Idrissa Gana Gueye a inscrit l’unique but des Lions de la Téranga face aux Ecureuils du Bénin en quarts de finale de la Can 2019. Le brillant parcours du Bénin est ainsi terminé, sur une défaite très courte, qui fait mal. Mais pendant 15 jours, les Ecureuils ont su tenir tête à de grands adversaires par leur solidité, leur abnégation, leur solidarité. Un exemple pour tout un pays. Ce parcours n’est pas le fruit d’un système de formation. Le Bénin après 9 ans et demi d’absence à la Coupe d’Afrique des Nations s’est bien rattrapé, mais va devoir retourner à la base.
Idrissa Gana Gueye, formé à Diambar’s, buteur heureux face aux Ecureuils du Bénin sur une passe de Sadio Mané, formé à Génération Foot. Ces deux joueurs viennent rappeler à quel point la formation est importante quand on veut viser haut dans le football. Il y a presque 20 ans, un ancien capitaine des Ecureuils du Bénin, jeune retraité du football, Jean-Marc « Jimmy » Adjovi-Bocco, avait entrepris d’installer dans son pays un projet exceptionnel : centre de formation sport-études. Pendant de longs mois, il n’a pas eu l’accompagnement nécessaire et a donc décidé de prospecter ailleurs. Son projet a obtenu au Sénégal un écho très favorable. L’académie Diambar’s est née. Celle-ci après des débuts complexes et une lutte sans merci contre les fraudes d’âge, a fini par émerger et devenir une référence au Sénégal en matière de formation. Un joueur issu de ce centre va devenir professionnel au Losc en France. Plus tard, il va s’exporter en Premier League anglaise…crucifiera les Ecureuils du Bénin, un soir de juillet 2019.
Quelques timides représentants de la formation béninoise en 2019
Michel Dussuyer avec ses remplacements durant chacun des 5 matches de la Can 2019, a lancé des joueurs comme Jodel Dossou, David Djigla, Mama Seïbou ou encore Anane Tidjani pour s’ajouter à Seidou Barazé (4 titularisations sur 5) et Saturnin Allagbé (3 titularisations sur 5). Ces joueurs sont les seuls à être nés et formés au Bénin. D’autres y sont nés, mais pas formés au Bénin.
De nombreux jeunes Bénin n’ont pas eu la chance d’évoluer dans une structure comme Diambar’s au Sénégal fondée par un béninois. Et ce manque ne peut que se révéler dans des matches très importants comme un quart de finale de Coupe d’Afrique. Et Idrissa Gana Gueye est donc la sanction-symbole de nos 20 ans d’égarement sans stratégie de formation. Plus le niveau monte plus le sélectionneur a besoin de joueurs-jokers. Dussuyer n’a pas pu s’appuyer sur un vivier large.
A présent, l’Etat béninois et la Fédération, tout en célébrant nos Héros de 2019, devront penser aux prochaines Coupes d’Afrique des nations et éviter les lendemains qui déchantent. Monter si haut, la chute n’en est que plus douloureuse. Maintenant que les fans ont goûté aux joies d’une épopée de deux semaines, ils n’accepteront plus que l’équipe rentre tôt à la maison. Le temps de la construction à long terme est venu !
Aubay