Dans les échanges des premières correspondances, Moucharafou Anjorin déclare incompétent le ministre Kérékou dans la résolution du différend issu de l’assemblée générale. « C’est une défiance que l’administration ne saurait tolérer».
Le ministre usant de son statut de garant « de la bonne application des textes est habilité à interpeler les Présidents de toutes les structures sportives sur les éventuelles violations des textes ». Ceci amène Modeste Kérékou à déclarer irrecevables les conclusions de l’assemblée générale.
Le ministre des sports demande la convocation d’une nouvelle assemblée générale en accord avec la Fifa et son département.
En cas de non respect de cette directive, le ministre Kérékou se réserve le droit de retirer la délégation de pouvoir à la Fbf.
Toutefois, il réitère que Moucharafou Anjorin reste président de la fédération et en cette qualité, il devra assurer la poursuite de la participation du Bénin aux éliminatoires.
Fbf délégataire de pouvoir du Mjsl ou « ambassade de la Fifa » ?
Voilà les grandes lignes d’une correspondance qui affiche une fermeté et une lucidité historique dans un cas complexe. L’Etat béninois doit se faire respecter par les associations partenaires dont les membres vivent à son crochet grâce aux sélections nationales. La malversation au sujet des 300 millions de Mtn sponsor des Ecureuils entre 2008 et 2010 reste une preuve tangible que l’Etat a souvent laissé faire les présidents de fédération. Il faut comprendre que les fédérations d’Afrique noires pour être plus autonomes vis-à-vis des états reçoivent des subventions de la Fifa. Dans le même temps, elles ne peuvent s’empêcher de quêter les fonds publics, et de vivre au crochet des Etats pauvres à travers les sélections nationales qu’elles gèrent.
De l’autre côté, pour Moucharafou Anjorin, la Fbf est une « représentation diplomatique » de la Fifa. C’est une façon de voir les choses qui peut se comprendre. Les subventions de la Fifa n’étant maîtrisées que par les seuls présidents de fédération en Afrique, ils sont protégés et choyés, comme les bons électeurs fidèles qu’ils représentent pour le système Fifa.
On est désormais en face d’un cas de non respect de textes d’une association, de lois d’un pays, si petit soit-il, face à des injonctions d’une des plus grandes machines politico-sportivo-financières au monde.
Aubay