Cité parmi les gardiens les plus réguliers du championnat éthiopien depuis quatre saisons , Hariston Hessou (25 ans) est devenu une référence « locale » avec plus de 100 rencontres disputées en trois exercices à Ethiopia Bunna avant de rejoindre Bahar Dar cette saison. L’international béninois désigné meilleur joueur béninois évoluant en Afrique lors des Bjfoot Awards 2016 qui a déjà signé sept clean sheet en treize matches de championnat cette saison s’est livré sur son parcours , son rapport avec la sélection béninoise , son avenir et la Can Egypte 2019. Entretien.
Quand on passe quatre saisons dans le championnat éthiopien , cela devient presque la routine d’enchaîner les performances…
J’enchaîne sans vraiment compter. Celle-ci se passe très bien. J’avais une douleur à l’épaule en début de saison qui s’est dissipée. Donc j’ai repris ma place dans les buts et tout se passe très bien.
En tant que gardien étranger , vous avez disputé près de 200 rencontres et sur cet exercice vous comptez déjà sept clean sheet en treize matches, vous survolez la compétition ?
J’essaye d’améliorer mes performances au fil des saisons. J’ai progressé c’est évident. Le championnat éthiopien prend du volume. A chaque saison le niveau grimpe. Mon niveau n’est plus le même. J’ai changé de club à cause de mes qualités. C’est un bonne compétition et chaque saison cela s’améliore. Avec mon nouveau club , ils sont ambitieux, on joue le titre. Jouer en coupe africaine l’année prochaine. Et cela me plait énormément et me motive. A Ethiopia Bunna on a été vice-champion et troisième du championnat aussi mais on n’a jamais attend le sommet. Je veux gagner le titre. A Bahar Dar l’objectif est clair depuis mon arrivée. Le recrutement a été fait pour être champion. Le club a pris des top joueurs des dernières saisons.
On parle surtout de la passion et de l’ambiance dans les stades Éthiopiens…
Ah oui (rires) c’est impressionnant le public ici. Ce n’est pas seulement dans mon club. Mais partout en Ethiopie. Je n’ai pas souvenir d’avoir disputé un match sans spectateurs ou supporters depuis mon arrivée. Même les matches amicaux sont pleins. Avec vingt , trente mille encore plus de monde. Rien n’est négligé. C’est médiatisé. Les matches sont diffusés et vous verrai des images incroyables. La ligue est très bien organisée. On ne manque de rien. Les gens paient et remplissent les stades parce qu’ils prennent du plaisir. Chaque week-end affiche complet et cela nous donne encore plus d’envie de nous battre sur le terrain. Ils ont la culture de la gagne et une haine de la défaite mais ils vous pousse même sous la pluie. Tout le monde rêve de jouer dans des ambiances comme cela.
Vous vous plaisez bien surplace au point d’être populaire avec votre célébration?
(Rires) tout le monde la connaît. C’est la fameuse danse du mythique gardien congolais Robert Kidiaba du TP Mazembé. Je l’aime bien donc je le fais à chaque fois qu’on gagne un match et le public aime cela. Sinon je me sens à l’aise ici j’ai beaucoup de repères , le pays est développé , les infrastructures sont superbes et aux normes et c’est beau d’y vivre.
Vous êtes passé par les Dragons au Bénin avant de vous exiler au Congo puis en Ethiopie , qu’est ce qui a changé chez vous sur votre parcours ?
Je ne peux pas comparer mon niveau de départ à celui de maintenant. Il y a vraiment du progrès de l’amélioration. Dans mon jeu au pied , la concentration sur la ligne, la gestion des matches de la pression du résultat, on peut citer d’autres aspects. J’ai pris du galon sans faire de langue de bois. Et ma régularité paie parce que en toute honnêteté vous ne pouvez pas être un gardien étranger et vous imposer aussi longtemps ailleurs sans justifier cela sur le terrain. Les Dragons m’ont lancé mais j’ai beaucoup appris depuis ce temps.
« Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent ou pensent qu’on ira à la Can pour apprendre. Mais non ! Le Bénin est plus à cette étape »
Selon nos informations vous étiez sur le départ l’été dernier…
Oui c’est vrai. Déjà en Ethiopie, il y avait plusieurs clubs qui me courtisait. A l’étranger j’ai également eu des contacts avancés avec des clubs en Arabie Saoudite et Serbie. Mais j’ai réfléchis et discuté avec mon agent et j’ai choisi la stabilité pour davantage franchir de paliers d’abord. Je ne suis pas pressé mais je sais que je finirai par faire le grand saut. Les conditions n’étaient pas réunies pour que je bouge pour l’instant.
Le Bénin disputera sa quatrième Can en juin prochain en Egypte dans un groupe F en compagnie du Ghana, la Guinée Bissau et du Cameroun notamment c’est très compliquée comme poule?
Même avant les qualifications quand on était avec le Togo et l’Algérie beaucoup disaient qu’on serait troisième. Mais nous avons terminé deuxième. A part les béninois les autres n’y croyaient pas vraiment. Le foot n’est pas les mathématiques , c’est sur le terrain qu’on sait. Le groupe est difficile mais il n’y a plus de petites équipes. Je n’ai aucune inquiétude , le groupe reste jouable. Le Bénin va prendre match par match et jouer pour faire la différence. Le Ghana et le Cameroun peuvent faire peur aux gens. Honnêtement je n’ai pas particulièrement peur. Le Bénin est capable de le faire. Avec le nouveau sélectionneur , l’équipe est sérieuse. Je connais l’effectif il y a des jeunes , on a une bonne équipe. Ils se donnent à fond. Tout le monde a de l’envie, ils l’a voulaient cette Can et ils l’ont fait. J’étais en sélection junior avec une bonne partie de l’effectif et je connais bien leur mentalité. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent ou pensent qu’on ira à la Can pour apprendre. Mais non ! Le Bénin est plus à cette étape. On peut aller au deuxième tour. J’ai confiance en mon pays et en l’équipe.
Vous avez quand même déjà disputé une Can avec les U20 en 2013 en Algérie où vous étiez numéro 2 derrière Saturnin Allagbé avec d’autres anciens partenaires comme Seibou Mama , David Djigla et Jacques Bessan qui sont avec les A actuellement , c’était une expérience inoubliable
C’était vraiment l’une de mes plus belles expériences de ma carrière. Malheureusement en phase finale c’était compliqué. Mais nous avions fait de solides qualifications , nous étions soudés. On a beaucoup travaillé à l’époque pour y travailler. Que bons souvenirs , les matches amicaux , le stage de préparation en France , les matches officiels et bons moments avec la bande tout cela me manque et me rend fier d’avoir participé à cette Can. C’était une bonne génération, la preuve beaucoup se retrouvent avec les A actuellement.
Et vous , depuis octobre 2017 , vous n’avez plus été cité en sélection nationale , c’est un vide à combler?
Je ne sais comment l’expliquer. Sincèrement. C’est vrai que je suis assez concentré sur mon club. Je suis performant. Je sais ce que représente le maillot de la sélection nationale. C’est un énorme privilège d’y être. Même ici la presse ou des spécialistes m’interrogent à ce sujet mais bon c’est la vie. Je fais avec en attendant mon tour.
Entretien réalisé par Géraud Viwami
Oui,tu dois aller au bout