Il nous arrive d’essayer de comprendre comment fonctionne le foot béninois. Le constat est alarmant sur la gestion de la communication autour de la sélection nationale. C’est un désert, un désastre exceptionnel. Et comme les médias ne disent souvent rien, les fonctionnaires du Ministère des Sports, ou les élus de la FBF qui touchent des primes et salaires pour un travail qu’ils ne font pas ou qu’ils font très mal pensent qu’ils font les choses normalement. Eh bien, non messieurs !
Prenons l’exemple sur le mode de diffusion des listes de la sélection nationale, nous n’avons jamais vu Omar Tchomogo se présenter en conférence de presse pour juste lire sa liste ou par extension expliquer et défendre ses choix.
Saviez-vous savez comment Bjfoot obtient les listes ? Par messagerie instantanée Whatsapp sur des fora. Vous avez du mal à y croire n’est-ce pas ? Mais c’est comme ça au Bénin. En 2017, vous imaginez Didier Deschamps diffuser une liste de l’équipe de France par messagerie instantanée ? Ne riez pas c’est sérieux.
Des cellules de communication sans modèles
La responsabilité n’incombe pas seulement au sélectionneur béninois mais aux cellules de communications du ministère des sports et de la fédération béninoise de football. Au fil des années, de mauvaises habitudes se sont installées. Un vide médiatique autour de la sélection nationale, malgré les quelques 200 accréditations distribuées à chaque match officiels à divers médias. Ceci prête souvent à confusion.
Exceptées les conférences de presse d’après-match auxquelles parfois l’adjoint Vizir Touré se soumet, on peut compter le nombre de rencontres entre Oumar Tchomogo et les médias depuis deux ans.
Il y a une dizaine de jours, sur la télévision nationale, le sélectionneur « himself » expliquait son absence dans les médias par un manque de méthode dans l’approche. Il disait que les journalistes qui voudraient le prendre dans leur média devraient passer par la fédération et qu’il ne pourra piper mot sans leur approbation. D’accord. Mais dans la France où il a joué et passé ses diplômes, le sélectionneur a des traditions en dehors des sollicitations ponctuelles des médias. Il lui a fallu 26 mois à la tête de l’équipe nationale pour nous révéler cela. A quatre mois du terme de son contrat…
La fédération béninoise de football qui n’a même pas un site web régulièrement mis à jour, n’a donc que peu d’informations officielles à disposition des médias. Alors nous allons à la pêche aux infos via nos propres réseaux et contacts.
Ufoa 2017 : Un départ en cachette
Hier matin 8 septembre 2017, l’équipe béninoise a pris la route du Ghana pour le tournoi de l’Ufoa (match préliminaire face au Cap-Vert le 12 septembre). Une fois encore la sélection béninoise a quitté le pays dans le silence total. Sans aucune communication. Comme souvent la page Facebook de la fédé sera actualisée quelques heures plus tard mais c’est déjà ça dira-t-on ? Le sélectionneur et son staff n’ont pas donc pu répondre de leurs choix fortement critiqués face à la presse. Nous n’avons donc eu aucune info sur l’équipe béninoise à part la liste diffusée sur Whatsapp. On a envie de se demander pourquoi le sélectionneur et les décideurs se cachent ? Mais la réalité est que la stratégie de communication est à la hauteur du niveau d’organisation interne générale de l’institution FBF.
Ceci nous amène à mieux comprendre l’absence de toute réaction depuis la deuxième journée du championnat en cours, où la presse a été interdite d’accès à tous les stades par le sponsor officiel. Aucune réaction du ministère ni de la fédération. Les confrères ont signé une pétition pour boycotter la couverture du championnat. Peut-être qu’on devrait faire autant avec les Ecureuils pour se faire entendre… J’aime mon pays, je suis sûr que vous aussi. Ne pensez-vous pas qu’on mérite mieux ?
Géraud Viwami
Bien dit
merci pour les analyses
Ça valait bien la peine d’être dit! Quelle misère, cette communication !