Jeudi après-midi à l’Infosec de Cotonou, ce sont entre autres les jeunes politiciens Frédéric Béhanzin, El Farouk Soumanou et Christophe Vignigbé qui ont évoqué la crise au sein de la fédération béninoise de football. La refondation chère à Boni Yayi et le respect de l’autorité de l’Etat à travers le ministre des sports : Un ultimatum de 48h a été donné à Anjorin pour transmettre les documents exigés.
Aubay
Des jeunes connus en politique et qui parlent du sport, sentant qu’un jeune ministre est défié par une structure sous tutelle. « La refondation te ton pays passe par le respect de l’autorité ». Le thème est clair et les propositions sont concrètes. Moucharafou Anjorin doit se rapprocher du ministre des sports comme l’a demandé la Fifa dans son dernier courrier, ceci afin d’apporter les documents procéduraux exigés. Il a 48 heures pour le faire, diront les membres du Front. Passé ce délai, le Front se rapprochera du ministre des sports pour lui suggérer le retrait d’agrément à la fédération béninoise de football.
«Le ministre ne doit pas reculer face aux menaces de la Fifa »
« Le Bénin est malade. Le latin va devenir crétin à ce rythme ». Frédéric Béhanzin donne le ton et enchaîne : « Fraternité, justice, travail : la devise est bafouée ». Sur chaque terme, il note les failles de la société. « La Fbf doit-elle considérer le ministère des sports comme un club ? » Cette interrogation situe le cadre de l’intervention du front des jeunes pour la refondation. Béhanzin déplore que des documents soient envoyés à la Fifa au moment où le ministère des sports attend toujours.
La suite est tout trouvée et Christophe Vignigbé « fustige les menaces de suspensions de la Fifa contre les équipes béninoises ». Il expose qu’ « un bon juge ne doit sévir qu’après avoir écouté les parties en conflit ». Il diagnostique que la Fifa devrait « viser les racines du mal au lieu de s’attaquer aux effets ». En décrivant l’assemblée générale organisée le 15 avril dernier à Porto-Novo, il la qualifie d’ « alambiquée digne d’un western hollywoodien ». Le Mjsl a bien vu en refusant de « cautionner une telle mascarade », poursuit le « frontiste » Vignigbé avant de « féliciter et soutenir le ministre dans sa recherche de solution ». Au ministre il dit « vous ne devez pas reculer ou fléchir ».
C’est au tour du coordonnateur El Farouk Soumanou de clarifier un certain nombre de points en matière de droit administratif. « Le ministre est l’autorité de tutelle. Le droit administratif est universel et reste donc le même qu’on soit à la Fifa, à la Caf ou Bénin. Il implique le respect des textes et le contrôle de la légalité des actes posés par une structure sous tutelle ». Le rappel juridique une fois fait, le coordonnateur du front des jeunes pour la refondation (Fpr) expose que 3 options s’offrent au ministre dans le cas de l’Assemblée générale du 15 avril. Approuver, rejeter ou se substituer.
« Anjorin, récidiviste en violation des textes»
Dans la suite de son intervention, c’est son côté connaisseur des rouages du football qui transparaît, quand Soumanou affirme que « ceux qui ont posé ces actes ne sont pas à leur premier coup d’essai ».
Il cite une déclaration faite le 23 juin 2009 dénonçant Moucharafou Anjorin. Valère Glèlè aujourd’hui grand défenseur du président de la fédération traitait Ahouanvoébla et Anjorin étaient traités de « confusionnistes ».
La deuxième citation vient du président de la république Boni Yayi qui dit : « le Bénin émergent ne sera pas celui d’une minorité qui écrase les plus faibles ».
Soumanou en conclut donc que « nous devons combattre cela pour que la légalité et le respect des textes reviennent à la Fbf ».
« Anjorin n’est pas un Fcbe, et s’il l’était, il devrait donner l’exemple »
En fin d’intervention et dans les réponses aux questions, El Farouk Soumanou et Frédéric Béhanzin sont clairs et précis : « Anjorin n’est inscrit dans aucune commission, chose requise pour les membres des forces cauris pour un Bénin émergent ».
Soumanou affirme : « s’il était un Fcbe, il devrait donner l’exemple. Je suis clair : Anjorin n’est pas Fcbe ».
Quant aux soutiens politiques dont bénéficierait Anjorin, Frédéric Béhanzin dira : que « d’autres scandales Icc ne doivent pas se répéter, car des personnalités politiques, à l’insu de chef de l’Etat ne devraient pas soutenir des actes illégaux ».
Quelle piste de solution ?
Le Front déplore entre autre les résultats attendus qui ne viennent jamais, malgré les milliards investis par le trésor public dans le football. « Les actes d’Anjorin ne sont pas des exemples pour la jeunesse».
Dans leur intervention, les jeunes de la majorité présidentielle ont appelé les protagonistes à mettre de l’eau dans leur vin. « Après la démocratie, c’est le football qui nous fait vibrer».
Il faut que la « Caf et la Fifa cessent de nous distraire ». Il faut « revenir à la légalité, se rapprocher du ministre des sports et prouver la régularité de l’assemblée générale ».
Les sanctions contre les arbitres ont été condamnées par les membres du Front, avant d’inviter le chef de l’Etat à « prendre son bâton de pèlerin pour que cette récréation ».
Aubay