Quand on perd, on doit éviter d’être fataliste. Analyser froidement la défaite permet de mieux comprendre et d’avancer. Ceci n’est pas le rôle des dirigeants, car trop politiques, encore moins celui des coaches, trop souvent braqués contre les analyses.
A Accra, les Ecureuils ont donné l’impression de défendre un match nul après avoir pris l’avantage et concédé l’égalisation face à la Côte d’Ivoire. Le score 2-1 est flatteur pour le Bénin qui n’aura pas eu la moitié des occasions ivoiriennes. Les Ecureuils dans ce match avaient de quoi prendre le dessus ou jouer le nul.
La préparation : guerre de listes, joueurs absents
Entre la guerre des listes, les conciliabules et les crocs-en-jambes, le Bénin a pris tout le temps pour jouer dans les couloirs du ministère un match qu’il fallait préparer sur le terrain. Mardi 22 mars à quelques jours du match, Denis Goavec le sélectionneur sous contrat et Fortuné Glèlè, officiellement adjoint étaient encore devant le ministre Modeste Kérékou pour s’entendre sur la liste à établir. Soutenu par des cadres du ministère, Moucharafou Anjorin parvient à contraindre le ministre à choisir Glèlè. Le passage en force est réussi, mais les jours ont passé et Goavec avait pourtant anticipé en débutant deux semaines avant le match, un stage avec les locaux laissés sans compétition en raison de la trêve imposée par la crise.
Le groupe n’a été au complet que jeudi, le sélectionneur adjoint attendant encore Omotoyossi et Louté qui manquaient à l’appel et qui n’arriveront jamais. Dans ce groupe, certaines présences sont injustifiées et surtout politiques. Celle de Mouri Ogunbiyi, convalescent en club et arrivé malade est surprenante. Le plus incisif des Ecureuils de ces 10 dernières années est resté spectateur, et bien utile. Sa place aurait pu servir à quelqu’un d’autre.
Les locaux convoqués ne sont pas les meilleurs
Daniel Lanignan, Seidou Barazé, Kenneth Odilo et Arnaud Séka ne sont pas chacun à leurs postes, les meilleurs du pays. Les raisons de leur présence sont à aller chercher ailleurs que dans la conception technique de la liste. Ces joueurs ont cessé depuis deux mois toute compétition. A ceux-ci s’ajoutent Mohamed Aoudou qui a pris de l’étoffe jusqu’en 2010 (deux buts miracles face au Mali et le Ghana en 2009) avant de commencer à replonger depuis son retour au pays. Et Fousséni Lazadi, un des meilleurs latéraux du pays, mais qui depuis 6 semaines n’a pas joué de match. Comment comprendre alors que ces joueurs-là aient été choisis au profit d’autres ? La crise. La scission du football béninois et la cristallisation des positions a vu Fortuné Glèlè choisir des seconds couteaux. Le coach snobe ainsi Salomon Junior, défenseur international régulier en sélection depuis 3 ans, titulaire à l’Aspac et qui une semaine avant ce match face à la Côte d’Ivoire était en Tunisie face à l’Espérance. Les cas de William Dassagaté meneur de jeu de l’Aspac en Tunisie en ligue des champions et encore de Fadel Suanon, actuel meilleur buteur du championnat sont édifiants. Si Lanignan sélectionnable, c’est que Suanon l’est 3 fois ! Mais au-delà de la liste, ce sont les choix tactiques de Fortuné Glèlè qui ont surpris.
Boco-dépendance, cas Adénon, Johnson et Lazadi
Coaching hésitant et minimaliste
C’est l’image de Fortuné Glèlè en train d’échanger avec Khaled Adénon abords de la surface de réparation la veille du match qui me vient à l’esprit. J’aurais tant donné pour connaître ce secret de vestiaires ! Le sort du match et donc la défaite des Ecureuils ont pu se jouer en ce moment-là.
Pour tout comprendre, il faut remonter à plusieurs années. Khaled Adénon lors de ces débuts avec l’équipe première de l’Asec jouait en position de latéral droit. Depuis, il a grandi et pris son poste dans l’axe. En sélection, il y a toujours joué. Mais seulement voilà, dans le football les sacrifices sont légion. Fortuné Glèlè a manqué de poigne, il a hésité à s’affirmer en tant que patron de l’équipe en laissant aux joueurs le luxe de croire qu’ils pouvaient s’imposer à lui. Adénon devait débuter ce match comme latéral droit, Reda Johnson s’occupant du match sur Drogba. Cela aurait changé la configuration de notre défense. Lazadi étant trop juste et en manque de compétition pour être exposé à ce niveau-là. Glèlè a eu raison de lui dire qu’il ne lui reprochait pas grand-chose !
4-4-2 : Un échec
En attaque, le Bénin a joué avec deux joueurs en pointe. Depuis 5 ans, je n’ai pas vu ça ! On a perdu en récupération ce qu’on espérait gagner en attaque. C’est un échec. Poté était transparent, et Aoudou trop léger physiquement. Résultat des courses, ils totalisent à eux deux, 2 tirs dans le match. C’est une honte. Fortuné Glèlè aurait gagné à densifier son milieu de terrain, i à faire jouer Sessègnon en électron libre comme meneur de jeu. Nos contre-attaque auraient dangereux et notre défense ainsi soutenue par 5 milieux au lieu de 4 allait souffler. C’est une question de repère, les joueurs étant moins habitués à jouer avec deux avants-centre. Cette paire ayant eu du mal à se coordonner. Même lors de la mise en place tactique, les deux n’étaient pas dans cette configuration.
On ne saurait vider ce bilan technique sans parler de Bemenou. Il a eu sa chance sur un plateau, car ses parrains ont su évincer Djidonou, Alla et encore Allagbé. Il a su se faire respecter, même si l’essentiel était de ne pas encaisser. Difficile face à Drogba. Enfin, il lui faut de la concurrence pour qu’il s’impose en toute clarté. Et quand je parle de concurrence, je pense à mieux que Kenneth Odilo !
Aubay
Très belle analyse aubay!
Mais qui ne nous fait pas gagner les 3 points. Et quand en conference de presse j’entend glèlè dire » si les 3 points peuvent emener la paix en cote d’ivoire il serait content », c’est a croire que c’était un match amical pour la paix en cote d’ivoire. Il n’y a pas de defaite honorable.
Le seul point positif est que avec un peu plus d’organisation, on peut battre n’importe quelle equipe! Allez les ecureuils!!
Enfants du Benin debout!
Que dire? je risque d’être très désagréable. Non pas à l’endroit des joueurs mais plutôt vis-à-vis de Anjorin et de Fortuné Glèlè. Mieux vaut garder le silence.
Papa Yan.