La réaction attendue de la Fifa est intervenue jeudi dernier pour donner une autre envergure à la crise qui secoue à nouveau le football béninois. Le gouvernement béninois est désormais face à des choix clairs devant les menaces de la fédération internationale.Une mission de la Fifa attendue la semaine prochaine
Aubay
« Sans préjuger des raisons ayant motivé le ministère des sports à agir ainsi des conséquences concrètes de la mise en œuvre de ses décisions, la fédération internationale insiste sur le fait que l’Etat béninois en agissant ainsi viole les statuts de l’instance reine du football mondial en ses articles 13 et 17. » Voilà qui nous installe dans le fond du débat. Le gouvernement devra à présent se montrer soit ferme, soit flexible. Qu’a-t-il à perdre ? Voir le Bénin isolé sur la scène internationale. Ceci passera par de longues années de « football domestique » avant une réintégration. Le gouvernement béninois dans ce cas de figure aura à faire un choix clair. Se retirer pour une période qui va au-delà du mandat actuel en cours. Augustin Ahouanvoébla et son bureau étant élus pour quatre ans (septembre 2013 à 2017), la période de retrait du Bénin si c’était réellement le cas devra être plus longue. Ceci afin de créer un nouvel ordre ou un nouveau système footballistique. Mais si le retrait d’agrément était juste une astuce, une façon de se séparer d’un président devenu indésirable pour des raisons obscures, le gouvernement voudra se précipiter pour hisser un nouveau groupe à la tête de la Fbf. Là sera le piège.
Pour tous ceux qui rêvent de changement dans le football béninois, la crise enclenchée, ou plutôt la transition voulue sera plus longue que prévue, d’une manière ou d’une autre. Une chose est sure, il serait difficile de convaincre la Fifa de reconnaître un autre bureau tant que le mandat de celui d’Augustin Ahouanvoébla n’aura pas expiré. C’est la logique qui a toujours guidé la Fédération internationale.
Combien de temps durera cette situation ?
Reculer ou changer de stratégie ? Il faudra vraiment empêcher Augustin Ahouanvoébla de convoquer son assemblée générale en 2017 (ou avant) ou trouver le moyen de le réduire en minorité. Ses options sont les seules viables. La guerre de l’intérieure seule peut convaincre la Fifa de réintégrer le Bénin.
Toute main réelle ou supposée du gouvernement rendra la méfiance de la Fifa plus accrue. Le Bénin peut choisir aussi de reculer, de négocier avec la Fifa dont les représentants sont annoncés pour les jours à venir. Le Bénin dans ce cas devra revenir sur sa décision. Chose peu probable pour l’instant. Le temps reste donc le facteur le plus important avec ce qu’il contient au Bénin comme paramètres politiques et électoraux. La question qui vaut chère à notre avis, est celle-ci : Ceux qui au cœur des administrations publiques ont profité de l’argent de l’équipe nationale de football depuis 10 ans voudront-ils de 3 à 5 ans de retrait du Bénin ?
La capacité de l’Etat à aller au bout de sa logique est déterminée par la capacité des profiteurs du système à résister à la tentation de l’argent facile et construire un modèle solide pour notre football. La Fédération en elle-même est donc loin d’être le problème !