Dimanche dernier, le foot gabonais pleurait la disparition d’Herman Tsinga (24 ans) , milieu offensif d’Akanda. Celui qu’on surnommait Zigaucho s’est écroulé sur la pelouse du stade l’INJS et ne s’est plus relevé dans le match de la deuxième journée qui opposait les siens à Missile FC. Les premières conclusions parlent d’un décès suite à une crise cardiaque. Triste. Ce n’est pas le premier joueur qui tombe et trépasse sur un terrain de foot en plein match. On a en a vu des cas qui sont restés malheureusement dans nos esprits comme celui du camerounais Marc- Vivien Foé en 2001.
Mais ce décès de la pépite gabonaise a relancé le débat des conditions sanitaires et médicales des footballeurs sur le continent africain. Notre confrère gabonais , Freddhy Khoula commentateur du Gabon Oil National Foot 1 a résumé sa colère dans un tweet où il pointait du doigt le manque de réactivé de l’ambulance. Cette dernière qui serait mal équipée pour assurer une évacuation qui a quasiment coûté la vie au joueur décédé pendant le trajet vers l’hôpital. Sans pointer du doigt les chargés sur l’opération. Cela semble bien amère à avaler.
Cela n’arrive pas qu’au Gabon mais dans toute l’Afrique. Pour avoir parcouru une trentaine de stades et plusieurs pays en Afrique subsaharienne pour des matches de divisions nationales ou régionales, l’expérience révèle que la prise en charge médicale n’est pas toujours assurée par la majorité de nos clubs locaux. Nos dirigeants ou propriétaires de club ont tristement tendance à résumer l’existence des clubs au volet sportif sans forcément faire plus dans le staff. Ignorance ou manque de moyens ? Les équipes ont traditionnellement des « kinés » mais parfois ils se contentent de confier le rôle à un profane. Pas de médecin attitré ni de service médical dédié. Le « kiné » s’il n’est pas un professionnel cette responsabilité est délégué à un profane qui de façon classique dispose comme accessoires une poche de glace et avec un peu de chances une boite pharmaceutique sur les matches en cas d’urgence. Rare sont les clubs qui disposent de dossiers médicaux sur leurs joueurs et d’un staff médical complet.
Nous sommes tentés de dire qu’on s’amuse avec les vies de nos futures stars mais disons des hommes tout simplement. Ce qui est inacceptable. On peut compter le nombre de clubs qui ont fait passer de réelles visites médicales avant d’engager les joueurs dans le championnat béninois par exemple, des joueurs qui ne sont pas assurés prennent des risques chaque semaine au nom de leur passion et d’un avenir pour passer professionnel en s’exportant. Mais le prix à payer est trop cher. Leur vie en dépend presque.
Nous avons déjà vu des matches de championnats béninois se dérouler sans l’ambulance des sapeurs-pompiers, parfois mêmes sans civières. Alarmant.
Nous avons déjà vu des espoirs arrêtés des carrières ou traîner comme des boulets des blessures contractées en exerçant leur métier parce que la prise en charge étaient loin d’être correcte. Les séquelles restent et rappellent de douloureux souvenirs.
Nous interpellons toutes les ligues nationales à gérer avec plus de rigueur et de professionnalisme le volet médicale de nos championnats pour une meilleure sécurité sanitaire et médicale de nos joueurs. Car avant d’être footballeur, ils sont des hommes. Minimisons les risques du métier. Le plus important c’est la santé.
Géraud Viwami