Le 26 ou le 29 juillet. Voilà les deux dates parmi lesquelles le tribunal arbitral du sport (Tas) choisira une seule pour l’audience tant attendue entre les deux parties. Pendant ce temps, chaque camp compte ses cartes et l’Etat béninois semble malgré tout attentiste. Le ministre Akplogan espère une réconciliation, mais le Tas pourrait trancher et donner raison à un camp ou l’autre, sans conciliation.
Aubay
« D’entrée, je vous dis que moi je ne suis pas juge, je ne suis pas magistrat. Donc je ne peux pas juger de qui a raison ou non. Et je réalise aujourd’hui que c’est ce que les gens attendent de moi et ils n’auront pas ça de moi. » Voilà une réponse à nous accordée par le ministre des sports dans laquelle le mot « juge » nous ramène au tribunal. Le Tas, pourquoi pas. Puisque cette dernière semble le dernier recours. Plus loin, le ministre des sports poursuit « …Et même s’il y a eu des fautes à des endroits, il y a des personnes compétentes pour décider dans notre pays. Le pouvoir judiciaire est séparé de l’exécutif. A ce niveau, on pense à la justice béninoise avec l’affaire Mtn etc. Mais ceci n’est pas pour le moment le cœur de notre sujet. En précisant : « Les fédérations sont des associations régies par la loi 1901. Elles ont leurs règles bien précises, il existe également des structures faîtières, comme la Caf et la Fifa pour le foot qui ont leurs principes et méthodes. » Là, le ministre reconnaît explicitement la primauté des textes et des instances internationales. Alors, que fera l’Etat béninois de ce cas, Attendre ou agir ?
A bas le Tas, vive le Tas ?
La suite du discours est nuancé et mixte et on y relève la crainte des instances internationales et la réaffirmation de l’autorité de l’Etat. «Nous avons le devoir de faire un certain nombre de choses qui permettent de concorder pour y arriver. Aujourd’hui s’ils ont un conflit, qu’ils règlent ça entre eux, qu’ils aillent aux tribunaux, à la Caf et la Fifa s’ils le veulent. Mais nous avons le droit de veiller à l’ordre public. Tant qu’ils n’ont pas troublé l’ordre public nous n’intervenons pas. Je veux dire que le fond de la question est en cours d’analyse, que le TAS statue. »
En évoquant le Tas et le fait qu’il va statuer, le ministre montre une certaine attente par rapport à cette procédure-là. Normal. Mais dans les lignes précédentes, il démontre que le gouvernement veille et veillera aux grains. Jusque-là, on ne voit pas vraiment le rôle du gouvernement. Sauf le 15 avril où une partie a tenu une assemblée générale sans l’autre camp, avec la bénédiction des forces de l’ordre. Le ministre Kérékou a bien souligné que des délégués fictifs étaient dans la salle avec des envoyés de la Fifa. Le rôle de l’Etat est flou ou tout au moins pas assez clair.
Alors, Didier Akplogan veut-il restaurer l’autorité de l’Etat dans le dialogue, face à la décision imminente du Tas ? La réponse à cette question reste difficile car le ministre ne s’avance pas vraiment sur le sujet. Son but étant une réconciliation au forceps. Mieux vaut un mauvais arrangement qu’un bon procès disent les sages. Le ministre Akplogan semble avoir choisi cette voie. Mais dans un camp comme dans l’autre, est-on de cet avis ?
« J’aurais souhaité, qu’on trouve une solution interne plutôt que de nous battre à l’international» lâche Didier Akplogan toujours dans l’interview du lundi dernier accordée à l’Autre Quotidien. Et pourtant, en voyant la toute puissance des instances internationales, on se demande bien comment le ministre Akplogan peut agir si le Tas donnait raison à un camp. Cela va renforcer une seule partie qui s’imposera même au ministre des sports. Même si la phrase « nous n’avons pas peur des instances internationales» donne l’impression que le Bénin peut toujours faire fi du Tas. Ce qui reste bien difficile, voire impossible, le ministre Akplogan ayant lui-même clamé « je vous dis que moi je ne suis pas juge, je ne suis pas magistrat.» Alors, il sera contraint de constater la décision du Tas. Imposera-t-il quand même alors aux protagonistes de travailler ensemble ?
Sans être extrémiste, reconnaissons qu’il n’y absolument pas moyen de conciliation entre les 2 camps. Soit le camp ANJORIN gagne et il gère, soit le camp ATTOLOU gagne et c’est lui qui gère.
Pourquoi conciliaion, si on est allé jusqu’au TAS? ce n’est plus le moment.
C’est ce que je crois.
Papa Yan.
Sans etre juge, le ministre KEREKOU jouait exellemment bien son role dans cette crise. et c’est tout ce qu’on demande.
Vivement le TAS !