Le stade d’Agondjé de Libreville accueille ce soir, la finale de la 31e édition de la Can Gabon 2017 entre le Cameroun et l’Egypte. Une finale de revenants entre deux nations qu’on n’avait plus à ce niveau depuis un bout de temps.
Une finale ne se joue pas, elle se gagne. On connaît tous cette phrase devenue mythique dans le cercle du football. Cet après-midi, la Can 2017 connaîtra son épilogue après environ un mois de compétition. L’affiche fait rêver tant les équipes présentes font trembler le palmarès du foot africain. En effet l’Egypte est l’équipe la plus titrée du continent avec sept galons. Le Cameroun est dauphin dans ce classement avec quatre étoiles. Si les Lions indomptables gagnaient ce soir ils feront un pas vers le record des Pharaons. Bête noire des camerounais, les égyptiens a déjà raflé deux titre devant le Cameroun en finale. En 1984 aux tirs aux buts puis en 2008, (1-0, but d’Aboutrika), jamais deux sans trois ?
La renaissance dans la tanière
Minés ces dernières années par des problèmes internes qui ne sont d’ailleurs pas étranger à la retraite internationale la légende Samuel Eto’o, arrivé à Libreville hier, le Cameroun vit une compétition saine pour une fois. Pourtant Hugo Broos en poste depuis une année seulement participe à sa toute première Can et séduit déjà. Le technicien belge a été en mesure de passer de sept joueurs qui ont préférer rester dans leur club Maxime Poundjé (Bordeaux) , Ibrahim Amadou (Lille) , Franck Zambo Anguissa (Marseille), Alain Nyom (West Brom) Joel Matip (Liverpool) , Eric Choupo-Mouting (Shalke ) et André Onana (Ajax). Une pilule amère avant la compétition la légende Roger Milla a parlé même de « trahison » de la part de ses joueurs.
Avec un groupe considérablement rajeuni avec des têtes inconnus du grand public comme Christian Bassogogg, Michael Ngadeu ou Ndip També , le Cameroun est sorti invaincu de son groupe devant le Burkina Faso (1-1), le Gabon (0-0) et la Guinée Bissau (2-1).
En quarts de finale, les Lions indomptables résistants et tranchants ont sorti le Sénégal favoris aux tirs aux buts. En demi-finale, ils ont remis ça face au Ghana mais avec la manière, un succès 2-0 avec en prime un petit bijou du nouveau chouchou du public, Bassogog, l’ailier d’Aalborg.
Ils ne doivent leur montée en puissance qu’à leur mental et la régularité dans le jeu. Les Lions sont redevenus solidaires avec une soif de victoire comme les supporters les aiment. Absent lors des Can 2012 et 2013, le Cameroun n’a même pas passé le premier tour de la Can 2015, les verts reviennent de loin.
Le grand huit ?
Ils faisaient tremblés toute l’Afrique après trois titres consécutifs, les Pharaons ont sombré à l’image de la situation sociopolitique du pays. L’Egypte absente lors des trois dernières Can est revenue en 2017 comme si de rien n’était après avoir éliminé le Nigéria dans son groupe.
Avec un technicien réputé à sa tête, Hector Cuper, l’Egypte a débarqué avec une solidité bien acquise. Difficile à jouer, les Pharaons présentent un mixte insaisissable entre un jeu très athlétique et une efficacité incarnée par Mohamed Salah (2 buts). Souvent dominés, comme face au Burkina Faso en demi-finale, ils n’ont pas encore craqué. Après avoir débuté timidement le tournoi par un nul vierge, les Pharaons ont battu l’Ouganda puis le Ghana en poule et le Maroc en quarts sur le même score (1-0). Spécialiste du service minimum, El Haddary a fini par encaisser son premier but en demi mais s’est bien rattrapé aux tirs aux buts après un match très laborieux face aux Etalons Burkinabès.
L’Egypte rêve d’un huitième titre continental et n’a pas l’air de trembler.
Des séries incroyables
Les deux finalistes sont dans une spirale ultra positive.
Le Cameroun est sur une incroyable série de douze matches sans défaites, les Lions indomptables n’ont plus perdu depuis juin 2016. La dernière défaite remonte à fin mai 2016 contre la France. Les amis du capitaine Benjamin Moukandjo n’ont pas encore perdu dans cette Can et n’ont encaissé que deux buts.
L’Egypte n’a plus perdu en matches officiels, qualifications plus cette phase finale de Can, depuis onze matchs. Une série entamée depuis la dernière défaite contre le Tchad (1-0) en novembre 2015. Mieux, les Pharaons n’ont plus perdu de matches en phase finale depuis la Can 2004, depuis une défaite 2-1 contre l’Algérie.
Ce soir, on aura en piste deux équipes très sérieuses. Le Cameroun a déjà prouvé qu’il peut faire le jeu et gagner. L’Egypte quant à elle a déjà montré qu’elle n’a pas besoin de briller dans le jeu pour s’imposer.
A Libreville, Géraud Viwami