Quand les clubs professionnels roulent à perte faute d’organisation
On peut être homme politique sans avoir appris la politique dans une université. L’instinct guide et parfois peut perdre. Dans le football professionnel, la passion et l’argent dont disposent les présidents de clubs font des merveilles dans bien des cas, tout en montrant leurs limites dans d’autres. Les structures sont à mettre en place et l’organisation à améliorer.
Passage du statut d’association à celui de société…
Des amis se mettent ensemble et décident de créer ou de gérer un club existant. Ils y mettent leurs économies, pour le plaisir. Ce schéma est vieux et dépassé dans le contexte actuel. Le passage au professionnalisme demandé et puis exigé par la Fifa en Afrique oblige les amoureux du football de voir les choses autrement. Les clubs dans leurs anciens schémas ont donc quelques années, 5 au plus pour devenir de vraies sociétés. Ceci obligerait les membres des bureaux directeurs à comprendre que les recrutements fantaisistes de joueurs sans talents et donc non rentables à terme sont des opérations ruineuses.
Même dans un petit pays aux ressources limitées comme le Bénin, les clubs peuvent être professionnels, car le tissu économique est suffisant. Il reste le cadre légal à améliorer, et les mentalités à réformer pour y arriver.
Mécènes, sponsors et la logique de rentabilité
Roman Abramovic est à Chelsea ce que feu Robert-Louis Dreyfus était à L’Olympique de Marseille : un mécène. Ce sont des mécènes certainement comblés la plupart du temps, car ces clubs remportent des titres et sont populaires. Au Bénin, Valère Glèlè, Mathurin De Chacus et bien d’autres prennent le risque de devenir président de clubs non rentables, car mal gérés et surtout non sponsorisés. Le mécène en arrivant dans le sport ne saurait être un bailleur éternel. Au fil des années et des dépenses, les millions engloutis font mal et parfois le mécène se découvre d’autres talents dans le football. On a connu le cas de Séfou Fagbohoun qui dans les années 1980 avait porté très haut les Dragons avant de s’éclipser, refusant toute ambition politique dans le football.
L’étape du mécénat doit être dépassée au bout d’un certain nombre d’années pour passer à un stade mixte mécénat-sponsoring. Et enfin au niveau professionnel pur et simple. En dehors des clubs Aspac et Mogas appartenant à de grandes sociétés d’Etat, et ayant donc un sponsor-titre fixe, Tonnerres Fc de Bohicon semblait sur la bonne voie. En termes de régularité au niveau des résultats, le club du Centre du pays, avait le vent en poupe. Mais le cap des infrastructures, des structures, du sponsoring et des transferts internationaux n’a pas vraiment été passé. C’est là où le football peut devenir une activité bien ruineuse.
La logique de rentabilité est liée au sponsoring et surtout au placement en Europe de joueurs de talents détectés en amont. Ceci implique un projet sportif qui au Bénin met du retard au niveau des différents clubs.