Il y a 40 ans, le gouvernement révolutionnaire avait décidé de dissoudre les clubs existants pour les faire remplacer par des clubs provinciaux. Après les premiers grincements de dents, la mayonnaise pris. Les résultats et la passion ont suivi…
Chaque chef-lieu de département avait ainsi son club. L’armée, l’université ou encore la société nationale de commercialisation du pétrole ont rejoint ensuite l’élite. Entre 1977 année de création des clubs provinciaux (actuels départements) et 1987, les clubs béninois ont eu de meilleures performances au plan africain. Attirants – en ce qui concerne les Dragons et les Requins – les meilleurs de la sous-région. L’emblématique Abédi Pelé (photo) est une icône forte de cette faste période du football béninois. La douloureuse réforme révolutionnaire du football a accouché d’un engouement certain. Les 25.000 places du stade de l’Amitié étaient régulièrement combles lors des derbies entre les Requins de l’Atlantique et les Dragons de l’Ouémé. Cet engouement s’est effrité dès 1990 pour ne laisser place aujourd’hui qu’à des stades fantômes, surtout à Cotonou. En région encore, faute de distractions, le public est resté plutôt fidèle à ses équipes. Cette déchéance du football des clubs s’est accentuée depuis les années 2000 avec les performances de l’équipe nationale devenue le club de cœur de la plupart des béninois.
Alors, 2015 fera-t-il écho à 1975 pour recréer une nouvelle passion autour du football ? Le défi à relever est très grand. Tous les candidats potentiels à la succession du président Boni Yayi devraient commencer à se pencher sur la question.