Au lendemain d’une victoire belle et historique contre l’Espérance de Tunis, le meneur de jeu et l’avant-centre de l’Aspac livrent les secrets de la préparation de ce match important et disent leurs regrets quant à l’élimination de la ligue des champions. Entretien inédit.
Le staff technique de l’Espérance a déclaré que l’Aspac du dimanche dernier n’avait rien n’avoir avec celle du 19 mars dernier. Comment l’expliquez-vous?
Willy : Non, c’est toujours presque la même équipe. A Tunis on n’était crispé les consignes n’ont pas été respectées. Nous avions aussi peur de l’Aspac au regard de son rang. Maintenant à Cotonou, le coach Gaspoz a changé de système de jeu. Ceci nous a un peu facilité la tâche.
Hyacinthe : Oui à Tunis, on était paniqué, on n’a jamais joué un match de cette envergure. Après la défaite, nous nous sommes dit qu’il ne faudrait pas que l’Espérance nous batte encore devant notre public et sur nos installations. Effectivement, le schéma tactique mis en place par le coach a été payant.
Parlons de schéma tactique entre les deux matches, qu’est ce qui a changé?
Willy : A Cotonou, d’abord nous avons opté pour des latéraux très offensifs. Ensuite nous avons joué avec trois attaquants. Au milieu de terrain, au lieu de deux récupérateurs, nous en avons utilisé un seul. Nous avons pu donc être très offensifs puisque nous attaquons toujours à 6.
Hyacinthe : Ce système de jeu m’a obligé à débaucher plus d’énergie parce que j’avais à mettre beaucoup de pression sur les latéraux adverses. J’avoue que ces tâches défensives auxquelles j’étais commis, bien évidemment ont émoussé mes capacités à être plus efficace devant.
En début vous étiez un peu trop timide?
Willy : Nous avons décidé d’observer l’adversaire, ils sont très expérimentés, il fallait au moins 10 minutes pour voir comment ils ont décidé de se comporter à Cotonou.
Hyacinthe : Au fait le coach nous a avertis qu’ils vont nous mettre la pression dès les premières minutes. Les consignes étaient de fermer les issues pour les empêcher de marquer dès les premiers instants.
Avant le match vous vous disiez que ce n’était pas possible de remonter 5 buts ?
Willy : Nous nous posions la question effectivement. Les avis étaient partagés dans le groupe. Certains y croyaient d’autres pas. Le staff technique, les responsables administratifs aussi étaient divisés sur la question. Les deuxièmes souhaitaient juste une victoire pour nous réconcilier avec le public. Il faut dire que les occasions que nous avons ratées et les deux buts que nous avons marqués ont fini par mettre d’accord tout le monde sur nos capacités intrinsèques à remonter les 5 buts.
Hyacinthe : Moi j‘étais de ceux qui y croyaient. Je me disais qu’on pouvait à l’image du TP Mazembé mettre 5 buts à cette équipe à Cotonou.
Si le match avait été programmé pour 14 heures ou 15 heures, comme l’avaient souhaité certains des dirigeants de l’Aspac, pensez-vous que vos adversaires auraient été gênés et que vos chances de marquer plus de buts auraient été plus grandes?
Willy : Même si le match avait été joué à 13 heures, je crois qu’il n’y aurait pas une grande incidence sur le match. Nous-mêmes, nous aurions eu des difficultés. Vous savez, le terrain est synthétique et quand il fait très chaud, il s’échauffe et on a très mal au pied quand on y joue.
Hyacinthe : Si le match devrait être programmé pour 14 heures ou 15 heures, il aurait fallu qu’on s’y prépare. Nous nous sommes régulièrement entraînés à 16 heures ou bien au-delà. C’est dire qu’autant que nos adversaires, nous aurions été mis en difficultés. Bien que nous ayons commencé à jouer à 16 heures, le terrain nous brûlait.
Le débat autour de l’heure du match a-t-il été fait au sein de l’équipe?
Willy : Le Président de l’Aspac et le secrétaire général sont allés nous voir à l’entraînement, à 4 jours du match pour savoir à quelle heure ion n’aurait pu programmer le match pour nous faciliter un peu plus la tâche. Nous leur avons dit qu’il faudrait mieux qu’on joue à 16 heures.
Des regrets après le match?
Willy : Oui évidemment, nous étions déçus après le match quand nous nous sommes rendu comptes qu’avec le nombre d’occasions manquées que nous aurions pu remonter les 5 buts. Nous aurions pu aller aux tirs aux buts. Mêmes les supporters nous ont dits qu’ils ne s’attendaient pas à voir cette Aspac-là. IL faut dire que c’est plutôt psychologiquement que nous avons été accompagnés. Exempté le coach qui nous parlait beaucoup, nous n’avons pas vu venir des dirigeants très engagés qui nous ait boosté à nous surpasser. Il nous a manqué de la motivation.
Hyacinthe : Les regrets ont commencé d’abord après la visualisation de la vidéo du match Aller. Avec le coach, nous avons compris que nous avons été les artisans de notre propre malheur. Maintenant, à l’issue du match retour, nous avons su que nous sommes passés à côté de quelque chose. En définitive à mon niveau je préfère retenir que nous avons beaucoup appris en 4 matches de la Ligue africaine des champions.
Réalisée avec Sosthène Sèflimi