23-21. Ce n´est pas un score de Handball, mais le résultat du match Ahouanvoébla – Didavi hier au Palais des Congrès de Cotonou. La Fédération béninoise de football a un nouveau président, le député Augustin Ahouanvoébla, un homme du sérail et un redoutable stratège qui au bout de 12 ans a su se hisser à la tête du foot béninois.
Aubay
Il a longtemps hésité selon ses proches, laissant planer d´autres noms et le doute sur ses intentions. Au fil des mois et des jours, Augustin Ahouanvoébla a fini par jeter le masque. En sa compagnie, une sorte d´organisation secrète ou plutôt discrète qui se révèlera au grand jour comme fédératrice des forces anti-Anjorin. Mi-août, le doute n´est plus de mise, et Ahouanvoébla va remporter une victoire psychologique très importante le 24 voix contre 23. Le round du 24 août tourne court. Les élections seront reprises à Cotonou le 30 septembre 2013 et feront de lui le nouveau président de la Fbf.
Avec Augustin Ahouanvoébla, on retrouve quelques hommes neufs, et des vieux routiers (par rapport à leur implication et non leurs âges). Cet amalgame qu´il réussit a fait sa force. En face, ses alliés de toujours (Didavi et Anjorin) ont manqué d´afficher cette nouveauté, un peu trop marqués par les affaires du passé. On peut lui reprocher beaucoup de choses, mais Augustin Ahouanvoébla n´a pas souvent été cité dans la gestion des championnats ou encore des Ecureuils. Cette image, vraie ou supposée a souvent collé à la peau de ses challengers, comme celui de mauvais gestionnaire a collé à Moucharafou Anjorin.
Déjà un long parcours à la Fbf
12 ans qu´il est dans le système ! Eh oui ! Depuis juin 2001, il resté au plus près du football, sinon même au cœur. Trésorier général depuis lors, ce député fidèle au Parti du Renouveau démocratique connaît les rouages des relations Etat-Fbf, Ecureuils-Fbf ou encore Etat-Ecureuils. Souvent entre les deux grands courants qui s´opposent dans chaque bureau exécutif depuis 12 ans, il s´est tracé son chemin pour s´imposer enfin comme une lueur d´espoir dans un océan de gâchis. Augustin Ahouanvoébla, entre nous, n´est pas un saint, mais aura réussi à récupérer le « capital sympathie » populaire qui a toujours manqué à Moucharafou Anjorin. En s´opposant au dauphin désigné et soutenu par le président sortant, le député a reçu le soutien du peuple et des électeurs. Car depuis trois mois, cette élection a été suivie avec inquiétude et attention par tous les béninois, même s´ils n´en espéraient pas une révolution à 100%. Le départ annoncé de Moucharafou Anjorin a rendu intéressante cette élection placée sous le signe du Renouveau. Ahouanvoébla a frappé un grand coup, mais devra fédérer la famille du football encore divisée en trois clans voire quatre.
Comment pacifier l´environnement ?
Anjorin, Attolou, Didavi. Voilà trois courants différents qui se retrouvent théoriquement dans une forme d´opposition depuis hier vis-à-vis du Président Augustin Ahouanvoébla. Il va donc falloir se trouver de nouveaux alliés, car cette élection n´a pas attiré les foules en terme de candidatures, la famille du football étant divisée. La composition de son bureau avec la présence de personnalités proches de Sábastien Ajavon pourrait l´aider à réussir le rapprochement avec celui qui a rêvé et concrétisé 18 mois durant, le football professionnel au Bénin.
Pour ce qui sera de son mandat à la Fédération où pour la première fois depuis 12 ans il sera sans Anjorin et Didavi, il lui faudra donc de nouveaux repères et de nouvelles pratiques pour passer du choix par défaut au choix incontournable pour un football béninois plus attractif.
Aubay