Le poste de sélectionneur du Bénin est désormais vacant à l’heure la bataille des noms et rumeurs est lancée en vue de la nomination d’un nouveau préposé au poste, il est légitime de penser plus en profondeur à une refonte du football béninois.
DTN, finir avec la théorie
Au Bénin, la direction technique nationale se résume à un seul homme actuellement : Moise Ekoué en l’occurrence. Sans faire fine bouche c’est une fonction qui nécessite des compétences techniques larges, et surtout une vision pour bâtir un modèle de formation, définir des prototypes en accord avec la culture du pays et les caractéristiques physiques, techniques et mentales des jeunes joueurs. Voilà pourquoi une seule personne ne saurait, malgré une énorme volonté, y arriver toute seule.
Mais comment relever le niveau des techniciens locaux quand la fédération béninoise n’a plus organisé de stages de formation pour les entraîneurs locaux depuis 2014 ? En moyenne, les formations sérieuses d’entraîneurs se font une fois tous les 15 ans. Le reste s’apparentant plus à des sessions de recyclages ou des sessions de cosmétiques qu’a de réels stages en profondeur avec la densité de connaissances que requiert ce métier.
Selon les textes, le directeur technique national doit être de nationalité béninoise. Les diplômes couplés avec la vision, la légitimité et surtout la capacité à fédérer les autres techniciens autour d’une personnalité charismatique. Voilà qui ne court pas les rues. Même s’il existe les profils d’entraîneurs béninois ayant passé leurs diplômes à l’étranger.
2018, un tournant pour le Ministère des Sports
Avec les effets d’annonce et les actions désormais visibles sur le terrain de la formation des encadreurs, le ministère des sports doit aller plus loin dans sa relation avec le Fédération dans le sens de la mise en place d’une DTN et de vraies compétitions de jeunes. Condition sine qua non pour débloquer de nouvelles subventions.
La DTN sera le socle du football béninois qui permettra au Bénin de s’assurer de pouvoir lutter à chaque qualification pas seulement chez l’équipe fanion. Avoir la patience de travailler pour une équipe d’avenir est mieux que les milliards gaspillés dans la précipitation pour zéro résultat.
Un sélectionneur réputé pas seulement chez les A ?
Dans son courrier notifiant la fin du bail d’Oumar Tchomogo le ministère des sports a précisé qu’il avait désormais de haute ambition pour le banc des Ecureuils. « Impulser une dynamique plus forte à l’encadrement techniques de nos équipes nationales » voici l’extrait qui traduit tout. Si on interprète le Bénin devrait-il voir un sélectionneur d’un calibre jamais vu à la tête des Ecureuils ?
Patrice Neveu, Michel Dussuyer et Alain Giresse qui ont été cités cette semaine mais nous sommes encore à l’étape des rumeurs. Les autorités viseraient bien au-delà car l’Etat souhaiterait mettre les moyens pour avoir le meilleur sélectionneur possible avec évidemment une obligation de résultats. Ce n’est pas une mauvaise idée.
Une volonté affichée qui serait peut-être la solution parce que depuis 9 ans, les Ecureuils ne sont plus qualifiés à une Can. Manuel Amoros, Didier Ollé-Nicolle et Oumar Tchomogo n’ont pas réussi la mission à la tête de l’équipe A.
La Caf a reporté la 2e journée des qualifications de la Can Cameroun 2019 initialement prévue pour mars 2018 à octobre 2018. Ce qui veut dire que le prochain match officiel des Ecureuils aura lieu en septembre 2018 contre l’Algérie. Les Ecureuils disposent donc de neuf mois avant ce double rendez-vous décisif. Ce délai est l’équivalent du temps moyen d’une saison complète championnat. La sélection aura quatre dates Fifa (2 en mars et 2 en juin) pour répéter ses gammes sur cette période.
Le Bénin qui totalise 3 points dans son groupe grâce à sa victoire 1-0 sur la Gambie en juin dernier devrait bonifier cette période creuse afin de remettre en place son équipe. Il faut rappeler que la prochaine Can se jouera à 24 pays et que les deux premiers du groupe seront qualifiés directement. Nous sommes peut-être à un tournant décisif dans l’histoire du foot béninois avec les vrais chantiers à prendre en compte.
Le Ministère des Sports devrait anticiper également sur les sélections de jeunes (U17, U20, U23 et A’). Les U17 et U20 débuteront les qualifications pour la Can 2019 dans leur catégorie respective en fin de saison courant avril-mai prochain. Nommer des sélectionneurs tôt permettrait la mise en place d’une réelle feuille de route de préparation avec la multiplication des stages et matches amicaux assez tôt au lieu de faire une préparation hâtive et pas élaborée à l’approche des échéances.
Géraud Viwami