est assez paradoxal. La réserve de Grenoble a pris pas mal d’avance, mais ce n’est pas fini.
Sur le long terme, l’objectif est de monter chaque année au moins jusqu’en National 1 (3eme division française). J’ai envie de m’inscrire dans la durée avec Evian. Si tout se passe bien, je suis là pour la durée. J’ai signé un an, mais on a un accord sur trois ans. L’avantage c’est que je connais bien les hommes du club comme Patrick Trotignon (président) et Olivier Chavanon (directeur sportif). Il y a une relation de confiance entre nous, on fera le point chaque année pour voir si on a toujours les mêmes objectifs.
FM : la présence de Patrick Trotignon (président d’Evian) a-t-il été un argument pour rejoindre Evian ?
EM : oui, c’est lui qui m’avait fait signer mon premier contrat pro à Châteauroux. La première personne qui m’a contacté c’est Bryan Bergougnoux (ancien joueur du club, aujourd’hui coach des U18) puis le directeur sportif et le président Trotignon. Ils m’ont bien vendu le projet. Je suis venu sur place pour voir ce qu’il en était réellement. Souvent, les clubs font les beaux parleurs pour faire signer les joueurs, mais ici je n’ai pas senti de pression. Ils m’ont laissé venir voir pour me faire mon propre avis en me vendant les points forts de leur projet bien sûr. J’avais besoin de temps pour prendre ma décision et ils l’ont respecté.
FM : le niveau est-il bon en Régional 1 (6eme division en France) ?
EM : je savais en signant ici, qu’on n’allait pas gagner 9-0 à tous les matches parce que le football est un sport universel, n’importe quelle équipe avec une tactique peut tenir un score. Les joueurs de cette division savent jouer au football. Ce n’est pas le boucher du coin qui vient faire son match du dimanche. Dans la région lyonnaise, le vivier de joueur est important et très intéressant. Je m’étais préparé à ce niveau. Intrinsèquement, on est meilleur que les autres équipes, c’est une certitude, mais ce n’est pas pour autant que les matches sont faciles. Aujourd’hui, il y a moins d’écart entre un très bon joueur de National 3 et un joueur moyen de Ligue 2. De nos jours, tout le monde sait jouer au football et il y a plein de mecs qui jouent en amateur et qui sont passés à côté d’une carrière sur un petit détail. Comme des joueurs pros qui auraient pu jouer en amateur sans certains éléments. Je ne suis pas surpris positivement par le niveau, car je savais qu’il y avait de bons joueurs. Ce qui est difficile c’est plutôt la qualité des terrains sur lesquels on joue les week-ends.
FM : quelle est la grande différence entre le foot amateur et le foot pro ?
EM : l’avantage de jouer à Evian, c’est que je ne ressens pas la différence entre le monde pro et le monde amateur en termes d’infrastructures. Le centre d’entraînement est top, c’est l’ancien de l’ETG. L’investisseur a mis les moyens pour qu’on s’entraîne dans de bonnes conditions. Il y a deux nouveaux terrains qui sont en train d’être finis notamment. Juste le week-end, les terrains ce n’est pas ça. Récemment, on a joué un match de Coupe de France et le terrain était catastrophique. On joue sur de la boue et le ballon n’est pas maîtrisable. Il y a beaucoup de faux rebonds et les appuis ne sont vraiment pas bons et malheureusement cela dégrade le niveau. Parfois il y a également des choses sur les arbitres qui ne sont pas évidents. On a l’impression qu’ils sont plus là pour être respecté que de remplir leur rôle d’arbitre. Sur certaines décisions, j’ai l’impression qu’il n’y a pas forcément beaucoup de cohérence. Une fois il va siffler et une autre fois il ne va pas siffler. À certains moments, les décisions sont incompréhensibles. En Ligue 1, il y avait très peu de dialogue avec l’arbitre, ici il est inexistant. Le problème avec eux, c’est qu’on ne peut pas discuter. Si on parle avec un arbitre, on a l’impression d’insulter toute sa génération donc ce n’est pas évident. Le problème de l’arbitrage global, c’est qu’on ne peut pas échanger avec eux. Par exemple, ce serait très intéressant de les voir s’exprimer à la presse après un match, ça les humaniserait un peu plus. Pourquoi pas leur donner des micros comme au rugby, mais certains arbitres parleraient sûrement autrement je pense. Ce n’est pas que de leur faute, mais c’est dommage.
FM : est-ce possible de vous revoir dans un club pro à l’avenir ?
EM : rien n’est impossible. En étant réaliste, je m’imagine mal trouver un projet qui me correspond après une année en Régional 1 alors que cet été je sortais d’une saison en Ligue 1 et un quart de finale de CAN avec le Bénin. J’ai 31 ans, ça veut dire que le club qui me prendrait ne pourrait pas faire une plus-value en me revendant. Je n’accepterais pas non plus d’avoir un contrat comme si j’étais un jeune qui débute. Je ne signerais pas un contrat juste pour avoir le statut pro. Si j’ai un contrat dans un club, c’est parce qu’on me respecte et que je suis désiré. Cet été, Valenciennes et le Paris FC recherchaient un latéral gauche, mais je ne leur convenais pas. Ce sont des choix sportifs et économiques c’est compréhensible. Latéral gauche n’est pas le poste le plus important dans une équipe. C’est compliqué, mais la porte n’est pas fermée de mon côté pour un retour dans le monde pro. Actuellement, je suis bien et je ne regrette pas mon choix d’avoir rejoint Thonon Evian.
FM : que pensez-vous du choix de carrière de votre ami Nicolas Benezet, qui a rejoint la MLS en juillet dernier ?
EM : c’est top pour lui. À Guingamp la situation était compliquée pour lui. Il découvre un nouveau championnat, un nouveau mode de vie. L’approche du sport est différente aux États-Unis. Il est allé en finale de MLS (perdu face à Seattle Sounders 1-3) avec son nouveau club (Toronto FC) donc ce n’est pas rien. Les infrastructures sont extraordinaires. Il vit une aventure magnifique donc c’est super.
FM : jouer aux États-Unis vous intéresserez ? Si oui avez-vous eu des offres durant votre carrière pour y jouer ?
EM : je n’ai jamais reçu d’offres, mais j’aurais aimé jouer là-bas oui. La porte est toujours ouverte même si ça risque d’être plus compliqué désormais.
FM : pourquoi avez-vous quitté le Stade Malherbe de Caen ? Avez-vous reçu une offre de prolongation de la part des dirigeants ?
EM : à la fin de saison dernière, j’ai eu un entretien avec le président Gilles Sergent et Yohann Eudeline (directeur sportif). On avait discuté et j’avais exposé mon envie de rester, c’était ma priorité. Ils attendaient d’avoir le nouveau coach pour prendre une décision. Quelques jours après, ils ont appelé mon agent pour lui dire qu’ils allaient me faire une proposition pour prolonger. Malheureusement, elle n’est jamais arrivée. Quand Rui Almeida a signé, ils m’ont appelé pour m’annoncer que le coach ne voulait pas me garder. C’était ma priorité de rester à Caen malgré la descente en Ligue 2. J’étais là-bas depuis 2014, j’ai acheté une maison et ma famille se sentait bien en Normandie. C’est un club que j’apprécie. Je suis encore en contact avec beaucoup de personnes au club et j’avais une bonne relation avec les supporters, le staff et de nombreux joueurs. C’était une rupture, mais c’est comme ça. Le monde du foot est difficile et on ne fait pas toujours ce que l’on veut. Le Stade Malherbe de Caen reste un club particulier pour moi.
FM : vous n’êtes pas déçu d’avoir reçu aucune offre, sachant que le coach est parti quelques semaines après le début de saison (fin septembre 2019) ?
EM : non pas du tout. Tout simplement parce que Pascal Dupraz (actuel entraîneur du Stade Malherbe de Caen) n’aurait peut-être pas voulu de moi. Je ne vis pas dans le passé et avec de la rancune. Quand tu commences une carrière de footballeur, tu es soumis à ce genre de situation. Quand un contrat arrive à échéance et que la personne qui décide ne veut pas de toi, tu subis et tu ne peux rien y faire. J’ai accepté la situation depuis longtemps. Ça marque une fin, mais ce n’est pas la fin du monde. Je ne garde aucune amertume, quand il y a les matches de Caen, je suis devant la télé à les encourager et je suis leur premier supporter.
FM : que retenez-vous de cette aventure en Normandie ?
EM : beaucoup de choses. J’y ai découvert la Ligue 1. Quand je repense au jeune pro que j’étais à mes débuts, il n’aurait jamais pensé jouer en Ligue 1. Ce n’était même pas un objectif, tellement ça me paraissait inaccessible. J’ai vécu des moments extraordinaires avec Caen, notamment la première saison où on est dernier à la trêve et on fait une deuxième partie de saison de fou. On fait une incroyable année civile 2015 (4eme). Il y a également les deux matches au Parc des Princes où on fait deux nuls (2-2, 1-1), dont notamment le match du maintien à la dernière minute en 2016/2017. Il y a aussi la victoire contre Lyon qui jouait le titre cette année-là, qu’on bat 3-0 à domicile ou encore les deux victoires au Vélodrome face à l’OM. J’ai rencontré des partenaires extraordinaires qui sont désormais des amis. Même s’il y a des blessures et des moments où j’ai moins joué, ça fait partie du métier. L’expérience globale était top.
FM : le Bénin en quart de finale d’une CAN c’est historique, vous éliminez le Maroc pourtant l’un des favoris et vous tenez tête au Sénégal de Sadio Mané, cela doit être une fierté pour vous ?
EM : le Bénin compte 4 participations à la CAN, donc un quart de finale c’est incroyable ! On a joué le Ghana, le Cameroun et le Maroc sans perdre une seule fois, c’était fou. On est aussi les derniers à avoir battu l’Algérie, ce qui n’est pas rien. On sent désormais qu’on n’a plus le même statut. On a changé de chapeau pour le tirage des éliminatoires par exemple. Le Bénin n’est plus la petite nation que l’on va battre facilement. On avance positivement, les personnes du staff, le coach et le président font les choses de manière à faire progresser le Bénin. Tout le monde tire dans le même sens même si tout n’est pas parfait. On prend tous du plaisir à venir en sélection et à se revoir durant les trêves.
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FM : comment avez-vous été reçu au pays après ce quart de finale à la CAN ?
EM : les rues étaient blindées, c’était fou. C’est dur de le décrire tellement c’était incroyable. Tu sentais que les gens étaient fiers de nous. Ils étaient fiers de leur pays et du coup nous aussi on était fier de voir ses gens fiers de nous (rires). Pour un petit pays comme le nôtre, c’était historique d’atteindre ces quarts de la CAN.
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FM : quel est votre rôle au sein de l’équipe ?
EM : je suis un des plus anciens dans l’équipe avec Stéphane Sessegnon, Mickaël Poté et Khaled Adenon. Je fais partie de l’équipe depuis fin 2009 et la CAN 2010. Je ne suis pas un leader d’équipe et je n’en serais jamais un, je pense, ça ne reflète pas ma personnalité. Je n’ai pas envie d’être au centre de l’équipe. Mon rôle est comme celui d’un joueur lambda de sélection. Après, je peux me permettre d’apporter mes conseils au vu de mon expérience à titre individuel. Sur le plan collectif, je ne suis pas un leader.
FM : malgré le fait que vous jouez en R1, le sélectionneur Michel Dussuyer vous a quand même rappelé lors du dernier rassemblement, il compte sur vous ?
EM : avant de signer à Thonon Evian, je l’ai appelé pour discuter avec lui de mon choix, même si cela n’aurait pas changé ma décision. Je voulais lui expliquer mon point de vue et pour avoir le sien. Il a été embêté par mon choix de rejoindre Evian et ça l’embête toujours autant aujourd’hui. Pour reprendre ses mots « il perd un des ses cadres » en termes de niveau de compétition. Je lui ai assuré que j’étais entouré de joueurs qui avaient un beau niveau, même si le week-end je ne joue pas en Ligue 1 ou Ligue 2. Parfois quand je jouais à Caen et que je n’étais pas dans le groupe pour disputer un match, j’allais jouer en réserve et pourtant j’étais quand même sélectionné avec le Bénin. C’est pour moi la même chose aujourd’hui. Lors du dernier rassemblement, j’ai joué ça prouve qu’il a toujours confiance en moi. Après je ne suis pas fou, je sais que demain s’il y a un joueur meilleur qui joue dans une division au-dessus de moi, j’ai conscience que ce sera plus compliqué à ce moment-là d’aller en sélection. Aujourd’hui, je peux apporter un plus grâce à mon expérience. Les faits font en sorte que je puisse continuer à être appelé, mais c’est instable, ma situation est précaire. Le prochain rassemblement est en mars donc d’ici là les choses peuvent changer. J’ai toujours pris la sélection comme un bonus. Si je ne suis plus appelé, je l’accepterais même si je suis un compétiteur.
FM : vous êtes devenu consultant pour beIN SPORTS, comment se déroule cette nouvelle expérience ?
EM : j’avais sympathisé avec le chef d’édition beIN SPORTS sur Twitter il y a plusieurs années. Plusieurs fois, il m’avait invité quand je jouais à Caen sur le plateau de l’émission « L’Expresso » le samedi matin et le dimanche matin. J’y suis retourné une deuxième fois cet été. Quand l’équipe de l’émission a vu que je ne trouvais pas de club, la directrice m’a appelé pour me proposer de venir de temps en temps. J’ai tout de suite adhéré, c’est une partie du football que j’aime bien. Analyser les matches et en discuter, c’est quelque chose que je kiffe. J’ai saisi l’opportunité, dès que j’ai des moments disponibles le week-end, je leur communique et ils m’appellent quand ça les arrange également. Ça reste assez ponctuel et on verra comment ça évoluera sur le long terme.
FM : quel est l’objectif après avoir obtenu le diplôme de communication digitale que vous préparez ?
EM : je viens de commencer la formation le mois dernier. Mon objectif est d’obtenir le diplôme d’ici un an et demi. L’avantage du programme, c’est que la formation peut avoir la durée de mon choix. Tant que je paye, j’ai accès au programme et j’ai également une mentore avec qui j’ai un rendez-vous toutes les semaines. Elle m’aide à avancer et elle peut m’aiguiller en cas de problèmes. Je fais cette formation pour préparer mon après-carrière tout simplement. La communication digitale c’est un truc qui m’attire, notamment avec mon utilisation de Twitter. C’est un monde que j’ai découvert et que j’apprécie énormément. Je ne veux pas arriver sur le marché du travail en n’ayant aucun diplôme. J’ai besoin d’être crédible et de montrer que je travaille. Je ne veux pas m’arrêter à ça, je me suis renseigné sur une formation pour être manager général, mais ce n’est pas très accessible en termes de places. Pourquoi pas devenir entrepreneur, en s’occupant de la communication de certains joueurs de foot. J’ai différentes envies, mais le plus important c’est de garder la notion de plaisir au travail vu que je n’ai jamais eu l’impression de travailler depuis le début de ma carrière. Quand le foot ça sera vraiment fini, j’aurais besoin de me challenger et d’avancer. Il faut y penser dès maintenant parce que je ne veux pas rester chez moi à ne rien faire ou à jouer à la play, même si j’aime ça (rires). Ce qui est sûr, c’est que je veux travailler dans le monde du foot, car ça sera toujours ma passion.
FM : vous êtes très actif sur Twitter, comme Pierre Bouby (ancien joueur de l’US Orléans), vous êtes une attraction sur le réseau. Voyez-vous un avenir là-dedans pour votre après-carrière ?
EM : je ne pourrais pas être influenceur par exemple. Parce que ces personnes-là sont dans le calcul. C’est un peu moins vrai sur Twitter que sur Instagram, mais c’est un peu de la mise en scène, jouer sur sa communauté pour gagner de l’argent et vendre des choses. Ce n’est pas ce qui m’attire, sur Twitter je ne réfléchis pas et tout ce que je fais est spontané. Je ne recherche aucun but derrière. Si je fais un truc sur Twitter, cela doit m’apporter de manière concrète.
FM : avez-vous un petit message à faire passer à WeAreMalherbe, un compte de fans qui traite l’actualité du Stade Malherbe de Caen d’une manière unique ?
EM : on s’écrit tous les jours. Je suis juste un peu déçu qu’ils aient récupéré leur compte (rires) parce qu’ils s’étaient fait bannir sur Twitter.
SOURCE : FOOTMERCATO